Chapitre 1

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" La vie n'est qu'une superposition d'avant et d'après, de joies et de peines".

" Je suis seule, allongée sur un lit bordé de draps blancs. Le matelas n'est pas très confortable, et il me fait très mal au dos, pourtant, on se refuse à me le changer. Les murs de pierres font résonner ma voix à travers tout le bâtiment. Pour seule lumière, la lueur du soleil qui traverse la fenêtre, même s'il ne se montre plus depuis un certain temps. Le sol en béton me glace les pieds ; il ne fait pas très chaud, en l'absence de chauffage. Pour unique amusement, un Rubik's cube, le dernier objet qu'il me reste d'avant. Mis à part cela, rien. Ma journée se résume à rêver, sur mon lit trop inconfortable. Je rêve de moments joyeux, de fêtes... Dehors, c'est l'enfer : une absence totale de verdure, un paysage couvert de bitume ; parfois, des révoltes éclatent : c'est la guerre. Des immeubles en feu viennent sublimer l'herbe calcinée, ainsi que l'air pollué par les rejets des armes à feu, utilisées par les opposants au régime du dictateur.
Ici, les habitants de cette contrée du monde n'ont aucun droit, à part celui d'obéir sans broncher, sans déshonorer l'autorité du tyran qui dirige, sans trahir la loi de cet état.
Celui-ci, créé il y a quelques années, a remplacé la République instaurée avant la dictature en cours.
Pour cause, une bataille sanglante entre les royalistes, une branche des anti-républicains, opposants à la République, et les partisans du régime en cours.
Pendant 3 ans, les coups de feux et explosions rythmaient la vie des habitants du village, à quelques kilomètres de là.
La bataille durera finalement longtemps, mais ce fut l'armée des royalistes qui remporta.
Cela eut pour effet la disparition totale de la démocratie, de la République, au profit d'une dictature, pas toujours assumée.

Dans le village habitait une petite fille du nom de Julie. Elle avait 9 ans quand son père est mort sur le champ de bataille. Ce moment a fortifié son caractère, a renforcé sa confiance en elle. Julie voulait à tout prix venger le décès de son père, faire payer celui qui l'avait tué. Mais, impossible de savoir qui avait pu tirer sur cet homme... La petite fillette commença alors à chercher les réponses qu'elle attendait.
Elle assista à l'autopsie de son père : elle affirmait que celui-ci avait été empoisonné.
Julie déduit que son père avait dû être touché par son agresseur, alors elle demanda de suite une analyse ADN.
Les enquêteurs, peu habitués à ce qu'une enfant de 9 ans vienne intervenir dans leur enquête, décidèrent de l'écarter pendant un petit moment. La fillette, bien qu'elle ne fut pas très emballée d'apprendre la nouvelle, acquiesça, et rentra chez elle.
Un matin, les analyses ADN étaient tombées : une femme, du nom de Mathilde, avait été en contact de cet homme.
Quand Julie fut au courant, elle tomba des nues : Mathilde était... Sa mère.

Elle avait disparu quelques jours auparavant, en ayant laissé un mot sur la table du salon :

" Ma petite fille, je pars. Cette guerre m'inflige plus que tout au monde. Je sais au plus profond de moi-même que tu pourras survivre.
Je pars vers un pays où la paix est encore en vigueur.
Je pars. Bisou ma fille "

Une question émanait de tous les esprits : comment le corps du père de Julie avait-il pu se retrouver sur le champ de bataille ?

Quelques mois passèrent. La guerre était finie depuis 3 ans, et elle était seule depuis des années. Elle vivait en faisant de son mieux. Mais la solitude la rongeait de l'intérieur. Julie plongea alors dans une dépression de plus en plus profonde, si bien qu'elle devint très vite instable mentalement. Julie était atteinte de folie, revoyant le visage de sa mère dans chacun des visages féminins qu'elle voyait.

Son état se dégradait de jour en jour, alors elle fut placée dans une des nombreuses prisons pour malades mentaux.
Le régime, dans une optique de pouvoir des plus ambitieuse, cherchait à éliminer les éléments les plus faibles de sa société, voulant créer "l'État Ultime".
Les citoyens les plus faibles étaient alors répartis dans des prisons, séparés en plusieurs catégories distinctes.
Pour n'en citer que quelques-unes, on peut retrouver celle contenant les moins à même de se battre, caractérisée par les femmes, même si celles-ci ont beaucoup de force et de courage, les personnes avec un membre du corps en moins...
Il y a aussi la catégorie "mental", qui inclut tous les individus atteints de problèmes mentaux dont les dépressifs.

Liberté chérieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant