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Encore le nez dans ses livres, Seungmin ne voit même pas le temps passer. Celui-ci file à une vitesse incroyable, et Seungmin tend parfois à dire qu'il le poursuit comme un monstre affamé. Le jeune homme est un étudiant en psychologie peut-être un peu trop sérieux, c'est tout du moins ce que lui répètent sans cesse ses amis. Mais il n'en fait pas grand cas, il ne veut que réussir et avoir son diplôme. Il pensera à s'amuser lorsque le moment sera, à son goût, venu.
Mais à force de trop travailler, il a un mal de crâne intense qui lui prend les tempes et malgré les médicaments et divers remèdes de grand-mère, il refuse de le laisser tranquille. Il essaie malgré tout de se concentrer sur ses livres, relisant plusieurs fois une même phrase pour en comprendre la substance, avant de se rendre compte que son travail est vain et que son si précieux temps est perdu.
Seungmin se lève donc brusquement, perturbant son équilibre pendant quelques secondes, puis se précipite calmement dans la salle de bains. Là, il retire ses vêtements un par un, se tenant fermement au meuble à côté de lui alors que des coups raisonnent dans sa boîte crânienne avec violence. Enfin dans son habit de chair, Seungmin rentre avec précaution dans la douche, fermant la vitre transparente pour permettre à l'eau de couler sans encombre. L'eau froide agresse d'abord sa peau, puis se réchauffe à mesure qu'elle noie l'épiderme du jeune homme sous cette fine pellicule transparente. Les yeux fermés, il essaie de réfléchir tant bien que mal, empirant sans s'en apercevoir sa douleur.
Une pensée lui vient alors, une pensée qui lui est brutale.
« Et si je gâchais ma vie, et si je me détruisais et que mon corps essayait de me le dire ? »
Cette simple phrase, simple pensée, amène à l'inévitable et des larmes se mêlent au torrent d'eau sur son visage.
Puis un choc, comme si son corps entier s'électrisait et qu'il se retrouvait dans une obscurité totale. Plus d'eau, plus de douche, plus rien.
Il ouvre les yeux, en panique, et l'eau se retrouve à tremper son visage déjà gonflé par les larmes. Mais il n'est pas dans sa salle de bains.
Il n'est pas dans son corps.
Il n'est pas lui.
Il n'a pas le temps de s'affoler, pas le temps d'y réfléchir. Il cligne des yeux une fraction de seconde et le voilà de retour dans sa douche bien aimée.
Mais une chose a changé.

Il ne pleure plus.

Larmes •|• minminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant