Chapitre 1 : Premiers soupçons

16 2 0
                                    

- Sanna !

J'entends mon prénom mais je ne reconnais pas la voix qui m'appelle. Quand je tourne la tête, je ne vois que l'obscurité la plus noire. Il n'y a aucune source de lumière qui puisse m'aider à savoir ou je suis. Je lève la tête dans l'espoir de pouvoir me guider avec la lumière de la lune ou des étoiles dans le ciel. Pourtant, même là-haut, tout est si sombre. La lune n'est plus dans le ciel. Dans cet endroit, je me sens plus seule que jamais, je me sens abandonnée. Je sais pourtant que si je baisse les bras, si je lâche prise, je n'aurais pas le courage de me relever. C'est quand je pense que tout est perdu que je vois une lueur dans le ciel. Un point lumineux qui brille de plus en plus fort. Polaris ou l'étoile guide. C'est cette étoile qui permet aux guerriers de retrouver leurs chemins auprès de leurs familles quand ils doivent prendre la mer. Je me remémore les nombreuses fois ou j'ai vu mon père partir pour une expédition avec son équipage et son magnifique bateau. Chaque soir, je regardais le ciel en attendant patiemment son retour. Quand il revenait, il rentrait toujours les bras chargés de trésor pour sa famille. Ma mère, qui avait été tendu pendant toute la durée de son voyage, se remit à sourire tandis que mon frère, ma sœur et moi écoutaient ses aventures d'un œil brillant. Mais un jour, il n'est pas revenu.

Quelques hommes avaient dit qu'il y avait eu une très grosse tempête. Que le bateau avait subi beaucoup de dégât et que beaucoup de guerrier s'étaient noyés. Dont son père. Il n'a pas pu combattre les vagues qui l'entrainaient vers la mort. Ses amis se désolaient de sa mort si tragique. Car Sören Haraldson n'était pas seulement un père de famille, il était un très grand guerrier et un ami loyal. J'avais 6 ans quand j'ai perdu mon père, aujourd'hui j'en ai 16. Dix longues années sont passé mais je n'ai jamais cessé de penser à mon géniteur.

- Par ici, Sanna !

Je tourne la tête dans l'espoir de voir l'identité de la personne qui me parle. Mais la noirceur m'empêche de voir. Je me contente de suivre l'étoile qui brille dans le ciel. Plus je marche, plus l'étoile semble émettre une lumière de plus en plus brillante. Comme si je me rapproche d'un but encore inconnu. Puis, à même le sol, il y a un symbole. Grâce à la lumière, j'arrive à voir de quoi il s'agit : une flèche. Même en savant ce que c'est, je n'arrive toujours pas à comprendre le message que veut me faire passer mon subconscient. A moins qu'il s'agisse d'un message des Dieux ?

- Ouvre les yeux, maintenant !

Quand j'ouvre les yeux, je suis dans ma chambre, allongée dans mon lit. Je vois la lumière de l'aube à travers ma fenêtre. Même si je suis bien réveillée, ce rêve repasse en boucle dans ma tête comme un avertissement. Pourtant, ce n'est qu'un rêve, je dois retourner à la réalité. J'entre dans la cuisine et je vois que je suis la première debout. Ma sœur est encore en train de dormir mais j'entends ma mère qui finit de se préparer dans sa chambre. Pour m'occuper, je vais m'occuper du jardin d'herbe aromatique qui se trouve devant la maison. Agneta, ma sœur d'un an mon ainé, préfère passer son temps libre à l'intérieur alors ma mère m'a initié à la préparation et au soin de son jardin, l'endroit où elle aime passait ses journées. De cet endroit, je vois une croix en fer planté dans le sol. Une tombe. Celle de mon frère Knut.

En plus d'avoir une grande sœur, j'ai eu la chance d'avoir un petit frère. Je me souviens la joie sur le visage de mon père quand il a appris qu'il avait un enfant de sexe masculin. Même si je souviens qu'il avait toujours eu beaucoup d'affection pour Agneta et moi, il avait mis beaucoup d'espoir sur son fils. Il espérait faire de lui un guerrier, le digne héritier de son père. Malheureusement, Knut a toujours eu une santé et un corps fragile. Il avait seulement quatre ans quand la fièvre l'a emporté. Mon père est devenu différent quand il apprit la mort de Knut. Il l'a vécu comme un échec. L'année suivante, il est parti en expédition. Cette expédition qui lui a coutait la vie. Encore aujourd'hui, je me demande quel genre d'homme il serait devenu s'il avait survécu. Aurait-il été comme mon père avec un mental d'acier ou, au contraire, aurait il hérité de la douceur de ma mère ? C'est une question dont je n'obtiendrais jamais de réponse.

Une histoire de VikingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant