À travers tes ailes

Chapitre 5

Ils vérifièrent une dernière fois les préparatifs de leur mission à bord, et ils levèrent l'ancre. Le navire de Sabo était l'un des plus rapides que détenait l'Armée Révolutionnaire. Il prit la barre pour la première partie de leur trajet. Il était également l'un des meilleurs navigateurs de leur groupe. Autant dire que ses hommes étaient confiants dans sa capacité à les mener à bon port !

-Selon mes calculs, nous serons sur l'île dans un jour !

Un corbeau se posa sur le pont, juste à côté de Sabo, toutefois, Karasu ne se posa par sur son épaule, contrairement à autrefois, ce qui provoqua tout de même un pincement au cœur du jeune blond. Il commençait à regretter son geste de l'autre soir.

-Et d'après mes estimations, les bâtiments de la Marine ne seront là que dans un jour et demi, nous aurons une fenêtre d'approche de quatre heures environ !

Le Chef d'État-Major avisa l'oiseau à ses pieds, il eut un moment de compassion et l'invita à rejoindre un perchoir proche de lui. Rassuré, le commandant de North Blue ne se le fit pas redire une seconde fois.

-Merci.

Et puis, ce fut le silence, le Zoan songea que Betty avait raison, Sabo avait trop pris le pas de Dragon sur le commandement, la stratégie, à tel point qu'il en oubliait qu'il était aussi humain que les Révolutionnaires. L'amnésique ne vivait et respirait que pour leur armée !

-Terre !

La voix venait des hauteurs, un de leurs soldats avait sélectionné un endroit assez en hauteur afin de mieux visualiser les alentours, ce qui coupa court à leur rêverie commune. Ils étaient à la fois si proches et si lointains de tout. Et surtout d'eux-mêmes.

-Messieurs ! Vous connaissez votre travail ! Bon courage !

Ils accostèrent avec adresse sur le port marchand, ils en avaient eux aussi adopté l'apparence. Ils proclamaient vendre du tissu, de la soie fine au coton le plus rugueux, en passant par le lin. Autant dire que les couturières de ces princes accouraient déjà.

-Mesdames ! Approchez !

Les Okamas d'Ivankov avaient effectivement tissé ces draperies de leurs propres mains, ils étaient leurs premiers fournisseurs de matière première. Grâce à eux, les leurres fonctionnaient à merveille. Nul besoin de faire croire !

-Les beaux tissus en provenance d'East Blue ! Les belles robes de North Blue ! Tout est pour vous !

Les hommes qu'ils avaient sélectionnés étaient des habitués de ce genre de manœuvre, ils avaient appris la finance parmi les Révolutionnaires, et les tactiques de vente. Anciens esclaves, ils étaient devenus des artisans férus.

-Quelle meilleure couverture faute d'un meilleur terme que les froufrous pour contrer les attentes du Gouvernement Mondial ?

Ils auraient pu opter pour des fruits et des légumes, toutefois, l'effet aurait été moindre à leur sens, les militaires étaient plus regardants sur la marchandise que le tissu qu'ils exécraient. La supercherie ne serait aperçue que des semaines plus tard !

XOXOXOXOXOXOXOXOXOXOX

Alors que leurs agents menaient leur jeu avec une perfection peu égalée, Karasu et Sabo se changèrent rapidement dans leurs cabines respectives. Lindbergh avait assemblé toute une série de faux semblants et de pièges afin de mieux assurer leurs arrières.

Sabo avait sélectionné une chemise bouffante en soie, ornée de multiples broderies, d'un fin foulard façonné dans la dentelle la plus fine, et d'une épingle piquetée de plusieurs pierres précieuses, offertes par des anciens mineurs pour les avoir libérés. Tandis que son pantalon était dans le velours le plus doux, et pour la simplicité, des bottes à hauts talons. Il ressemblait à un prince.