Chapitre 41

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  Adaryn ouvrit difficilement les yeux le lendemain matin, trop profondément empêtré dans la toile collante du sommeil

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  Adaryn ouvrit difficilement les yeux le lendemain matin, trop profondément empêtré dans la toile collante du sommeil. Son corps lui parut lourd, sa tête brumeuse et son esprit encore éteint. Il lui sembla n'avoir jamais si bien dormi depuis des lustres, et il crut un instant qu'il ne parviendrait jamais à se dépêtrer de l'emprise du dieu Somnus : quelque chose d'enivrant l'attirait malgré lui vers les limbes de l'inconscience, et le poids qui pesait sur son torse ne semblait pas disposé à le laisser se débattre.

  Il tiqua, et ses paupières se soulevèrent enfin. Il lui sembla qu'une éternité s'écoula avant qu'il n'émerge, que son cerveau ne parvienne à enclencher à nouveau ses pensées, ses réflexions. Lorsqu'il fut plus ou moins opérationnel, il fut capable de baisser lentement les yeux vers le visage endormi qui gisait sur lui. Aussitôt, un sourire qu'il ne contrôla pas étira ses lippes, et Somnus lui décocha un rictus malicieux, dans l'ombre des rideaux.

  Le noiraud s'accorda quelques minutes pour observer le bleuet assoupi entre ses bras, pour caresser tendrement ses cheveux, profiter du silence et de sa présence. Puis son regard dériva vers les fenêtres, et il fronça les sourcils, étonné de voir que le soleil brillait déjà de tout son éclat. Un rapide coup d'œil vers l'horloge lui confirma la chose : il avait raté l'aube, et ce depuis quelques heures déjà. Étrange.

  Il n'eut toutefois pas le temps de questionner son corps que la jolie fleur bleue lovée contre lui fut libérée de l'étreinte du dieu du sommeil. Le blond plissa du nez, dérangé par les rayons du soleil qui filtraient dans la pièce. Un grognement lui échappa, et Adaryn tira sur la couverture dans l'optique de protéger son plus précieux trésor de cette lumière aveuglante. Sans crier gare toutefois, et alors qu'un rayon s'échouait toujours gracieusement sur lui, Azriel rouvrit les paupières, et toutes les couleurs de leur jardin secret firent pâle figure face à celles qui dansèrent dans ses yeux. Le noiraud en perdit les pédales, et rectifia ses pensées précédentes, bouche-bée. Il s'était levé juste à temps pour admirer l'aube.

  Son aube.

    — Oh...

  Le blond n'entendit pas le souffle du plus grand. Comme piqué par une abeille, il se redressa soudainement, fixant les rideaux. Il repoussa les couvertures comme pour se lever, prêt à coller son nez contre le verre froid. Lorsqu'il vit les rayons du soleil toutefois, il se laissa retomber en travers du matelas, les bras écartés de part et d'autre de son corps, en étoile de mer.

    — Mais quand est-ce que je gagnerai, bon sang...

  Adaryn se tourna sur le côté droit pour observer le visage de celui qui se trouvait désormais loin de lui, de travers dans le lit. Il le questionna du regard, sans comprendre, et Azriel émergea enfin. Il observa le noiraud, et les évènements de la veille lui revinrent en mémoire comme autant de pétales de fleurs flottant au vent. Lorsque leur dernier baiser s'imprima dans son esprit, il vira au cramoisi et tira la couverture sur son visage, le cœur battant à tout rompre. Le Roi Puissance se trouvait dans son lit, et il n'avait aucune idée de ce qu'il était supposé faire désormais. « Bonjour » ? « Bien dormi » ? Que dire ? Que faire ? Il bafouilla :

𝗗𝗬𝗡𝗔𝗦𝗧𝗬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant