09 mai 1941.

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09 mai 1941.
"Keïmer Styles, nous vous prions de bien vouloir vous rendre  dans un des cinq centres ci-dessous pour un examen de situation le 14 mai prochain:
Caserne de Napoléon, Caserne des Minimes, Rue Edouard-Pailleron, rue de la Grange aux Belles, gymnase Japy. Veuillez vous rendre avec un membre de votre famille. Ainsi que vos papiers d'identité.
Préfecture nationale."

Son accent polonais résonnait dans notre modeste appartement et faisait sortir maman de ses gonds.

"C'est n'importe quoi!
-Joha...
-Non, papa, elle a raison, c'est vrai. Je t'accompagnerais papa.
-Hors de question Edward! Tu t'occuperas de tes frères et soeurs.
-Maman, j'suis pas un gamin!"

Je croqua dans ma pomme tandis que ma mère essuyer avec toute sa tendresse la vaisselle qui régnait dans le petite évier. On entendit un vaste bruit de la chambre des petits, ce qui fit lever mon père, encore  ébahi devant sa lettre. Simon et Ilana arrivèrent dans le salon, pliés de rire en faisant régner leurs éclats dans toute notre demeure. Tout le monde se mit à rire. Rachel arriva et nous regarda chacun en détail. Elle se baissa vers la table basse de bois, proche du canapé et lit la lettre posé. Les éclats se faisait de plus en plus sourds et limités.
"Ça finira jamais? Hein, c'est ça? Ça finira pas...
-Rachel... Calme toi."

Elle commença à pleurer et les jumeaux, qui ne comprenaient rien furent prier de rejoindre leur chambre, cette discussion étant "pour les grands." "Papa, comment tu veux que je me calme, mais merde!
-Rachel Rivkah Styles! Je te pris de baisser d'un ton! On est fini de toutes façons. On sait comment ça va finir.
-Keïmer! Il est 20h58, dans quinze minutes chabbat entre!"

Tout le monde se tu. C'est la première fois qu'elle élevée la voix.

Je me leva de ma chaise lançant ma pomme dans la corbeille qui nous servait de poubelle. Je m'approcha de Rachel que les larmes avaient engloutie après les dernières paroles de notre père. A sa hauteur j'élança mes bras devant et elle s'approcha, fourrant sa tête dans mon torse. Parce qu'elle n'a que 15 ans, et qu'elle aurait dû avoir toute la vie devant elle, mais d'autres gens en avais décidé autrement. C'était impensable pour moi qu'elle vive son adolescence à s'inquiéter quand elle sort. C'était impensable pour moi, que l'on meurt, sans s'être dit au revoir, sauf que dans cette situation, on contrôlait rien. Encore moins que d'habitude. Alors on a quand même décidé de vivre au jour le jour.
"On met la table Rach'?"

Elle grogna et sortie ses joues rosies de mon tee-shirt en souriant.

Parce que c'est la seule chose où l'on profitait. Parce que c'était notre truc à nous, notre petit moment, à nous 5.

Je lui embrassa le front et me déplaça vers le couloir. J'ouvris la première porte à gauche et passa la tête par dessus.
"Adam? On va mettre la table, tu nous rejoins koala?
-Mmmh."

Il était enfouis dans ses couettes et avait légèrement sortit son nez.
"Qu'est ce que t'as en ce moment Koala?
-Rien. Mais ça sert à quoi de vivre dans ce monde où on a pas le droit."

Il avait vraiment était accablé par les derniers événements, il avait à peine l'âge de comprendre, et c'était trop. C'était trop tôt. Mais on peut pas se voiler la face...
"Tu sais quoi Adam? T'as raison, nos jours sont comptés, raison de plus pour en profiter, non?
-Oui. J'arrive!"

Il se débata avec sa couette et veint à ma hauteur pour m'entourer de ces petits bras. Il se détacha et je lui ébouriffa ces mèches blondes.
"Aller koala!"

Ouais, 10 ans, c'était vraiment trop jeune pour mourir.

Il passa derrière moi et rejoint ma soeur dans le salon. J'ouvris la seconde porte du couloir et trouva deux gamins qui sauté sur un lit beaucoup trop grand pour eux.
"Alors comme ça ça a 6 ans et demi ça saute sur mon lit? Attentioooooon!"

