Je ne sais combien de temps passa avant que la lumière n'inonde les alentours. Mais ce fut très bref et les ténèbres revinrent. Que m'arrivait-il ? Pourquoi ne m'aidait-on pas ? Et je sombrai dans un profond sommeil. Je repris conscience lorsque je me sentis déplacé, bien qu'immergé dans un océan d'obscurité. Un rythme mélodieux m'enveloppa alors, une musique entraînante, que je ne connaissais que trop bien. Sans parvenir à l'identifier, le son m'était familier, bien que lointain. Un morceau que j'avais dû écouter autrefois. Car ma vie d'« avant » me semblait bien loin à présent. La musique stoppa soudainement, et une voix unique prit le relais. La voix également me semblait familière et, bien que je ne puisse en saisir les propos, celle-ci discourait, parfois prise de sanglots. D'autres suivirent, et une atroce réalité me vint alors à l'esprit. Les voix se turent et je restai étendu là, confiné dans ce que je jugeai être une étroite pièce. Je me sentis à nouveau remué, puis dirigé vers un lieu dont je n'avais pas connaissance. Soudain, je m'immobilisai, songeant à l'hypothèse que j'avais élaborée. Elle semblait clarifier la situation, elle donnait des éclaircissements sur tous les évènements depuis mon « éveil » jusqu'à l'instant présent. Du haut de mes soixante-dix ans, conscient de mes soucis cardiaques, il était tout à fait probable que... NON, je refusais de l'envisager... Cela ne pouvait être, moi qui avais cru en la religion si longtemps... Moi qui avais été certain de l'existence d'un paradis après la mort... Les êtres humains sont-ils donc tous voués à disparaître de cette façon... par l'intermédiaire d'autres humains ? La mort ne représenterait-elle que l'arrêt de toute fonction physique ? LES MORTS SERAIENT-ILS CONSCIENTS DANS LE MONDE DES VIVANTS JUSQU'À CE QUE LEURS CORPS SE PUTRÉFIENT ? Les humains détruiraient-ils aveuglément les corps sans avoir connaissance de la vérité ? La température augmenta petit à petit, et je ressentis la morsure de la flamme sur ma peau, la chaleur devenant insupportable. Je vis alors que, se consumant, ce qui m'avait plongé si longtemps dans l'obscurité n'était autre que mon cercueil. Je subis alors le destin de chaque être humain de ce monde, assassiné par ses propres congénères ou enfoui dans les profondeurs terrestres. Ne restèrent qu'un monticule cendreux et le vague souvenir d'une existence achevée l'habitant. Et résonnaient, silencieuses, les dernières pensées de feu Bernard Draumont, soixante-dix ans : S'ils savaient...
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Impuissance
ParanormalUn homme se réveille, aphone, confus et incapable d'effectuer le moindre mouvement. Que lui arrive-t-il ? Pourquoi les personnes de son entourage se comportent-elles de cette façon avec lui ? C'est après une longue réflexion qu'il va le découvrir...