La Fille Perdue de Neverland

Puissance

Et je me laissais tomber dans le vide. Sauf que Regina et Rumplestilskin me rattrapèrent in-extremis grâce à leur magie, et me remontèrent sur le pont. Sans attendre, je sautais à nouveau, mais rencontrais cette fois un champ de force invisible, qui entourant apparemment tout le bateau, désormais. David posa une main sur mon épaule, mais je me dégageais violemment, frustrée de cet échec. Sans plus faire attention aux autres, je grimpais jusqu’à la vigie, et m’adossais contre la barrière en bois, avant de me remettre à pleurer. Je devais avoir l’air vraiment pathétique, mais je m’en foutais un peu. Tout ce que je voulais, c’était retourner chez moi, à Neverland, avec Peter. Je crois que je finis par m’endormir car, lorsque j’ouvris les yeux, le soleil était en train de se lever, signe que j’avais passé la nuit là-haut. J’y passais d’ailleurs le reste du voyage, malgré les tentatives répétées des différentes personnes, adultes et enfants, pour me faire descendre. Nous arrivâmes finalement à Story Brooke, et le bateau se posa près du quai. Ils installèrent une planche, permettant à tous de descendre, mais je restais obstinément en haut. Je ne voulais pas descendre. Et puis, toutes ces nouveautés, tous ces gens, me déstabilisaient. Tout était si soudain pour moi, et ces inventions étranges m’effrayaient un peu.

-       Aryane, descend de là ! hurla alors Killian en bas.

-       Même pas en rêve ! hurlais-je du haut du mat. Je vais retourner à Neverland, et si je dois passer le reste de mes jours ici en attendant que tu m’y ramènes, alors ainsi soit-il !

-       Tu descends, ou je monte te chercher moi-même ! me menaça-t-il.

-       Bon courage ! me moquais-je, désignant son crochet.

Il n’ajouta rien, et je me terrais à nouveau au fond contre la barrière en fermant les yeux. Le calme dura quelques minutes seulement.

-       Salut.

-       AHHH !

Je poussais un hurlement strident en voyant David devant moi, et manquais de le pousser en bas, par pur réflexe, je tiens à le préciser.

-       Mais ça va pas, la tête ? Tu te rends compte de la peur que tu m’as faite ? m’énervais-je.

Il rigola un peu.

-       Désolé !

Il reprit bien vite un air sérieux, et je me méfiais.

-       Si tu es monté pour me faire descendre de force, alors prépares tes dents pour un rendez-vous plutôt violent avec le bois du pont, dis-je en reculant un peu.

-       Je ne viens pas te forcer la main, Aryane, soupira-t-il. Tu m’en veux toujours ?

-       Pourquoi ? m’étonnais-je.

-       Enfin… pour le coquillage, tu sais, quand je l’ais détruit ? précisa-t-il avec un air coupable.

Je rigolais devant sa tête.

-       Pourquoi je t’en voudrais ? Demandais-je en haussant les épaules. De un, ce n’est pas moi que tu visais, ni mon collier. De deux, c’est moi qui me suis interposé. Et de trois, tu m’as permis d’avoir un collier neuf, alors non, je ne t’en veux pas, expliquais-je en souriant.

Il sourit aussi, puis regarda en bas, avant de reporter son attention sur moi.

-       Écoute, Aryane, je ne voulais pas te forcer la main, d’accord ? Ça se voit que tu n’es pas prisonnière d’un maléfice quelconque, et que tu aimes vraiment Pan, et lui aussi tient beaucoup à toi, d’ailleurs. Seulement, ton frère s’en veut tellement de t’avoir trahi qu’il t’a créé des ennemis imaginaires et veut t’en protéger en t’amenant ici, expliqua-t-il.