Chapitre 3

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Je n'y arriverai pas ? Je ne pourrai pas le sauver ? Pourtant... je... enfin, à quoi bon ? Je n'ai pas su l'aider... Je... il va sûrement...

"Tu abandonne déjà ?"

Hein ? Quoi ? Qui est-ce qui parle ?

"Tu vas vraiment abandonner ?"

Il... Je n'arriverai pas à le sauver !

"Tu en es sûr ?"

Hein ? Je...

"Tant qu'il est encore en vie, tu ne peux pas abandonner"

...

"Tu peux encore le sauver !"

...

"Alors, que décides-tu ?"

Alors... je...
                            

- Ah !

J'ai repris mes esprits, tout est clair dans ma tête, maintenant.

- Hé... Ga... min...

Je me retourne immédiatement. L'homme est encore en vie mais il ne tiendra pas longtemps.
Je saisis l'un des rochers qui bloquent le villageois en détresse. Il respire de plus en plus fort. Il faut faire vite !

- Pars... vi...

Il commence à cracher du sang. Il ne va pas pouvoir tenir longtemps. Je me hâte mais mon corps si peu habitué à utiliser ses muscles peine à soulever les décombres, parfois plus grands que moi.
L'homme va de plus en plus mal.

Que faire ? À ce rythme, il mourra avant que j'ai réussi à le dégager.

- Fuis... Je vais... bientôt...

Malgré ses avertissements, je m'efforce de pousser des décombres toujours plus lourds.

Je dois le sauver !
Vite !

Je continue mais l'odeur de la mort pèse de plus en plus dans l'air... Je commence à me poser des questions... Je ne pourrai sans doute pas le sauver... pourtant, sans savoir pourquoi, je ne peux m'empêcher d'essayer de dégager les rochers, comme si la force m'envahissait...

Je suis dans le long couloir noir de la vie de cet homme. J'avance au fur et à mesure que je pousse les décombres. Et soudain... Je vois la lumière !

Je peux y arriver ! Oui !

L'homme semble aller vraiment très mal mais j'y crois. Je n'abandonnerai pas.

"Tout ce qui vie meurt un jour."

Je tourne la tête. Personne.

Qui a dit ça ?

J'ai pourtant bien entendu quelqu'un me parler... J'ai dû rêver. J'entends des voix, maintenant ?

Le couloir de la vie s'assombrit mais je vois encore la lumière. Je cours dans le noir, j'essaie d'attraper la lueur...

Je me retourne vers l'homme pour vérifier son état. Il...

- Hein ?

Il...

- Pourquoi ?

Là... Il...

- ...

La lumière s'est éteinte... C'est fini...

- Puissiez vous reposer en paix...

Je pleure. Longtemps...

Une fois ma peine passé, je repars... Étonnamment, la guerre a l'air de toujours faire rage. C'est long. Je cours toujours. Je me rapproche. Le bruit des explosions devient de plus en plus difficile à supporter. L'odeur de la poudre est également gênante mais elle ne recouvre pas celle du sang des milliers de soldats sûrement tombés au combat... j'arrive à déterminer le lieu du conflit. Ce n'est pas loin. Je me rapproche avec prudence. J'aperçois à présent, entre les explosions, les chevaliers.
Comme je m'y attendais, beaucoup sont à terre, morts. Malgré tout, certains semblent résister. D'autres, blessés, se retirent à l'arrière.
Je n'arrive pas à savoir qui sont leurs ennemis... Je décide de monter sur un toit pour mieux y voir.

Je repère une maison qui me semble facile à escalader.
J'essaie.

- C'est plus dur que ce que je pensais...

Comment vais-je pouvoir connaître nos ennemis ? Je pourrais...

C'est une très mauvaise idée. Bien sûr, je...

Et pourquoi pas ?

- Allez, j'essaie.

Je me dirige vers les lignes ennemies.

Elles doivent être par là.

Oui, mon plan pour savoir qui nous attaque est réellement d'aller voir par moi même. Effectivement, c'est bête. Je vais certainement mourir, oui.
Et pourtant... Je n'ai pas peur.

Je me faufile entre les habitations. Elles sont en ruines, ce n'est donc pas évident de se cacher... Je vois des corps calcinés autour de moi... tout ces gens... ils n'ont pas dû avoir la moindre chance de s'en sortir... ils n'ont sûrement même pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait...
Je continue comme ça sur plusieurs mètres. Je suis obligé de ramper pour rester caché...
Les explosions n'en finissent plus. Je suis épuisé, à bout de souffle. Je ne peux pas me permettre une pause, je suis si proche du but !

Après avoir rampé un petit moment sous les décombres, j'arrive à destination.
Je suis dans le camp ennemi.
Ici, l'odeur de sang est moins présente. Je n'arrive pas à voir nos ennemis, je suis trop loin. L'air me semble beaucoup plus noir que de l'autre côté du front. J'ai peur.
J'essaie de me calmer...
Je me concentre...

- Allez !

Soudain, un bruit attire mon attention !
Je tourne la tête violemment.

- Hein ? C'est quoi ça...?

Le couloir de ma vie s'assombrit.

Une bombe !

Je suis mort. C'est la fin...

                                                                  

Bonjour à tous !
J'espère que ce 3e chapitre vous aura plu bien qu'il soit un peu plus court aujourd'hui.
Merci pour les commentaires et votre soutien à tous !
À bientôt et rendez-vous au prochain chapitre !

Histoire D'un Autre Monde [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant