Chapitre 10 - La Nuit

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Plusieurs heures plus tard, Lucario, Zoroark et Pyrobut avaient arrêtés de s'entraîner, et ils étaient retournés à l'intérieur, car, bien qu'il ne faisait, en temps normal, jamais nuit au paradis, ils avaient tout de même besoin de quelques heures de sommeil, comme toute personne normale.

Après avoir tenté pendant des heures, hélas en vain, de maîtriser leur colère pour pouvoir se transformer en Ultra Mordock, comme ils l'appelaient, heures pendant lesquelles ils passaient leur temps à hurler, pour espérer dégager suffisamment de rage pour réussir à se transformer, ils étaient épuisés, et étaient bien contents lorsqu'ils arrivèrent tous les trois devant les chambres.

Mais alors que Pyrobut et Zoroark, se rendant tous les deux dans des chambres différentes, parvinrent à trouver le sommeil au bout d'à peine une dizaine de minutes après s'être emmitouflés dans les draps, Lucario, lui, alors qu'il s'était installé à côté de Majaspic, qui dormait à poing fermé, n'arriva pas à trouver le sommeil. Et ce, même au bout de presque une heure, après avoir essayé toutes les positions possibles pour tenter de s'endormir.

Il pouvait y avoir au moins un millier de raisons, pour lesquelles il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Peut-être était-ce la pleine lune, ce soir-là. Il ne pouvait pas savoir, car au paradis, ni le soleil ni la lune n'étaient visibles. Et même s'ils n'étaient pas sur terre, Lucario, pouvant ressentir tout et n'importe quoi, ressentait probablement la présence de la pleine lune, si elle était présente, ce soir-là.

Ou alors, peut-être était-ce le fait qu'il savait que son village, dans lequel il avait passé toute sa vie, n'était désormais aujourd'hui plus qu'un tas de cendres. Il n'avait pas encore vu l'étendu des dégâts, mais il savait très bien qu'il ne restait probablement plus grand chose, hélas.

Ou peut-être était-il appréhensif, vis-à-vis de devoir aller affronter Necrozma. Il ignorait encore quand et comment, mais il savait bien qu'à un moment ou à un autre, tôt ou tard, il serait amené à l'affronter. Toutes ces raisons, et bien d'autres encore, étaient probablement les fautives pour que Lucario restait involontairement éveillé.

Alors, pendant que Majaspic dormait, sa tête contre son épaule, et que leurs deux enfants, Riolu et Vipélierre, dormaient dans les deux lits qui étaient juste en face, de l'autre côté de la chambre, Lucario décida d'aller faire un petit tour, dans l'espoir de peut-être, finalement, réussir à trouver le sommeil. Il décala discrètement son épaule, de manière à ce que la tête de Majaspic puisse se blottir contre les oreillers à la place. 

Mais en voulant bouger son pied, il constata que la queue de Majaspic était enroulée autour de ce dernier, car Majaspic bougeait énormément, pendant qu'elle dormait. Alors, aussi discrètement qu'il le put, il retira son pied, et espérait que cela n'allait pas la réveiller. Son pied était désormais libre, il se leva, et alors qu'il regarda de loin ses deux enfants, qui étaient tous les deux en train de dormir, il ouvrit silencieusement la porte, et il sortit de la chambre.

Il arriva alors dans le couloir, tout semblait calme, tout le monde était probablement en train de dormir. Toutes les portes étaient fermées, alors, il marcha en direction des escaliers, et descendit celui de droite, qui était celui qui menait en bas, là où il souhait faire un petit tour. 

Lorsqu'ils sont arrivés, plusieurs heures auparavant, Lucario, pendant qu'il partait s'entraîner avec Zoroark et Pyrobut, avait remarqué qu'il y avait une sorte de petit jardin, qui était accessible depuis le long couloir en question. Il comptait s'y rendre, espérant qu'il y serait suffisamment apaisé pour finir par trouver le sommeil.

Après avoir descendu les deux rangées d'escaliers, il arriva finalement au rez-de-chaussée. Il vit, à plusieurs mètres, la sortie, qui donnait sur le petit jardin, où il souhaitait se rendre. Il n'était pas très grand, car il tenait entre les murs du palais. Il ne devait pas être plus grand qu'une des chambres, mais pour Lucario, c'était largement suffisant.

Il arriva finalement devant le jardin, il avait tout d'un petit jardin classique, deux arbres, un planté de chaque côté, une petite rangée de buissons, qui délimitait le jardin du reste, qui était à peine visible, quelques fleurs, tout ce dont Lucario avait besoin pour se détendre un peu.

Mais ce que Lucario remarqua surtout, c'était qu'il n'était pas seul. Car juste en face de lui, dos à lui, semblant regarder l'horizon, bien qu'il était complètement sombre, il y avait quelqu'un, qui s'appuyait sur les buissons, qui semblaient assez solides. Malgré qu'il, ou plutôt qu'elle, soit de dos, Lucario n'eut aucun mal à la reconnaitre, puisqu'il s'agissait de Roussil.

- Je ne m'attendais pas à te voir ici. » Lui dit-il.

Roussil sursauta et se retourna, mais elle fut rassurée lorsqu'elle vit le visage de Lucario, et non pas celui de Necrozma ou de n'importe quel autre monstre.

- Tu m'as fait peur... » Lui répondit-elle.

- Excuse-moi, c'était pas mon intention. Tu n'arrives pas à dormir ? » Lui répondit Lucario, alors qu'il s'approcha d'elle, s'appuyant lui aussi contre la haie.

- Non, pas vraiment...

- Encore des cauchemars ?

- C'est surtout parce que Typhlo n'arrête pas de ronfler, et que ça m'empêche de dormir. » Lui répondit-elle, d'un air aussi sérieux qu'humorisitique.

- Ah... Il paraît que je ronfle beaucoup, moi aussi. Mais Majaspic a le sommeil assez profond, alors elle ne se plaint pas. » Répondit-il, en ricanant au début de sa phrase.

Roussil lui sourit et ricana, elle aussi.

- Mais bon, disons que les cauchemars sont la raison numéro deux... » Continua-t-elle.

- Hm... Je comprends. J'en faisais beaucoup, moi aussi, à une époque. Particulièrement après la mort de mon père.

- Ça n'a pas dû être facile, surtout à cause de ton problème avec la pleine lune...

- En effet. Tout ce que j'ai pu faire, malheureusement, c'était d'attendre que je finisse par m'en remettre. Mais bon, même aujourd'hui, bien que j'y pense beaucoup moins, il me manque toujours.

- Je suis désolée, Lucario.

- T'en fais pas...

Quelques minutes passèrent, alors qu'ils regardaient tous les deux l'obscurité, devant eux. Roussil se décida ensuite à reprendre la parole, pour parler d'un autre sujet.

- Alors... On est donc frère et sœur ? » Lui demanda-t-elle, tournant légèrement le regard vers sa direction.

- Il faut croire que oui. J'en ai reparlé avec Zoroark, tout à l'heure, et il m'a réaffirmé la même chose, si tu as du sang Mordock, même si ce n'est qu'une infime quantité, alors tu auras des liens de parenté avec tous ceux ayant le même sang.

- Je vois... Ce qui veut donc dire qu'en plus de toi, Zoroark, Absol et Jungko sont également mes frères.

- C'est exact... Et donc, Pyrobut, Zoroark et Absol sont également mes frères à moi. C'est vrai que ça peut faire un peu étrange quand on l'apprend, mais bon, au moins, ça resserre nos liens.

- En quelques sortes... Bon, je pense que je vais retourner me coucher, Lucario. Je commence à me sentir fatiguée... J'espère simplement que Typhlo va arrêter de ronfler, sinon, il va falloir que je le réveille pour l'engueuler un peu...

- Tu ferais ça ?

- J'ai plus de caractère que j'en ai l'air, tu sais. Pyrobut peut en témoigner.

- Je tâcherai de m'en souvenir. Bon, allez, bonne nuit, Roussil.

- Bonne nuit, frérot. » Lui dit-elle, alors qu'elle se redressa, et rentra à l'intérieur, en espérant qu'elle pourrait trouver le sommeil facilement, cette fois.

Latios & Latias VIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant