Julia Prince et le tournoi des trois équipes.

1. La rentrée des horreurs

- Comment ça "vous n'avez rien trouvés." ?

Dans un grand château caché dans les forêts d'Espagne, là où la neige est éternelle, la colère de la Grande Enchanteresse faisait vibrer les murs de pierre. En plus de quatre mois, ses chercheurs n'avaient pas retrouvé la trace de cette insupportable Julianna Prince-Hermosaluz. Cette petite... garce d'hybride était une menace à son pouvoir. La femme de glace savait que l'adolescente était bien plus puissante qu'elle, c'est pourquoi elle devait à tout prix l'éliminer avant qu'elle ne se rende compte qu'elle pourrait la détrôner. Assise sur son trône de glace, elle jeta un coup d'oeil à son coté. Un deuxième trône, plus petit et modeste s'y trouvait et y siégeait une ravissante jeune fille. Ses longs cheveux châtain et lisse tombaient dans son dos tenu droit par les heures qu'elle avait passé avec une planche accrochée à celui-ci. Son maintien trahissait son origine royale. Ses yeux d'un bleu glacial étaient les mêmes que ceux de sa mère mais on y voyait beaucoup moins et même pas du tout de cruauté. Sa robe bleue, crée sur mesure par la costumière, lui allait à ravir. Cependant, la Grande Enchanteresse sentait que sa fille s'ennuyait comme un rat mort. Un homme du Conseil s'avança. Il était connu comme étant fourbe, vicieux mais particulièrement efficace pour n'importe quel travail. Il s'agenouilla et parla de sa voix la plus douce.

- Ma Reine, commença-t-il, je pense qu'il est inutile de déployer tant d'efforts maintenant. Certaines des sources que vous m'avez données m'ont confirmé que l'hybride retournera à son école de magie pour sorcier le premier septembre, demain.

La Grande Enchanteresse le regarda et lui fit signe de se lever.

- Que propose-tu, Ortiz ?

Ortiz se releva et sourit à sa reine.

- Je propose d'attendre et de mettre nos espions en actions au moment venu. L'hybride ne se doutera de rien, surtout pas d'eux. C'est une adolescente, elle ne s'intéresse qu'au vêtement et aux garçons, de toute façon. Elle n'est pas assez intelligente.

La reine eut un sourire froid mais se fit un mémo dans un coin de sa tête. Elle savait que l'hybride n'était pas stupide, Ortiz la sous-estimait et cela allait se retourner contre eux.

- Faisons comme cela, déclara-t-elle, sa colère retombante brusquement. Que tout le monde se mette au travail.

Elle se leva, suivie par sa fille et traversa la salle du trône avec dignité. La jeune fille rejoignit ses appartements et malheureusement pour elle, sa meilleure amie n'était pas là. Énervée, elle se débarrassa de sa robe et enfila des vêtements plus "non-magiques" et s'écroula sur son lit en se pinçant l'arrête de nez.

- Dans quelle merde tu t'es encore mise, Julia.

Se redressant, elle prit une décision.

Elle devait prévenir son amie, au risque de se faire bannir.

***

- Pouark ! Erk ! J'en ai partout !

En Angleterre, dans le garage de la maison familiale des Prince, Julia bricolait sous une voiture. Le carter de l'embrayage avait un problème qu'elle n'arrivait pas à identifier et, par erreur, elle avait fait un trou dans le carter d'huile. Résultat, elle avait le visage couvert de liquide jaune et elle était encore plus sale qu'auparavant. Râlant que ce n'était pas juste, elle fit glisser sa planche de skate pour sortir du dessous de la voiture. Il faisait une chaleur étouffante dans la vieille grange, tellement que même Julia, qui ne rougissait que vraiment rarement, était aussi rouge qu'une tomate. Elle attrapa une serviette et s'essuya le visage avec. Regardant sa montre, elle jura en espagnol et sortit du garage en courant. Elle était en retard pour le souper, sa mère allait la tuer. Elle entra dans la maison et couru dans la salle de bain. Julia se lava en vitesse et ressortit à peine cinq minutes plus tard, propre comme un sous neuf. Elle descendit les marches quatre à quatre et poussa la porte de la cuisine où il y régnait une bonne odeur de bolognaise. Bavant d'avance, l'adolescente prit place à table aux côtés de son père qui lui souriait. Il se pencha vers elle et dit sarcastiquement :