Je me jeta sur eux en les attaquants de chatouilles. Leurs éclats me firent sortir mon plus franc sourire. On était essoufflé et on s'allongi les trois sur mon lit. Ils jouaient avec mes cheveux et Ilana tomba à terre. Inquiet, je jetta un oeil à ma droite. Je vis une touffe de boucles sortir du sol et deux énormes fossettes se creusaient dans les joues de ma soeur. Elle avait les yeux totalement fermés creusant des fossettes aux coins des yeux et avait les cheveux qui lui cachés ses joues de hamster. Elle ria toujours plus fort en emportant Simon dans son fou rire.
"Premièrement, j'ai eut très peur! Deuxièmement je t'aime, troisièmement on va mettre la table les nains."

Ils se levèrent de leurs emplacements et courirent dans le couloir pour retrouver le reste de la famille.

Et 6 ans, c'était encore plus jeune pour mourir. Parce qu'on ne meurt pas à cet âge, on ne se fait pas tuer à 6 ans..

Je me leva de mon lit et rejoint ma famille dans le salon où Rachel sortait les assiettes, Adam les passer aux jumeaux qui les disposaient sur la nappe usé. Quand ils passèrent aux couverts, Adam me lança le sac pleins de fer, voulant préserver les doigts d'Ilana et Simon encore un peu. Je les sorta de leurs étuis et les posa en vrac sur la nappe.
"Vous venez m'aider les nains?
-Edward...
-Maman, c'est un surnom.
-Je sais, je sais..."

Et elle rejoint mon père au bord de l'évier pour finir les salades de shabbat, alors que les nains se posèrent chacun d'un côté de moi. Je tenais un couteau dans ma main droite et les jumeaux enroulèrent leurs doigts autour des miens. Simon aller le poser à gauche mais je me stoppa.
"Non, non, non bichette, de l'autre côté!"

Et on mit tout les trois la table ainsi, mes parents cuisinant et Ilana et Adam commençant l'office de shabbat près de la cheminée.

**

Ce soir, ma mère portait ce si beau foulard aux colombes vertes pales sur les cheveux et une longue robe en voile avec un chemisier blanc, elle était stupéfiante. Elle gardait sa dignité et sa beauté peu importe les épreuves. Mon père lui, lisait le kidouche une kippa sur la tête et une chemise blanche remontée aux coudes à la droite de ma mère. En bout de table, il y avait les deux gamins. Ceux qui ne comprenaient rien à ce qui se passer, ceux qui vivaient.

Puis il y avait moi sur le large côté en face de mes parents, une kippa, des boots et un pantalon serré relevé d'une chemise noir. Et un fétiche foulard qui bornent mes boucles. A ma gauche, Rachel, elle avait vêtu un beau foulard autour du coup, une chemise blanche et une jupe serré aux genoux, ses cheveux blonds vénitien resplendissants aux côtés de ses yeux gris et des deux fossettes qui creusaient ses paumettes en permanence. Et au second bout de la table Adam. Adam, une touffe de boucles châtain accompagné de yeux verts, mon portrait, c'est ce qu'on racontait. On était tous différents, mais unis par trois choses, l'étoile jaune qui allée bientôt accompagner nos vêtements, la mort et le sang qui coulait dans nos veines.

De 6 à 49 ans, tous trop jeunes pour mourir.

Johanna, Keïmer, Harry, Rachel, Adam, Ilana et Simon, tous condamnés parce que on était nous.

Mais on a décidé de vivre. Ce 9 mai 1941, table bornée de salades, et d'un couscous festif, des habits spéciaux, des prières qui résonnaient, des paroles dans le vide, la mort qui nous attend dehors mais surtout 7 personnes dont les joues sont en permanence fêlées de fossettes, qui, on le sait, aller disparaître."

Note de l'auteur: voilà le premier chapitre de cette histoire, vous l'aurez compris, elle sera TRÈS longue. Je vous expliquerais jour par jour la vie D'Harry Edward Styles, dont le destin aurait dû être tracé.  Laissez votre avis, c'est très important pour que je m'améliore. Je vous aaaaaaimes, xx. ❤

Auschwitz Romantik.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant