Avant la tempête

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"Ron ! Pour la dernière fois, si tu utilises encore mon dentifrice..., fit la voix de Ginny dans le couloir.

- J'en ai plus, c'est pas ma faute ! lança celle de Ron deux étages plus haut.

- Va t'en racheter ! répliqua sa sœur."

Par l'encadrement de la porte de sa chambre, Y/N vit Ron lever les bras en l'air dans le couloir, en train de regarder Ginny par-dessus la rambarde, et afficher un air de profonde exaspération sur son visage avant de monter à un autre étage. Le Serdaigle se concentra à nouveau sur le livre qu'il avait entre les mains : En souvenir d'Albus Dumbledore, par Elphias Doge. Une brique de presque mille pages que Y/N lisait à grand-peine, devant s'arrêter régulièrement pour réfléchir. Avant de reprendre où il en était, il allongea le bras et attrapa une tasse remplie de thé qu'il porta à ses lèvres. Amer, pensa-t-il en plissant les yeux. Le médicament qu'il devait mettre dedans chaque matin n'aidait pas à améliorer le goût. Il reporta les yeux sur le livre, et lu dans sa tête :

On entend dire, aujourd'hui encore, que jamais duel de sorciers ne fut comparable à celui que se livrèrent Dumbledore et Grindelwald en 1945. Ceux qui en furent les témoins ont décrit la terreur, l'admiration mêlée d'effroi qu'ils ressentirent en voyant s'affronter ces deux mages extraordinaires. Le triomphe de Dumbledore et ses conséquences sur le monde de la sorcellerie sont généralement considérés dans l'histoire de la magie comme un tournant aussi important que l'adoption du Code international du secret magique ou la chute de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.

Le parquet trembla brièvement. Y/N releva les yeux et vit William en train de descendre quatre à quatre les marches de l'escalier, une serviette beige à la main.

"William ! cria la voix de Poppy à l'étage. Ramène-la moi tout de suite !"

Son frère se contenta de rire, l'air très satisfait de son coup. Il s'arrêta devant la porte du Serdaigle, demandant du regard ce qu'il en pensait.

"Et tu me dis que tu as dix-neuf ans ? interrogea Y/N, le regard brillant d'une lueur amusée.

- Toujours pas vingt, remarqua William.

- Parce que tu arrêteras à vingt ans ? dit le Serdaigle en haussant les sourcils.

- Absolument pas, répondit son frère en riant.

- William ! fit la voix de Poppy. Ma serviette !"

Le frère de Y/N sortit dans le couloir, commençant à remonter prudemment les escaliers.

"Ça dépend, dit-il, j'ai quoi en échange de te la rendre ?

- Tu ne te prendras pas de claque, ce sera bien plus que suffisant, répliqua Poppy."

A mesure que William montait, les deux parlaient moins fort et Y/N put se concentrer à nouveau sur son livre.

Albus Dumbledore ne fut jamais orgueilleux ni vaniteux. Il trouvait toujours quelque chose de précieux en chacun, si insignifiant ou indigne qu'il fût, et je suis convaincu que ses deuils précoces ont développé en lui une très grande humanité et une exceptionnelle compassion. Son amitié me manquera plus que je ne saurais le dire, mais la perte qui est la mienne n'est rien comparée à celle que subit le monde de la magie. Parmi tous les directeurs de Poudlard, on ne peut douter qu'il a été le plus stimulant et le plus aimé. Il est mort comme il a vécu : en œuvrant pour le plus grand bien et toujours disposé, jusqu'à sa dernière heure autant que le jour où je l'ai rencontré, à tendre la main à un petit garçon affligé de Dragoncelle.

A la fin de ce chapitre, il y avait une image bougeant très légèrement. Dumbledore arborait son habituel sourire bienveillant. Un sentiment de tristesse emplit Y/N. Il pensait connaître bien Dumbledore mais plus il avançait dans sa lecture, plus il était forcé d'admettre qu'il ne le connaissait que trop peu. Il ne lui était jamais venu à l'esprit d'interroger Dumbledore sur son passé. Cela eût paru étrange, sans nul doute, impertinent même, mais après tout, il était de notoriété publique que Dumbledore avait pris part au duel légendaire contre Grindelwald. Y/N, pourtant, n'avait pas pensé à lui demander d'en parler ni d'ailleurs d'évoquer aucun des autres exploits célèbres qu'il avait accomplis. Leurs conversations portaient seulement sur Voldemort, ses plans, ce qui allait se passer... Et quels que soient les dangers et les incertitudes qui arrivaient, Y/N sentait à présent qu'il avait manqué des occasions uniques de demander à Dumbledore d'en dire plus à son sujet. Le Serdaigle se redressa sur son lit et regarda par la fenêtre. Les rayons chaud d'un soleil d'aurore l'éblouirent. Il ne savait pas si c'était juste son esprit qui lui jouait des tours, mais il avait l'impression que son œil gauche, celui balafré, était plus sensible à la lumière que l'autre. Avec une tâche lumineuse encore dans la rétine, Y/N attrapa sa tasse, se leva et sortit, descendant les escaliers.

Hermione Granger x Lecteur (Reader) - Les Reliques de la Mort - Livre 7Où les histoires vivent. Découvrez maintenant