Vous ne pouvez pas comprendre comment quelques événements, enchaînés, dans un faible espace temps, peuvent bouleverser votre vie. Même avec des mots, je ne pourrais jamais trouver ceux qui réussiront à exprimer ce que j'ai ressenti durant ces trois mois. En trois mois, seulement, et ce n'est pas comme si on m'avait donné le choix. Non, c'était simplement comme ça. Je ne saurais d'ailleurs expliquer comment j'en suis arriver la, à un tel point que la douleur et l'horreur n'avaient plus aucun effets sur moi.
Eight V One était une organisation anti-gouvernementale qui tentait du mieux qu'elle pouvait de réduire la plupart des démarches mondiales à néant. Elle engageait des personnes, dans le secret le plus complet, partout dans le monde, les utilisant comme moucheron sans la moindre pitié. Tout ce qu'on savait était qu'on était là, et qu'on devait rester là. Qu'aucune option n'était envisageable, et qu'eux seuls étaient ceux qui pourraient nous sauver si jamais cette situation s'arrangeait. Vous me demanderez quelle situation ? J'en avais aucune idée. Personne ne savait. Appart les plus hauts. Nous, nous étions juste des pions sur un damier, bougeant lorsqu'on en était ordonné. En parlant d'ordre, me voilà dans la maison d'un des futurs leaders du monde, le plus puissant, pourquoi ? Parce qu'on me l'avait ordonné, tout simplement.
Et qu'ils avaient ma mère.
Après avoir vérifié que tout la maison dormait, j'avançais dans l'immense couloir de l'entrée. Bizarre que ce soit aussi désert d'ailleurs. Une fois à la fin du fameux couloir, je sentais une main attraper violemment mon cou et me plaquer contre le mur. Par réflexe, je donnais un coup de coude en plein dans le nez de l'homme qui venait de presque m'étrangler, le repoussant au sol pour attraper mon arme à ma ceinture et la pointer vers lui. Sans hésiter une seconde de plus, je tirais, et ne m'attardais pas sur le corps sans vie que je venais de laisser au sol. J'avais fais bien pire durant ces trois mois d'essais. Ne jugez pas trop vite. Vous ne savez pas à quel point vous pouvez faire tout et n'importe quoi lorsque la vie d'un de vos proches, ou la votre est en danger. Essuyant mes mains sur mon pantalon, je replaçais mon arme sur ma hanche, fermement soutenue par ma ceinture tout en continuant à avancer vers la chambre où j'avais été envoyé, dans le plus grand des silences. J'ouvrais la porte, entrant dans l'immense pièce, repérant immédiatement le lit où se trouvait ce que je venais chercher.
Mon portable vibra soudainement, je le sortais donc, ouvrant immédiatement le message pour tomber sur la photo de ma mère, en train de dormir.
Je cru devenir fou, mon cœur s'embrasant immédiatement et mes yeux se remplissant de larmes.J'étais la pour quelque chose.
Je devais le faire.
Avançant dans la fameuse pièce pour me placer face au lit, en voyant la fameuse proie du gouvernement ouvrir les yeux avec difficulté. Ça allait la changer de passer de la plus grande richesse à ce qui allait arriver. Un sournois sourire décorait mes lèvres en voyant la peur dans ses yeux.
"Bouh."
Le fait qu'elle fasse un bon en arrière, totalement effrayée devait être le plus drôle dans tout cela. Elle tremblait comme une feuille, et encore, était-ce possible qu'une feuille vibre de cette manière ?
"Du calme Bambi."
Je la regardais trembler un moment, avant de me diriger vers sa garde robe et attraper un sac qui semblait assez grand. J'y fouillais vêtements et sous-vêtements, sans me soucier de ce qu'elle pourrait dire, et elle semblait bien trop sous le choque pour dire quoi que ce soit.
On m'avait dit que ca sera facile, mais je pensais pas à ce point la.
Revenant vers elle, je lui souriais avant de lui lancer le sac."Si tu reste calme et fais tout ce qu'on te dis tout ira bien, compris Bambi?"
Elle semblait être sur le point de crier, alors je plaçais ma main sur sa bouche, englobant presque tout son visage et la faire taire.