𓆣 • 𝐒𝐎𝐔𝐑 𝐂𝐀𝐍𝐃𝐘.

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ᴡᴇ ᴀʟʟ ᴘʀᴇᴛᴇɴᴅ ᴛᴏ ʙᴇ ᴛʜᴇ ʜᴇʀᴏᴇs ᴏɴ ᴛʜᴇ ɢᴏᴏᴅ sɪᴅᴇ
- ʙᴜᴛ ᴡʜᴀᴛ ɪғ ᴡᴇ'ʀᴇ ᴛʜᴇ ᴠɪʟʟᴀɪɴs ᴏɴ ᴛʜᴇ ᴏᴛʜᴇʀ

Sous le joug de l'alcool - 𝘥𝘶 𝘮𝘰𝘪𝘯𝘴, 𝘭𝘦 𝘤𝘳𝘰𝘪𝘦𝘯𝘵-𝘪𝘭𝘴 - ses cils noircis battent à tout rompre dans l'espoir naissant d'enchanter ce riche marchand pas très charmant. Voilà une bonne demi heure que la conversation tourne en rond mais qu'aucun ne s'en plaint. Yeux dans les yeux elle complimente ce teint cireux et pourtant harmonieux, un petit rire, délicieux, et le voilà qui tombe amoureux. Femme de ses nuits, femme de sa vie, elle le suivra à Ravka et l'y attendra un enfant dans les bras. Sourire étriqué, c'est d'un air niais qu'il contemple sa belle. Sylphide déesse qui vient s'émerveiller devant mille et un contes de la mer, elle parle à tout va, commande un énième plat - 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘰𝘶̀ 𝘳𝘢𝘯𝘨𝘦-𝘵-𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘤𝘦 𝘨𝘳𝘢𝘴 ? On raconte une plaisanterie, la sirène rit faisant, à nouveau, retentir ce doux son cristallin. Le souffle coupé, on se retourne, on embrasse son charme 𝒍𝒖𝒄𝒚 - férien sous le regard jaloux de son futur ( ? ) époux. 𝘼𝙨𝙨𝙚𝙯 ! Fougueusement, l'amant se redresse et se baisse au niveau de 𝘠𝘶𝘬𝘪𝘬𝘰. Sous le coup de la folie - 𝘥𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘪𝘥𝘪𝘰𝘵𝘪𝘦 ? - le garnement se saisit de la main de l'enfant. Implorant il lui souffle au nez laissant échapper quelques délicates volutes d'un parfum fortement alcoolisé.

» 𝙊𝙝 𝙇𝙪𝙘𝙮, 𝙚́𝙥𝙤𝙪𝙨𝙚-𝙢𝙤𝙞, 𝙫𝙞𝙚𝙣𝙨 𝙖𝙫𝙚𝙘 𝙢𝙤𝙞 𝙖̀ 𝙍𝙖𝙫𝙠𝙖. 𝙅𝙚 𝙣𝙚 𝙥𝙚𝙪𝙭 𝙩𝙚 𝙜𝙖𝙧𝙖𝙣𝙩𝙞𝙧 𝙤𝙧 𝙚𝙩 𝙩𝙧𝙚́𝙨𝙤𝙧𝙨 𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙖𝙪 𝙢𝙤𝙞𝙣𝙨 𝙢𝙤𝙣𝙩𝙨 𝙚𝙩 𝙢𝙚𝙧𝙫𝙚𝙞𝙡𝙡𝙚𝙨 , 𝙤𝙪 𝙡𝙖 𝙢𝙤𝙞𝙣𝙙𝙧𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙘𝙝𝙤𝙨𝙚𝙨 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙩𝙖 𝙗𝙤𝙣𝙩𝙚́ 𝙚𝙩 𝙩𝙖 𝙗𝙚𝙖𝙪𝙩𝙚́. 𝙀́𝙥𝙤𝙪𝙨𝙚-𝙢𝙤𝙞 𝙚𝙩 𝙣𝙤𝙪𝙨 𝙖𝙪𝙧𝙤𝙣𝙨 𝙪𝙣 𝙘𝙝𝙞𝙚𝙣 𝙚𝙩 𝙪𝙣 𝙚𝙣𝙛𝙖𝙣𝙩 𝙤𝙪 𝙢𝙚̂𝙢𝙚 𝙩𝙧𝙤𝙞𝙨. 𝙋𝙡𝙪𝙨 𝙟𝙖𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙩𝙪 𝙣'𝙖𝙪𝙧𝙖𝙨 𝙖̀ 𝙩𝙧𝙖𝙫𝙖𝙞𝙡𝙡𝙚𝙧, 𝙤𝙝 𝙢𝙖 𝙗𝙚𝙡𝙡𝙚 𝙟𝙚 𝙥𝙧𝙚𝙣𝙙𝙧𝙖𝙞𝙨 𝙨𝙤𝙞𝙣 𝙙𝙚 𝙩𝙤𝙞.

