Hermione Granger x Lecteur (Reader) - Les Reliques de la Mort - Livre 7

L'épée au fond de la mare

Y/N, Merzhin et Sélène traversaient les rues grouillantes de monde de la cité. Les maisons, d'abord faites majoritairement en bois, laissaient place à des bâtisses de pierres à mesure que le château se rapprochait. Il aurait été faux de dire château. C'était une immense forteresse et, plus il l'observait, plus Y/N avait la ferme impression qu'elle avait réellement été taillée dans la roche même. Une roche qui se serait dressée il y a bien longtemps au même endroit et qui avait été magnifiée.

"C'est par la magie que cette forteresse a été construite, expliqua Merzhin sur le chemin. Je me rappelle, j'étais encore jeune en ce temps-là. Imagines-toi, ma barbe n'était pas plus fournie que la tienne, haha ! J'y ai moi-même participé. Il fallait la plus grandiose des résidences pour le roi, nous lui avons donné."

Y/N avait toujours du mal à croire que le roi Arthur n'était pas qu'une légende. Certes, il y avait bien le tableau du chevalier du Catogan à Poudlard, mais il n'avait jamais réellement considéré que les chevaliers de la Table Ronde et la quête du Graal puissent être réels.

"Mais... pourquoi ? Pourquoi avoir construit un tel château ?

- Pour obtenir une terre où nous serions libres, répondit Merzhin. Nous, sorciers et sorcières, sommes rejetés du monde. Mais pas ici, pas en Cornouailles.

- Pourtant personne ne fait de magie dans la rue, remarqua Y/N.

- Et pour quoi faire ? Nous avons des mains, des pieds et tout ce qu'il faut pour les activités quotidiennes. Pourquoi faire de la magie à tout bout de champ ? La magie doit être réservée à des activités nobles, pas à soulever un panier trop lourd."

Ils arrivèrent au niveau des portes de la forteresse, ses immenses murailles s'élevant comme si elles voulaient toucher le ciel. Mais elles n'étaient rien par rapport à la bâtisse en elle-même, juste derrière, qui surplombait totalement la ville. Les gardes n'hésitèrent même pas lorsqu'ils aperçurent Merzhin. Leurs regards s'attardèrent longuement sur Sélène, tous hypnotisés, et passèrent en un éclair sur Y/N avant que les portes massives ne s'écartent et que la grille ne se soulève.

A l'intérieur, Y/N découvrit le bâtiment le plus complexe et beau qu'il vit jamais. Le château avait son propre petit port, donnant directement au bas des falaises de la côte. C'était une citadelle totalement indépendante de la cité. Avant même d'être rentré à l'intérieur des murs de la bâtisse à proprement dite, Y/N comprit que cet endroit devait être imprenable. Partout, pas un seul endroit n'était caché aux yeux des gardes, les meurtrières se dévoilaient dans les murs pour viser à chaque endroit dans la cour.

Ils se dirigèrent tous les trois vers les écuries, où se trouvaient déjà plusieurs dizaines de chevaux et d'hommes pour s'en occuper. Immédiatement, trois garçons coururent pour prendre les rênes de leurs montures et Y/N descendit sur ses pieds. Il avant les jambes et les fesses totalement endolories, mais c'était mieux que d'être assis sur une selle.

"Par ici, dit Merzhin en les guidant."

A chaque fois, il prenait la direction opposée à celle que Y/N aurait pensé logique mais, à chaque fois, il trouvait son chemin. Cette forteresse était incroyablement complexe, avec plusieurs couloirs se rejoignant en angles improbables si bien que, après cinq tournants, Y/N ne savait déjà plus du tout comment rebrousser chemin. Combien de temps marchèrent-ils ? Un bon moment, vu combien la bâtisse était grande. Ils croisèrent plusieurs personnes, des hommes en armures, des domestiques, tant d'autres. Puis, ils arrivèrent dans un long couloir qui menait à une immense pièce.

Y/N entra doucement dans la salle, marchant entre d'immenses colonnes de pierres rouges polies. Le silence remplissait les ombres et c'était presque comme si personne d'autre que lui, Merzhin et Sélène ne s'y trouvait. Les proportions de cette pièce était incroyable. Elle avait une forme ronde mais aurait pu habiter en son sein un manoir tout entier, et il y aurait eu encore de la place pour rajouter quelques maisons de paysans autour. Elle était aussi grande qu'une cathédrale, voire plus. Etrangement, dans cette salle si grande, les pas ne résonnaient pas. L'air semblait retenir le son.