Sans titre

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- Et qu'est-ce t'en sais de ce que je ressens ? Hein, dis-moi !

- Je... J'en sais rien. Je ne voulais pas t'offenser, je croyais que nous étions sur la même longueur d'ondes toi et moi.

- Sur la même longueur d'ondes ? Comment on pourrait l'être, on est tellement différents.

- Mais tellement similaires à la fois !

- Ah oui ? Est-ce que tu as déjà ressenti le fait de se sentir seule, abandonnée ? Tellement seule que tu te dis que tu ne vaux rien, que personne ne t'aime parce que tu es trop toi ! Tellement ce sentiment devient fort et omniprésent chaque jour, que tu commences à changer de personnalité pour plaire à des gens qui n'en ont rien à foutre de toi ! Et constamment, sans arrêt, il y a toujours quelqu'un ou quelque chose pour te le rappeler ! Zéro notification sur ton téléphone, manger seule, les gens qui te prennent de haut, tes amis qui s'amusent et sont beaucoup plus heureux sans toi ! Et le pire, dans toute cette souffrance, c'est que tu ne peux pas t'empêcher de les surveiller, de les prendre en considération ! Tu deviens obséder par tout ce qu'il y a autour de toi, tu t'imagines cent choses à la minute ! Ton esprit est toujours torturé, peu importe l'effort que tu fais pour qu'il ne le soit plus ! Le pire, c'est la nuit, quand il n'y a plus personne à surveiller, plus rien pour te rappeler ta solitude. Parce que la nuit, elle, est là pour te le rappeler ! Elle te fait tout remettre en question ! Tout ce que tu pensais avoir de construit, de sûr et en sécurité... Tout ça s'évapore en un instant. Et à ce moment là, tu n'as plus aucune idée, même pas une infime idée, de qui tu es dans l'univers. Ai-je vraiment été quelqu'un, le suis-je toujours ? Ou ne suis-je qu'un amas de poussière, seulement présent pour être piétiné, écrasé sans relâche ? La plupart du temps je me sens comme ça, un simple amas de poussière. Le nombre de fois où j'ai été déçue, trahie, prise pour une conne, humiliée ! Les gens n'ont aucune pitié quand il s'agit de sentiments... Ils jouent avec comme si cela étaient de simples marionnettes. Et pourquoi ? Parce que tu leur donnes l'occasion de le faire en les laissant entrer dans ta vie et en leur laissant prendre une place trop importante, alors que dans les leurs tu n'es rien. Du moment où tu ne l'as pas encore compris, tu ne souffres pas trop. Mais, quand tu en prends conscience, la douleur ne te quitte plus. Elle est toujours là à tes côtés, en te faisant un noeud dans la gorge atroce, des larmes aux yeux en permanence... Au moins, c'est la seule qui te considère comme quelque chose. Et cette chose c'est rien. Le vide, le néant...

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Salut tout le monde, je voulais juste vous partager ce texte qui me trotte dans la tête depuis un petit bout de temps maintenant. Pensez-y ce que vous voulez, mais pour moi il signifie beaucoup.

Bisous, Anaëlle.

Rantbook d'une fille banale ou presque ! 🖖🏼Où les histoires vivent. Découvrez maintenant