Les joues rosies, la jeune femme se redresse, elle acquiesce et lui sourit sans pour autant lui dire oui. La forte étreinte du dénommé Sammy prouvant sa crainte qu'on ne l'arrache à lui s'ensuit. La taverne est pleine et les bavardages nombreux mais il n'y a qu'eux deux. Les hurlements vont de bon train tandis que " 𝘓𝘶𝘤𝘺 " décroise ses doigts, léger sourire en coin. Les marchands, enivrés n'ont rien remarqué et le barman offre une tournée. 𝗧𝗮𝗻𝘁 𝗽𝗶𝘀 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝘂𝗶. Avec les autres, elle rit encore et encore, ravie. Sammy et Lucy, c'est pour la vie ?

Et, tandis que les cris de joie s'élèvent dans ce vieux bar mal famé, le soleil de midi laisse place à une paisible fin de journée. Ciel orangé se reflétant avec fierté sur le port des affamés, les touristes hébétés par cette étonnante beauté se font détrousser par les habitants du quartier. Mirage éphémère et régulier, il a tendance à vous faire oublier où vous vous trouver. Capitale de la débauche et paradis du crime, c'est avec délice que Ketterdam vous pousse dans le vice, qu'elle vous y fait sombrer ... 𝗱𝗲 𝘃𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗹𝗲𝗶𝗻 𝗴𝗿𝗲̀𝘀. De ses toits fumants l'araignée tisse sa toile, susurre à l'oreille du roi pour y faire débarquer quelques marins. Cauchemar ambulant et bien vivant, elle ne cherche qu'à nourrir ses enfants - 𝗶𝗴𝗻𝗼𝗿𝗮𝗻𝘁𝘀. Gamins des rues aux enfances arrachées par la dépendance, pauvres familles ruinées par la richesse dorée de la capitale ou simple malfrats s'apparentant aux rats ; tous unis par ce principe de vie pourrie. Voleurs à la vie volée, tueurs au destin étranglé, on y survit sans pour autant vivre.

Philosophie de comptoir, illusions et déboires, 𝑳𝒖𝒄𝒚 profite de l'accalmie - 𝘭𝘪𝘣𝘦́𝘳𝘢𝘵𝘳𝘪𝘤𝘦 - et fuit butin à la main. Petite souris devenue corbeau, elle redevient Yukiko. Ses délicats croissants de chaire déployés en un sourire satisfait, elle se met à ignorer la lumière orangée, s'éloigne rapidement de la taverne et du dément. Princesse improvisée de ces - 𝘦𝘧𝘧𝘳𝘰𝘺𝘢𝘣𝘭𝘦𝘴 - contrées, la demoiselle s'arrête soudainement en rouspetant. 𝐶𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑒 𝑝𝑟𝑒́𝑠𝑒𝑛𝑡𝑒𝑟 𝑎̀ 𝑚𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑗𝑒𝑡𝑠 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑐𝑒𝑡 𝑎𝑖𝑟 𝑑𝑒́𝑠𝑢𝑒𝑡 ? Du rouge vient se poser sur les jolies joues rosées, la tenue est rapidement dépoussiérée. Halte au narcissisme et grossière erreur, voilà que le gars de tout à l'heure se pointe à deux pas du port mais loin de tout témoin. 𝐽𝑒 𝑛𝑒 𝑣𝑒𝑢𝑥 𝑝𝑎𝑠 𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑎̀ 𝑚𝑒 𝑏𝑎𝑡𝑡𝑟𝑒. Contrariée, elle laisse ses yeux dorées balayer du regard le possible mari de Lucy, lui tourne le dos fièrement et avance. C'est le marchand, chancelant, qui la retient se saisissant de sa main.

» 𝙇𝙪𝙘𝙮. 𝙏𝙪 𝙛𝙖𝙞𝙨 𝙦𝙪𝙤𝙞 ? 𝙋𝙤𝙪𝙧𝙦𝙪𝙤𝙞 𝙩𝙪 𝙥𝙖𝙧𝙨 ? Un voile de suspicion recouvre les iris du cochon. 𝙏𝙪 𝙖𝙨 𝙪𝙣 𝙖𝙢𝙖𝙣𝙩 𝙘'𝙚𝙨𝙩 𝙘̧𝙖 ? 𝙏𝙪 𝙢𝙚 𝙩𝙧𝙤𝙢𝙥𝙚 𝙙𝙚́𝙟𝙖̀ ?!

- 𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 ... 𝐋𝐚̂𝐜𝐡𝐞𝐳-𝐦𝐨𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐦𝐞 𝐟𝐚𝐢𝐭𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐥.

Pauvre innocence aux yeux mouillés, la belle a mal et ne le cache pas. Exécrable effluves d'alcool et de crasse, c'est cette haleine - 𝘱𝘶𝘵𝘳𝘪𝘥𝘦 - qui lui cause un haut-le-coeur. Main sur la bouche, elle se retient de rejeter son repas. Témoin arrivant sur sa droite, le spectacle doit continuer - 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘯𝘦 𝘴𝘦 𝘥𝘦́𝘨𝘢𝘨𝘦 𝘱𝘢𝘴.

» 𝙍𝙀𝙂𝘼𝙍𝘿𝙀 𝙈𝙊𝙄. 𝙊𝙣 𝙫𝙖 𝙨𝙚 𝙢𝙖𝙧𝙞𝙚𝙧, 𝙤𝙠 ? 𝙁𝙪𝙞𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙘𝙤𝙢𝙢𝙚 𝙘̧𝙖 𝙘𝙚𝙡𝙪𝙞 𝙦𝙪𝙞 𝙫𝙖 𝙩𝙚 𝙨𝙖𝙪𝙫𝙚𝙧 𝙙𝙚 𝙘𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙪𝙫𝙧𝙚𝙨 𝙦𝙪𝙖𝙧𝙩𝙞𝙚𝙧𝙨.

Le rire, la caresse Yukiko ne sait ce qui est de trop mais elle ne peut plus le supporter. Une partie de comédie pour l'autre moitié de réalité, elle repousse l'agresseur, écoeurée profitant de sa mauvaise balance - 𝘥𝘶̂𝘦 𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘴𝘶𝘳𝘤𝘰𝘯𝘴𝘰𝘮𝘮𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘥'𝘢𝘭𝘤𝘰𝘰𝘭𝘴. Vieux brun aux faux airs d'amiral sur son chemin, c'est sous les traits d'une jeune femme larmoyante à la voix tremblante qu'elle vient se réfugier à ses côtés. Poignets rougis par la poigne du Sammy, elle vient essuyer ses yeux.

» 𝐀𝐢𝐝𝐞𝐳 𝐦𝐨𝐢 𝐬'𝐢𝐥 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐥𝐚𝐢̂𝐭 ... 𝐉𝐞 - 𝐉𝐞 𝐧𝐞 𝐬𝐚𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐢𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐢𝐥 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐚̀ 𝐦𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐭𝐨̂𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐞́𝐞 𝐦𝐞 𝐡𝐮𝐫𝐥𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐫𝐢𝐞́𝐬 . 𝐉𝐞 𝐧𝐞 𝐬𝐚𝐢𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥'𝐞́𝐯𝐢𝐭𝐞𝐫 ... 𝐉'𝐚𝐢 𝐩𝐞𝐮𝐫.

Rédigé mi 2020.
𝙩𝙚𝙭𝙩𝙚 𝙣𝙤𝙣 𝙘𝙤𝙧𝙧𝙞𝙜𝙚́.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 25, 2021 ⏰

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𓂍  𝐮𝐧 𝐟𝐥𝐨𝐜𝐨𝐧 𝐝'𝐚𝐭𝐦𝐨𝐬𝐩𝐡𝐞̀𝐫𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant