Chapitre Final

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Au Pays de Wa, la lune était toujours claire et haute dans le ciel. Ce soir, elle ne dérogeait pas à la règle. Elle resplendissait au dessus de la capitale des fleurs tel un diamant dans son écrin. Des milliers d'étoiles lui tenait compagnie.

Zoro était un homme qui aimait la nuit. L'obscurité ne le dérangeait pas même si la lune ne permettait pas à l'ombre de s'installer. Il marchait dans les rues de la capitale, son saké dans la main gauche et son bras droit posé sur ses sabres. Cela faisait quelques jours qu'ils étaient dans la capitale, se camouflant parmi les habitants afin de récolter un maximum d'informations. Et ce soir, Zoro voulait vérifier que ses équipiers allaient bien. Il était passé voir Franky discrètement car celui-ci vivait au beau milieu des chantiers du pays et il n'était jamais seul. Le cyborg avait la forme. Ensuite, Zoro avait rejoint Usopp pour le diner. Il recomptait l'argent qu'il avait amassé en vendant, comme une crapule, cette bave de crapaud. Ils avaient mangé un bout et Zoro était reparti.

Le bretteur marchait désormais dans la rue en se dirigeant vers le lieu où logeait Robin. Il devait faire attention car les hommes étaient interdits dans cette maison. Il grimpa sur le toit et chercha à savoir où sa coéquipière dormait. Il n'eut pas à chercher longtemps. Une seule fenêtre était éclairée et entrouverte. Le jeune homme s'assit sur les tuiles rouges et attendit que Robin daigne se montrer.

Il débouchona sa bouteille et avala une gorgée de son saké. Un sourire de satisfaction apparut sur ses lèvres. Soudain, la fenêtre s'ouvrit et Robin passa la tête. Elle fit un grand sourire au bretteur et s'accouda au rebord de l'ouverture.

- Comment tu vas ? Demanda Zoro

- Bien. Demain, je passe enfin l'audition pour savoir si je suis admise au palais.

- Ça n'a pas l'air de te faire plaisir. Je croyais que tu aimais bien jouer la comédie, ricana Zoro, moqueur.

Robin n'eut qu'un haussement de sourcils en réponse à la pique de Zoro. Elle était certes douée pour ça mais ça ne lui faisait pas plaisir pour autant. Surtout que le Shogun avait l'air d'être une personne malveillante et horripilante. Elle soupira et détacha ses cheveux. Sa coiffure de geisha fût détruite en un instant mais elle libéra la jeune femme de son rôle.

- Quelles sont les nouvelles ?

- Usopp est devenu riche, Franky déteste son patron et Trifouillis nous a trouvé quelques armes. Kinémon ne répond pas.

- Mmh et de ton coté ?

- J'ai réussi à rallier une bonne vingtaine de soldats.

La jeune femme acquiesça en regardant la lune. Le bretteur ravala une gorgée de sa boisson sans en proposer à la pirate. Zoro regarda du coin de l'oeil l'archéologue. Elle n'était pas bavarde de nature mais il la sentit tendue.

- Je t'ai vexé en disant que tu aimais jouer la comédie ? Questionna Zoro.

- Un peu.

Zoro fronça les sourcils. Depuis quand Robin se formalisait-elle sur ce genre de remarques ? Elle tourna la tête vers lui et le rassura en disant que ce n'était pas grave. Il baissa son oeil valide, se sentant un peu bête d'avoir offenser la jeune femme. Il était vrai qu'il y a longtemps, elle avait jouer un rôle qui n'était pas le sien et que Zoro s'était méfié. Trop méfié. Et il avait eu honte de lui en apprenant ce que la jeune femme était prête à faire pour eux. Depuis, il essayait tout les jours de se rattraper en lui prouvant que désormais, il était prêt à laisser sa vie entre ses nombreuses mains.

- C'était juste une taquinerie Robin. Désolé.

- Non c'est rien. C'est vrai que je suis doué pour berner les gens mais je n'aime pas spécialement le faire.

La jeune femme enleva ses coudes du rebord de la fenêtre et se recula. Le tact n'avait jamais fait partie des qualités de Zoro. Elle le savait très bien. Pourtant sa remarque résonnait dans sa tête et lui faisait plus de mal qu'elle ne l'aura pensé. Elle repartie dans sa chambre, laissant l'escrimeur de l'équipage seul sur le toit. Elle prit une brosse et commença à se coiffer.

Zoro n'osa pas regarder à travers l'ouverture. Il pensa que la pirate voulait être seule et préférait se reposer. D'habitude, il serai parti mais il sentait que Robin n'était à l'aise ni avec son rôle, ni avec ce pays. Il savait qu'elle avait peur d'être capturé par Kaido à cause de ses capacités à lire les Ponéglyphes.

- Robin.

Il entendit la brosse à cheveux se poser sur le bois de sa coiffeuse. Elle ne bougea pas. Alors Zoro se rapprocha de la fenêtre et regarda dans la chambre de sa coéquipière. Assise par terre, sur les genoux, elle l'observait. Sa robe de geisha lui donnait un air de poupée.

- Rappelle toi que je te ne quitte jamais des yeux. Arrêtes de stresser.

Robin sourit. Il n'imaginait pas ce que cela signifiait pour elle. Il ne savait pas que ses mots explosaient dans le coeur de la jeune femme. Lentement, elle se releva et s'approcha de la fenêtre. Elle se pencha sur le bretteur, qui ne sût quoi faire en voyant Robin à quelques centimètre de son visage. Tendrement elle posa sa délicate main sur la joue de son coéquipier. La jeune femme embrassa alors Zoro sur la joue. Elle se recula quelque seconde après et pouffa en voyant le bretteur rouge comme une écrevisse.

- Qu.. Qu'est qu'il t'as prit ? Bafouilla le second de l'équipage.

- C'est pour te remercier de veiller sur moi, lui sourit affectueusement la jeune femme.

Soudain, un bruit sourd retentit derrière la porte de la chambre de Robin. Quelqu'un scanda son nom. Elle fit un clin d'oeil à Zoro et referma les volets sous le nez du jeune homme a qui elle venait de voler un baiser.

Le dit jeune homme se laissa tomber sur les tuiles de l'habitation. Il souffla par le nez, essayant de calmer son palpitant. Il resta un moment sur le toit, à regarder dans le vide et en repensant au baiser de sa coéquipière. Qu'est qui était en train de leur arriver à tout les deux ? Jamais de sa vie Zoro n'aurait supporté une telle proximité avec une femme. Alors pourquoi, avec Robin, c'était different et enivrant. Il secoua la tête nerveusement. Il avait la preuve devant lui que leur amitié avait changé. Pour quelque chose d'encore mieux. Zoro sauta sur le sol de la grande avenue. Il verrait ça après la guerre. Il se remit en marche sous la pleine lune. Mais il gardait dans un coin de son coeur, le geste tendre et sincère de Robin. 

Pour te remercierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant