Chapitre 4 : « Tervetuloa ! »

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Tout autour de moi me met dans l'ambiance. Les arbres au bord de la piste, le temps, les voix autour de moi. Rien ne peut m'y tromper ! Je suis en Finlande ! Enfin ! Après un an de préparatifs, ça y est, j'y suis ! Cependant, je n'ai pas le temps de m'attarder, j'ai un second avion à prendre et plutôt que de rester dehors, je ferais mieux de trouver la salle d'embarcation. Pas la peine d'attendre le dernier moment et d'ajouter du stress à mon stress... Tandis que je regarde autour de moi émerveillée et soulagée d'être arrivée à destination, je sens quelqu'un me bousculer ce qui manque de me faire tomber à cause du poids de ma valise cabine. Je n'ai même pas le temps de réagir que le coupable est déjà loin, un téléphone accroché à l'oreille.

— Ne t'excuse pas surtout, soupiré-je avant de secouer la tête. D'ordinaire j'ai une meilleure répartie dans ce genre de moment mais je n'allais pas me gâcher la journée avec ça.

Une fois que j'ai trouvé un coin calme où attendre près de la porte de mon embarquement, je rallume mon téléphone et préviens ma mère et ma meilleure amie de l'avancée de mon voyage. Je leur ai promis de les tenir au courant vis-à-vis de mes vols et puisqu'elles connaissent mon angoisse à l'idée de prendre l'avion, évidement que je vais les informer que je suis toujours vivante. Bien sûr je leur épargne les détails du baptême de l'air affreux que j'ai subi. J'échange quelques messages avec Charlotte puisque ma mère ne répond pas, elle est surement occupée. Ayant un peu de temps à perdre, je lève les yeux de mon portable même si ça me rassurer de parler avec Charlotte, et je regarde autour de moi. L'aéroport d'Helsinki me parait plus accueillant et chaleureux que celui de Charles de Gaulle. Tout me semble plus épuré, le mobilier et certains murs sont en bois et cela colle parfaitement avec l'idée que je me fais de la Finlande. Comme je m'y attendais, il n'y a pas foule ici non plus. Ou je me suis assise en tout cas. Je suis installée sur le rebord d'une baie vitrée, ayant plein vue sur la piste. Le décors me semble presque irréel : Les avions, dans leur ballet quotidien, prennent leur envol et se posent sous mes yeux, libérant sur le tarmac des vagues de voyageurs venus de tous horizons. De grands arbres bordent la piste en fond, le soleil projette leur ombre sur le macadam tandis que le vent agite leur cime avec douceur. S'en est presque apaisant. Mon oreille se tend en entendant des gens autour de moi parler anglais, bien vite effacé par du finnois, ce que je suppose être en tout cas. Un gargouillis dans mon ventre me ramène sur terre. J'ai faim mais je suis incapable d'avaler quelque chose. Reprendre l'avion d'ici quelques minutes, même si c'est pour 1h de vol, me rend malade d'avance. Désormais je sais ce que c'est et je ne voudrais pas avoir la honte de ma vie en vomissant mon déjeuner à bord. Alors je fais taire cette envie en me disant que je mangerais un morceau en arrivant à destination.

Mon attente est de courte durée puisque le numéro de mon vol est appelé pour embarquer. Je me rends alors face à la porte d'embarquement et le jeune homme qui m'accueille me parle en finnois. Gênée de ne pas comprendre cette langue je lui réponds un timide bonjour en anglais et il reprend alors dans un anglais parfait en gardant son sourire, heureusement pour moi d'ailleurs. Il me pose quelques questions en vérifiant mon billet puis me souhaite bon voyage. L'avion qui m'attend dehors est minuscule comparé à celui que j'ai pris une heure plus tôt. A vue d'œil il doit posséder une trentaine de hublots de chaque côté, à la place des réacteurs se trouvent deux grosses hélices externes bien visibles et sur le flan entièrement blanc de l'appareil, les lettres NORRA sont inscrites en bleu roi. Il est plutôt chou me fais-je la remarque. Quand je monte à bord, le pilote et le personnel de bord m'accueillent avec des larges sourires et s'expriment en finnois. Encore une fois embarrassée, je réponds en anglais ce qui semble les surprendre. Cette fois je m'installe sans traîner. Quand les portes de NORRA se ferment - oui j'ai décidé de donner un nom à cet avion en me disant que peut être mon voyage serait plus agréable, et comme je suis très originale j'ai opté pour Norra. - nous sommes 8 passagers installés à bord. Les consignes de sécurité sont données en finnois et je m'enfonce dans mon siège une seconde fois pour toute la durée du décollage. Je déteste vraiment cette sensation...

Le Lac GeléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant