Pdv Chan :
Le soir même, tout le monde s'est enfermé dans sa chambre respective. Je repense aux évènements d'il y a quelques heures. L'ascenseur réduit en un tas de fer ridicule duquel un flot incessant de sang s'écoulait.
Je repense à ce que j'ai fait, peu de temps après, non pas au regard agacé que m'a jeté Minho, mais plutôt au moment où j'ai monté les marches, seul, vers le deuxième étage.
Je savais que c'était contre les règles que j'avais moi même imposées, « toujours se déplacer en groupe », mais je m'en fichais. Je voulais savoir. Je suis monté et je suis arrivé devant la porte de la réserve. Celle ci avait été forcée, le pied de biche manquant reposait sur le sol juste à côté. Je suis entré, prenant mon courage à deux mains, et me suis approché du « trou » menant à l'ascenseur. Là, juste sous mes yeux, les câbles sectionnés pendaient lamentablement et, sur le sol, un énorme couteau, sûrement assez gros pour découper une main, en y mettant un peu de force.
Je ne l'ai pas ramassé, non sûrement pas, je l'ai poussé du bout du pied jusqu'à ce qu'il chute dans le trou, un « clang » résonnant au moment de l'impact. Puis je suis sorti, j'ai refermé la porte tant bien que mal, et j'ai rejoins les autres.
Maintenant, je suis moi aussi dans ma chambre, j'écoute les gouttes d'eau s'écraser contre la vitre derrière moi. Je me permets enfin un moment pour souffler, même si je sais que rien n'est encore fini.Je retire mon haut et enfile un bas de pyjama avant de me rallonger sur mon lit, je m'apprête à fermer les yeux, juste pour me perdre dans mes pensées sans avoir à me prendre la tête. Mais un bruit à la porte me fait me relever. Je la fixe pendant bien une dizaine de secondes avant qu'une voix s'élevant derrière celle ci me face réagir.
- Chan, c'est Minho. On peut parler ?
Sans même réfléchir, sans même douter de lui un seul instant, je tourne la clé dans la serrure et lui ouvre. Je l'entraîne même à l'intérieur, comme pour le tirer hors de danger, de peur que derrière lui ne se tienne celui qui a décidé de tous nous exterminer.
Je sens les battements de son cœurs s'accélérer alors que sa poitrine est contre la mienne, sa respiration dans mon cou et ses lèvres frôlant presque ma peau. Je referme la porte, précipitamment, et une fois celle ci verrouillée seulement, je permets à mon corps de se détendre.
- Chan ?
- T'es vraiment pas possible.
- ...
- Quelle idée de venir ici tout seul en pleine nuit quand tu sais qu'un tueur rode.
Il ne dit rien pendant un temps avant de parler.
- J'avais juste envie de te voir, j'y ai pas vraiment réfléchi.
- Je vois ça !
Je l'éloigne un peu de moi pour contempler son visage, ses yeux sont fixés dans les miens et pendant un instant, je me sens bien, juste bien. J'ai l'impression que plus rien ne compte vraiment.
Nous nous asseyons. Au départ, la conversation a du mal à commencer, je ne peux me retenir de le regarder et lui non plus ne détourne pas le regard. Quand finalement nous en revenons à un sujet un peu plus important, je peux déjà lire la fatigue dans ses yeux.
- Chan ... Ce matin, quand Chungha a demandé comment le tueur aurait pu entrer. Tu avais l'air pensif, comme si ... Comme si tu savais quelque chose.
Je reste muet, surpris qu'il ait remarqué mon trouble à ce moment, moi qui pensait être discret.
Je me rappelle de ce qu'a dit Chungha et de ce qui m'est venu à l'esprit.

VOUS LISEZ
The Last Day
FanfictionMinho est un étudiant plutôt banal, dans les grandes lignes, il suit des études de danse, rêve de devenir un chorégraphe professionnel, mène une vie équilibrée sans réels problèmes. Une seule tâche sur ce tableau idyllique: il est gay et ses parents...