Une histoire de Viking

Chapitre 2 : Vérité ou Mensonge ?

Egíll était à même le sol, il n'y avait qu'un matelas sale et usée dans sa petite cellule. Pourtant, il semblait si calme malgré l'injustice dont il était victime. Je ne comprenais toujours pas il ne sa battait pas plus que ça. Elle ne pouvait pas laisser le Jarl Borg lui faire ça. Et elle savait qu'il ne l'écouterait pas. Seul son épouse avait un tel pouvoir, mais Sunniva suivrait toujours l'avis de son mari. Envers et contre tout.

- Vous connaissiez bien mon père ?

- Oui, c'était un guerrier valeureux et cela a été un véritable honneur de prendre la mer à ses côtés. Même quand nous étions loin de nos familles, il me disait sans cesse que ta sœur et toi étiez une partie de lui-même.

A cette remarque, je ne pus m'empêcher de sourire. Beaucoup d'homme préféraient leurs fils à leurs filles mais ce n'était pas le cas de mon père. Je me souviens de tout l'amour qu'il nous donnait à moi et à ma sœur. Un jour, j'avais surpris mon père qui été en train d'essayer l'art du combat à Agneta, il lui avait dit qu'elle deviendrait une grande guerrière et que son futur époux aurait de la chance de l'avoir à ses côtés. Pour moi, cela avait été différent, même si je n'étais pas aussi douée que ma sœur dans l'art du maniement d'une arme, j'étais nettement plus douée pour comprendre et réfléchir. C'était mon cerveau qui faisait de moi, une guerrière.

- Vous avez une famille, Egíll ?

- J'ai un fils, il s'appelle Jörden.

Kaupang était un Clan ou tout le monde se connaissait, par conséquent, j'avais déjà vu le fils de Egíll. Il travaillait avec le forgeron. Était-il au courant da la mort prochaine de son père ? Allait-il subir le même châtiment.

- Pourquoi vous dites que le Jarl aurait quelque chose à voir avec l'accident de mon père ?

- Borg a toujours été jaloux de Sören, de ses talents au combat et de tout ce qu'il possédait. Avant notre départ, j'ai surpris une conversation avec le Jarl et un de nos homme. Ils parlaient d'un projet et d'un obstacle à éliminer. Et de ton père. Et puis, il y a eu la tempête. Tu dois connaitre l'histoire aussi bien que moi, fillette.

Maintenant, j'avais un autre morceau de l'histoire. J'avais des informations que d'autres n'avaient pas. Pourtant, il me manquait quelque chose de solide. Si le Jarl était lui-même impliqué, elle ne pourrait jamais sauver la vie de l'ami de son père.

- Je dois vous faire sortir de là !

Je me levai brusquement et je cherchais l'endroit ou le garde aurait pu mettre les clés. En farfouillant un peu partout, je ne trouvais rien, mais je refusais d'abandonner cet homme à la mort. Il était innocent, il ne pouvait pas disparaître lui aussi.

- Sanna, écoute-moi s'il te plait. Je n'ai pas peur de mourir, je sais que les Dieux m'accueilleront dans leur palais doré. Je retrouverais tout mes amis qui sont tombés au combat. Je reverrais Sören et je lui dirais qu'il peut être fière de toi.

- Egíll...

- Je veux que tu fasses quelque chose pour moi, j'aimerais que tu ailles voir mon fils. Il entendra des choses mais je veux que tu lui dises la vérité. Je veux que tu lui dises que son père a eu une mort honorable en étant honnête et en méritant une place d'honneur au Valhalla.

- Je vous le promets.

Je saluai une dernière fois Egíll avant de quitter la prison. Un autre garde avait pris la relève de celui que j'avais vu. Tout ce que j'avais en tête, c'étaient les paroles d'un père qui était en paix avec lui-même. Mais je n'avais qu'une parole alors je me dirigeais vers la forgerie. Je reconnu Jörden qui finalisait la construction d'une épée. Les yeux posés sur son ouvrage, il ne remarqua pas ma présence. Au quotidien, nous étions emmenés à nous voir fréquemment, il avait l'âge d'Agneta et nous jouions souvent ensemble quand nous étions plus jeunes.