Chapitre 15

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"Tu n'es pas encore assez fort."

Hein ?

J'ouvre les yeux. Je suis allongé sur le sol humide de la forêt. Le ciel est illuminé par le soleil, c'est le matin.

Encore cette voix... Que s'est-il passé ?

Je me remémore la nuit passée. Le loup, le combat...
J'essaie de me lever, sans succès. Cet échec s'accompagne d'une immense douleur au niveau du flanc.

- Aarg...

Je me sens tout engourdi. Je tourne, tant bien que mal, la tête en direction de la partie de mon corps qui me procure la douleur. Ce que je vois me terrifie.
Mon aine est ensanglanté, une grande trace de morsure se trouve au centre de la flaque de sang.
(NB de l'auteur : l'aine est une partie du corps qui correspond à peu près au flanc)

Le loup m'a donc bien attaqué. Mais pourquoi ne pas m'avoir mangé ? Et pourquoi suis-je encore en vie alors que je me vide de mon sang depuis des heures sûrement ?

Je comprime la plaie avec ma main pour stopper l'hémorragie et lache un petit gémissement de douleur.
J'essaie à nouveau de me lever et, après plusieurs minutes d'efforts, y parvient enfin.

Je regarde autour de moi mais l'épaisseur du feuillage m'empêche de voir bien loin.

Dans quelle direction se trouvait la ville déjà ?

Je ne me rappelle de la nuit dernière que par fragments.
Soudain, je remarque des empreintes de pas sur le sol.

Mes empreintes !

Je décide donc de suivre la piste formée par les traces de pas.

J'éprouve beaucoup de difficultés à lever les pieds. J'avance lentement.
Parfois, la perte de sang me donne mal à la tête et je m'écroule au sol.

Je continue en direction de la ville.
Enfin, j'arrive à sortir des bois. Mais je n'ai pas le temps de m'en réjouir que je perds l'équilibre et me mets à cracher du sang.

La douleur est insoutenable, il me faut me soigner.
Je repense à Gen, il a dû s'inquiéter...

Je relève la tête.

Hein...?

Je reste statique.

La ville...

La ville est en ruines.

Comment...? Quand...?

Je demeure stupéfait.

Gen !

Sans me soucier de ma blessure, je fonce en direction de la cité.

Gen ! M. Kuruhiwa !

J'entre enfin dans le village.

Non... tout... mais pas ça...

Les cadavres des habitants jonchent le sol de la ville.

Non ! Pas ça ! Pas encore !

Je cours vers la maison de Gen.
Ma blessure m'empêche de courir vite. L'hémorragie est de plus en plus importante.

Des larmes coulent sur mes joues. Je traverse un champ de corps sans vie, il n'y a pas un seul survivant.

Bon sang !

Je continue d'avancer dans cet enfer malgré ma vitesse qui diminue. Malgré mon désespoir qui s'accroît.

J'arrive enfin près de la maison où Gen m'a hébergé. Je passe mon regard sur les cadavres et prie pour que mon ami soit vivant.
Je remarque qu'il ne se trouve pas ici. Je décide donc, la boule au ventre, de me rendre à l'école d'arts martiaux.

Histoire D'un Autre Monde [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant