Chapitre 3 - Recherches intriguantes

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« J'ai faim. » se plaignit Eyara.

« Je t'ai donné de mon popcorn y'a même pas deux minutes ! » rétorqua Flemy sur un ton qui laissait transparaître une exaspération certaine. Elle reprit : « Tu as déjà tout mangé ? »

« Bah oui ! Avec toute cette histoire, on a pas petit-déjeuner correctement ! »

« Il est à peine 4 heures... Au lieu de penser à ton estomac, regarde autour de toi, imbécile. » répondit fermement Bellerm.

Ils étaient revenus sur la scène du crime, qui n'avait pas bougé. Eyara s'approcha de la fenêtre et essaya de l'ouvrir. Malgré la puissance de la dragonne, elle dû batailler contre la rouille qui semblait avoir soudé les charnières ensembles. Une fois qu'elle eut réussi, elle se retourna vers les autres, en frottant ses pattes douloureuses :

« Bon, vous pouvez être sûrs que personne n'est passé par là. Si la fenêtre avait été ouverte récemment, elle aurait été plus facile à ouvrir. »

« Effectivement... qui qu'il soit, le meurtrier ne s'est donc pas enfui par là... » compléta Bellerm.

Celui-ci regardait le cadavre. Un seul impact sur la tête de la victime : Il avait visiblement rejoint les esprits en un seul coup...

Le lézard s'agenouilla et examina le corps. Il n'y avait aucune autre blessure, ni traces de bagarre. C'était donc un seul tir, sans lutte, et de loin, car il n'y avait pas de traces de brûlure autour de l'impact. En effet, à bout portant, les gaz brûlants de l'explosion de la poudre auraient laissé des marques, pensa-t-il. Il se releva, puis s'étira, faisant rouler sa tête sur les épaules. Il s'interrompit brusquement, et ouvrit soudainement ses yeux bleus en grand pour s'exclamer :

« Les amis, je crois avoir une idée sur comment notre fugitif s'est enfui. »

Les deux autres levèrent à leur tour la tête, suivant le regard du lézard. Dans le plafond, entre les poutres, et les planches, on pouvait apercevoir les formes du grenier, qui recouvrait l'étage.

« Effectivement... il pourrait aussi être arrivé par là-haut. » remarqua Flemy.

« C'est une possibilité... en tout cas, c'est extrêmement bizarre comme façon de construire une maison... ou juste mal fini. » commenta Eyara. Celle-ci déploya ses ailes pour se rapprocher des poutres. Le groupe se rendit vite compte de quelque chose : Les planches qui composaient le plafond n'étaient pas assez espacées pour que quelqu'un passe entre elles sans les déclouer, et encore moins quelqu'un de la corpulence d'Eyara !

« Bon, cette théorie tombe à l'eau. » grogna la dragonne en se laissant tomber sur le sol.

« Oui... mais ce n'est pas anodin pour autant... il faut quand même le garder dans un coin de notre tête. » souligna Bellerm. Flemy, qui n'écoutait plus vraiment la conversation, avait mis la patte sur un détail. Alors qu'elle était sortie de la chambre, elle remarqua quelque chose, au pied de la fenêtre du couloir. Elle dit d'une voix forte, s'adressant à ses deux compagnons :

« Hey, venez voir par ici ! »

Les deux autres, intrigués, sortirent à leur tour pour se joindre à elle. Une fois tous trois sur le palier, elle pointa le plancher, juste au bas du mur.

« Effectivement, c'est de l'eau. Bravo, tu sais reconnaître les liquides ! Mais tu sais, si tu as soif tu peux aller à la salle de bain. » taquina Eyara.

« Oh, je t'en prie Eyara, c'est pas vraiment le moment. Tu ne préfères pas savoir comment ces gouttes se sont retrouvées là ? »

Bellerm s'approcha alors de la fenêtre, essayant tant bien que mal d'éviter de marcher dans les flaques. Il l'ouvrit sans grande difficulté et regarda au-delà, pour voir que cette fenêtre donnait directement sur l'échafaudage qu'ils avaient aperçu la veille, à leur arrivée.

Assassinat mouvementéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant