Chapitre 1 : Petit poney, petit poney...

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- Tailor ??

Une voix grave, un peu enroué répond :

- Oui, deux secondes tu veux ?

Je mets mon écharpe puis sors dehors. Je récupère ma boîte dans le garage et la met dans le coffre de la voiture. Je me mets à la place passager, à "la place du mort" comme me la apprit ma ère une fois.

J'attends une minute, les yeux fixés sur l'heure. Finalement mon frère sort, il monte dans la voiture et met le contact. Je le rejoins et il demande :

- Je viens te chercher à quelle heure ?

- Je rentrerai à pied.

Il lève les yeux au ciel et je souris.

- Tu sais que je ne sais pas, je t'enverrai un message.

Je regarde le paysage passé du béton à la campagne. Finalement nous arrivons. Je regarde rapidement celui que je monte sur le classeur. Kola. Je montrais Esprit une autre fois.

J'entre dans l'écurie. Il n'y a presque personne. Je vais poser ma boîte devant le box de Kola. C'est un grand poney noir, avec des balzanes haut chaussée et une tache blanche sur les fesses.

Je l'appelle d'un bruit de langue mais il ne réagit pas. J'ouvre le box et l'appelle par son nom cette fois. Il lève la tête et je murmure :

- Salut mon grand.

Je le gratouille à la base de la nuque. Je lui fait un bisou derrière l'oreille puis part chercher sa selle. Sur le chemin, je m'arrête devant le box de Esprit.

-  Coucou mon beau...

Il lève sa belle tête appaloosa. Je caresse sa joue puis me penche par dessus la grille, ça me fait un peu mal au ventre mais je me penche encore. Je lui fait un bisou sur le bout du nez. Il est trempé, mon chouchou vient de boire. Il tourne un peu la tête et je me relève, les deux mains appuyées sur le métal. Je le regarde encore un peu, il m'observe aussi. Puis il cligne doucement des paupières et somnole. Je souris, le laisse tranquille et part chercher la selle et le filet de Kola.

C'est le numéro 7, je connais le numéro de celui de Esprit par coeur : 14. Je monte sur le petit escabeau pour attraper la selle puis récupère le filet. Je retourne cinhin cinha jusqu'au box du poney noir.

Je commence à l'étriller et le brosser. La poussière vole, j'aime beaucoup cette odeur de poussière, de chaleur, de paille et de foin (et de crottin, mais ne m'en passerai bien). Je décolle une croute de boue sur son poitrail. Élise arrive, on échange quelques mots sur Trotue, celui qu'elle monte. Je prends le cure-pied et me baisse jusqu'à son sabot, en descendant ma main libre le long de son antérieure. Je fais un appel de langue pour qu'il décolle son sabot du sol. Mais au contraire, il met tout son poids sur sa jambe. Je pince les lèvres et met mon épaule contre la sienne. Ma joue effleure ses poils chauds. Je met tout mon poids dans mon épaule et presse. Kola cède et je peux curé son pied. Pour les autres, le géant noir se laisse faire. Je démêle rapidement la queue et la crinière. Je prends mon tapis noir avec des bandes turquoises sur les bords. Je n'ai que celui-ci, que j'ai eu pour mon 9e anniversaire. Je n'en veux pas d'autre, par contre j'essaye d'assortir tout mon équipement.

Je mets le tapis sur son dos et dégarotte (c'est relevé le haut du tapis au dessus du bas de l'encolure). Pendant que je récupère la selle posée sur le bord du box, Kola en profite pour se retourner et se mettre la tête dans un coin, au fond du box. Je me retourne, les bras chargés, et je soupire au moment où il me fouette la jambe avec sa queue. Je le contourne, déséquilibrée par le poids. J'arrive à côté du géant noir et pose la selle sur son dos. Il sort son nez de la paille et m'observe du coin de l'œil. Je passe sous son encolure, posant une main sur son poitrail pour ne pas me casser la figure, le nez dans le crottin.

Le cheval, le cheval c'est trop génialOù les histoires vivent. Découvrez maintenant