3 : Entends-tu encore des voix ?

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Julieta vérifia que le couloir était vide pour se glisser hors de sa chambre. Elle avait prévenu Juliette de son plan et, étant une excellente menteuse, Julieta avait une pleine confiance en sa meilleure amie. Elle traversa le couloir et avala un élixir qu'elle avait créé à base de poudre d'invisibilité indétectable. Le goût était tellement infect qu'elle cru qu'elle allait tout rendre mais son estomac, bon petit soldat vaillant, tient bon et elle continua son ascension dans la Casa Grande. Le plan du château imprimé dans sa tête, elle avait calculé son « évasion » à la minute près et rien ne pouvait déraper. Elle avait tout prévu, rien ne pouvait mal tourner. Elle se glissa vers les escaliers et les descendit à la vitesse de l'éclair. Arrivant dans le couloir de l'entrée, la jeune fille faillit se faire attraper par la surveillante Gonzalez. Elle semblait souffrir d'insomnie soudaine et avait, de toute évidence, décidé de faire sa ronde à l'avance. Jurant entre ses dents, Julieta se cacha derrière un pilier en marbre bien qu'étant consciente que la poudre d'invisibilité faisait toujours effet. Le problème, c'était qu'il y avait la porte fermée et que cette porte devait probablement peser beaucoup vu l'épaisseur et que, à l'extérieur, comme le reste de l'année, il y avait une épaisse couche de neige. D'une façon ou l'autre, elle se ferait cramer et devrait retourner dans son dortoir. Alors elle attendit. Longtemps. Trois heures passèrent et, finalement, la surveillante partit se recoucher et l'adolescente se rua vers la porte et utilisa sa magie pour l'ouvrir juste assez que pour se glisser dehors et refermer sans un bruit. Elle courut vers l'arbre d'où elle avait aidé Julia à s'échapper quelques mois auparavant. Sortant le couteau qu'elle avait emprunté, Julieta se coupa légèrement la paume de la main. Le sang coula sur les racines du tronc qui se détortilla pour ouvrir un passage de l'autre coté de la barrière. Regardant une dernière fois derrière elle, l'adolescente faillit faire demi-tour mais elle savait qu'elle ne pouvait pas laisser la Grande Enchanteresse exécuter son plan jusqu'au bout. Elle devait les prévenir le plus rapidement possible, même si cela signifiait se faire bannir pour Haute-Trahison. Julieta se glissa dans le passage et couru le plus loin possible de la Casa Grande. Elle ne s'arrêta que lorsque ses pieds touchèrent de l'herbe sèche sans trace de neige. C'est à ce moment-là qu'elle tenta de créer un portail mais un problème surgit dans son esprit, elle n'avait aucune idée à quoi le monde extérieur ressemblait. Pour créer un portail, c'était extrêmement compliqué, dangereux et aspirait l'énergie magique comme une pompe. Autant dire que ce n'était pas gagné déjà de base pour l'adolescente qui était épuisée et gelée malgré sa cape épaisse et ses bottes fourrées. Julieta se mit en marche pour tenter de trouver un endroit où elle pourrait se poser pour aller dormir. C'est lorsqu'elle croisa les premiers passants au petit matin qu'elle remarqua quelque chose d'étrange. Ils la regardaient comme si elle venait d'une autre dimension (d'un certain point de vue, ce n'était pas faux non plus.). Julieta les regarda de haut en bas. Déjà, ils ne portaient pas les mêmes vêtements, dans le genre, pas de la même époque. L'homme, à la place des costumes élégants faits sur-mesure des garçons de la Casa Grande, portait un pantalon ample qui lui donnait un air décontracté, des chaussures ouvertes que Julieta n'avait jamais vu, un tee-shirt gris avec une inscription en couleur sur le devant et son maintien ! Si la surveillante Gonzalez l'avait vu ! Julieta était sûre qu'il se serait prit des coups de bâton. Il ressemblait à une banane. La femme à coté de lui était plus élégante bien que ce ne fut pas mieux. Contrairement aux filles de la Casa Grande qui portaient des robes fabriquées par l'adorable tante de Juliette, Johanna, la femme portait un pantalon qui épousait ses formes et un haut si séré que Julieta eu peur qu'il ne craque. Cependant, la jeune fille la trouvait quand même très belle et ne pouvait pas décoller son regard du visage de la femme. Lorsque celle-ci lui rendit son regard, l'adolescente se sentit rougir jusqu'aux oreilles et réussit à détourner le regard. Elle se rendit alors compte que le monde, à l'extérieur de la Casa Grande était un monde qui lui était, jusqu'alors, totalement inconnu. Etant intelligente, elle ne céda pas à la panique qui grimpa en elle comme un monstre furieux et se résonna intérieurement. Elle regarda où elle avait atterri sans se soucier de l'homme et de la femme qui continuaient de la regarder. De toute évidence, elle se trouvait dans un parc, lui même à l'orée du bois duquel elle avait émergé quelques minutes plus tôt. Consciente qu'elle ne passerait jamais inaperçue dans la foule habillée et sale comme elle l'était, elle fit demi-tour et se cacha derrière un arbre au tronc épais. Elle se baissa sur ses genoux et tenta d'invoquer de l'eau claire pour se nettoyer la crasse qui maculait ses membres découverts. Mais elle devait le faire doucement pour qu'elle ne se fasse pas repérer au bout d'une heure de long labeur, Julieta se redressa, fraiche et pratiquement propre. Il ne lui restait plus que trouver un moyen de modifier sa tenue. Cela lui semblait tellement idiot de s'inquiéter de cela alors qu'elle avait probablement une cohorte d'enchanteurs à ses fesses à cette heure mais elle devait absolument passer inaperçue. Elle aperçu une jeune fille d'une quinzaine d'année, comme elle, porter une jupe et un tee-shirt court. Personne ne lui prêtait attention alors Julieta baissa les yeux vers sa robe et gémit. Mais elle n'avait pas le choix. Elle se concentra et se représenta une paire de ciseaux de couture. Cela prit du temps car elle était épuisée mais ils finirent par se matérialiser dans sa main. Elle l'approcha de la jupe et soupira.

Julia Prince et le tournoi des trois équipes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant