Bimbo or not Bimbo (sous-contrat d'édition)

Chapitre 4

Cette journée m'a été des plus bénéfiques. J'ai pu me vider l'esprit de tout ce qui m'est arrivé durant ces derniers jours. Hélas, elle est passée beaucoup trop vite, car déjà se profile à l'horizon mon dernier cours, pas mon préféré, mais il n'en est pas moins important pour la suite de mon cursus. Il est donc hors de question que je fasse l'impasse dessus.

De toute façon, je songe à me rendre à la bibliothèque après ce cours, pour travailler et en même temps, retarder le plus possible le retour chez moi. Tristesse, j'en arrive à ne plus vouloir retourner à mon domicile.

Non, il faut que j'arrête de fuir, je suis dans mon bon droit. Je dois juste affronter cette situation et surtout, cet homme. Je dois lui montrer que je ne me laisserai pas faire, et que moi aussi je suis capable de sortir les dents lorsqu'on m'attaque.

Forte de cette nouvelle décision, je me rends d'un pas plus léger jusqu'à l'amphithéâtre.

Devant celui-ci, il y a un gros attroupement. C'est la première fois que je vois ça devant la salle de ce professeur. Habituellement, les élèves ont plutôt tendance à déserter ce cours. Ce groupement ne s'est pas formé sans raison. J'accélère le pas pour en savoir plus.

Plus je m'approche d'eux et plus des bribes de leur conversation me parviennent. J'entends des « non, mais ce n'est pas possible ! », des « comment ils ont pu lui faire ça ? ! », ou encore « putain, ça va être trop la merde ! ». Mais l'intervention qui me fait peur c'est celle d'une petite brunette juste devant moi, « ça va être compliqué maintenant ! ».

Compliqué de quoi au juste ?

Un mauvais pressentiment me tord les tripes. Je commence à en avoir ras le bol des mauvaises surprises, surtout que je les accumule en ce moment. Pour en avoir le cœur net, je m'empresse d'aller interroger cette jeune fille. Après lui avoir tapoté sur l'épaule pour attirer son attention, je commence :

– Excuse-moi, qu'est-ce qui se passe au juste ?

– T'es qui toi ? Je ne t'ai jamais vue dans notre cours ?

J'oublie toujours que les gens s'attachent très facilement à une apparence physique. Or aujourd'hui, je suis loin de ressembler à la Betty habituelle. Je décide d'en jouer légèrement. Ça peut m'être bénéfique, surtout si cela me permet de gagner une certaine tranquillité.

– Je suis en dernière année comme vous. Je veux juste savoir ce qui se passe ?

Dans son regard, je vois bien qu'elle est septique devant mon explication. Je commence à en avoir un peu marre de devoir me justifier auprès de tout le monde pour tout et n'importe quoi. J'attends quelques secondes de voir ce qu'elle décide : me répondre ou non.

Je perçois sur son visage l'instant où elle décide que je mérite de connaître la grande nouvelle qui fait tant débat.

– Ce matin, les troisièmes années ont eu cours avec le professeur Davis, mais à sa place c'est une autre personne qui est intervenue.

Ça va, il peut être malade, il est humain après tout. Je ne vois pas ce qui mérite un tel rassemblement. Et je trouve que c'est une bonne chose qu'il soit remplacé. Il y aurait pu n'y avoir personne et là, ce serait devenu très problématique, surtout avec les examens qui approchent.

– D'accord, merci.

Ne sachant pas quoi ajouter d'autre, je m'en abstiens. Je m'apprête à rejoindre la salle, quand la brunette me retient en agrippant mon bras.

– Tu ne mesures pas la gravité de la chose.

Je ne peux qu'être d'accord avec cette intervention. En effet, je ne mesure pas car je ne sais pas ce qui est aussi horrible que ça dans le fait d'avoir un professeur remplaçant quand le titulaire est absent. D'un signe de la tête, je l'invite à poursuivre son raisonnement, ce qu'elle s'empresse de faire, sans me lâcher pour autant.