" La curiosité peut être un vilain défaut..."
" Jour 10. Une averse à l'horizon. Des voitures passent sur le bitume. Aucune ne s'arrête. Elles fuient. Elles partent.
Ce monde n'est plus ce que j'ai connu, il a changé. Pourtant, je garde espoir. Je tourne la tête, et aperçois des arbres calcinés. Ma dame nature, qu'ont-ils fait ?
Je plisse les yeux, et distingue au loin un véhicule. C'est ma chance, me disais-je.
J'approche, et je vois. Du feu. Qui a pu faire ça ? Je m'avance, prudemment, avec méfiance. Dans l'habitacle de la voiture, personne n'a survécu. Une femme et son mari, ainsi que leur fille, avaient les yeux grands ouverts, mais ils ne clignaient plus.
Qu'ont-ils fait pour mériter ça ? Tout autour de moi, c'était la désolation. Les personnes ne pouvant pas fuir restaient, à observer cette apocalypse surréaliste.C'est vrai que cette atmosphère angoissante était loin de mon enfance tranquille. Depuis ma plus tendre enfance, je n'étais passionné que par la musique classique. Ces instruments si légers, comme la flûte, dont les notes virevoltent comme le vent qui fait s'envoler ces fragiles morceaux de papier, ou encore le violon, dont la fragilité des cordes me fait penser à ma famille. Si douce, attentionnée... Mais aussi à des instruments plus lourds, dans le violoncelle, imposant mais tellement délicat...
Dans mon école, j'étais le genre de garçons timide et maladroit, mais que les gens prenaient plaisir à découvrir. Mes amis m'accompagnaient dans mes projets les plus farfelus, dans mes révisions les plus ennuyantes, dans mes caprices aussi. Une belle bande de potes donc.
Ma famille a toujours été là pour moi. Ma mère m'a toujours accompagnée, dans les bons, comme dans les mauvais moments.
Je me souviens d'un jour d'averses, la pluie tombait, comme les larmes sur une joue, mais ici, c'était plutôt comme l'eau du robinet qui coule sans discontinuer. Cela dit, une nouvelle avait rendue intéressante cette journée : une mystérieuse adolescente m'a envoyé un message privé sur Facebook, et elle m'a dit : "rendez-vous derrière l'église, à 15 h. Je t'attends de pied ferme. À tout à l'heure."
Et le plus inquiétant, ou le plus mystérieux du moins, c'est qu'à la fin du message était rédigé mon prénom, alors que j'utilise un pseudo. Mais qu'importe.
Alors j'eus cherché un moyen de m'y rendre. Et je n'ai pas eu d'autre choix d'en parler à ma mère, ce à quoi elle m'a répondue : "Mais c'est super ! Un enfant de ton âge a besoin d'aventures !".
Cette phrase était à la fois remplie d'enthousiasme, mais aussi plein de suspicions. En effet, je ne lui avais pas révélé la stricte vérité. Je lui ai seulement indiqué qu'une fille m'avait demandé un rendez-vous. Pas qu'elle m'attendait de pied ferme, et qu'en plus elle connaissait mon prénom.
L'heure de la rencontre arrivait à grands pas. Je montais dans la voiture de la mère et patientais jusqu'à ce que nous arrivions. Quelques minutes plus tard, l'automobile s'arrêta.
"Voilà, nous sommes arrivés mon chéri. Je reste sur le parking, à tout de suite".J'acquiesçais d'un mouvement de tête, et descendis de la voiture. Je marchais alors un peu vers l'arrière de l'église, anxieux. Une jeune fille, sûrement une adolescente, m'attendait.
" Bonjour, tu dois être le garçon que j'ai contacté sur Facebook, n'est ce pas ?
- En effet.
- Bien. Si je t'ai convié ici, ça n'est pas pour rien. Je ne te dis rien ?
- Désolé, mais votre visage ne me rappelle rien.
- Ah, je ne reste pas dans tous les esprits hihi ! Bon. Je m'appelle Mathilde.
- Maintenant que tu me le dis, je me souviens désormais ! Tu ne serais pas dans ma classe ?
- Affirmatif mon capitaine ! Non, sans rigoler, je suis là pour quelque chose de très personnel. C'est assez délicat, je n'ai pas comment m'y prendre !
- Je suis prêt à entendre, ne t'en fait pas, même si tes propos sont maladroits.
- Merci, tu es vraiment quelqu'un de très poli, c'est bien l'image que j'ai eu de toi !
Venons-en au fait. Je..."
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Liberté chérie
Teen FictionQue feriez-vous si vous découvriez, par pur hasard, que votre vie est liée à celle d'une autre ?