Fils tissés dans l'ombre

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Pendragon partit entre les colonnes rouges, entouré de sa garde de chevaliers. Y/N resta sans bouger. Malgré lui, il n'arrivait pas à détacher ses yeux du cadavre au sol. Merlin sortit sa baguette et le sang disparut.

"Voilà, c'est plus digne comme cela, dit-il."

Y/N se tourna vers lui. Que devait-il faire ? Le lendemain de son arrivée à Camelot, un homme mourrait sous ses yeux. Il n'avait jamais particulièrement cru à la divination, en tout cas il ne prêtait pas attention aux gens qui se prétendaient devin, mais il avait la désagréable impression que tout cela était de mauvaise augure.

"Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? demanda-t-il.

- Eh bien, il me semble évident que nous allons nous préparer à partir. Je crains que tu ne puisses pas assister au bal de ce soir. Dommage, Guenièvre est une excellente hôte. Mais je te veux avec moi. Je n'ai pas oublié l'objet avec lequel tu es arrivé ici. Je profiterai de cette petite retraite à Tintagel pour l'étudier, tu m'expliqueras quel est censé être son fonctionnement. Va préparer tes bagages et rejoins-moi devant les écuries."

Merlin fit signe à une ombre et un domestique sortit de derrière une colonne avec un drap qu'il commença à enrouler autour du corps de l'émissaire mort. Puis le vieil homme s'éloigna à grands pas, ses pieds claquant contre la pierre.

Y/N mit un petit moment avant de sortir de la pièce. Sans même qu'il n'ait à le demander, quelqu'un le guida et il retrouva le couloir sans fenêtre de sa chambre. Lorsqu'il ouvrit la porte, un vent glacé passa dans l'encadrement de sa porte. Tout avait été rangé mais une fenêtre avait été laissée ouverte. Les pages d'un livre laissé ouvert sur la grande table se tournèrent à cause du courant d'air. En le voyant entrer dans la pièce, un corbeau qui était venu se percher sur le haut de son lit croassa, s'envola et disparut par la fenêtre.

Y/N transforma un des draps de lit en sac - personne ne lui en voudrait, si ? - et mit du temps à lui rajouter un sortilège d'Extension. Une fois cela fait, il fourra à l'intérieur tous les vêtements qu'on avait rangé dans sa malle et attrapa quelques livres qui se trouvaient sur sa table. Et dire qu'ils avaient des biographies de sorciers dont on ne connaissait plus rien au XXème siècle, ce serait un gâchis que ne pas les lire.

Balançant le sac par-dessus son épaule, le Serdaigle se retourna vers la porte. Et il eut envie de fuir en sautant par la fenêtre. Il ne le fit pas, mais recula quand même d'au moins trois pas jusqu'à heurter la grande table.

"Suis-je si effrayante que vous sentez le besoin de me fuir ?"

Franchement ? Oui.

"Quel dommage. Je pensais pourtant que vous aviez compris que je ne vous veux pas de mal, dit Sélène."

Y/N écarquilla les yeux et réprima le mouvement instinctif qu'il avait eu de poser sa main contre son crâne. Comment avait-elle fait ça ? Lire dans ses pensées avec une telle facilité, sans même qu'il ne s'en rende compte. Normalement, il aurait dû sentir quelque chose, son esprit aurait dû au moins chatouiller - si on pouvait dire ça - lorsque quelqu'un utilisait la légilimancie sur lui. Mais non, là c'était comme si elle avait eu un accès illimité et sans restriction à la bibliothèque de Poudlard, comme si tous les paliers de la conscience de Y/N s'étaient transformés en livre ouvert. C'était à lui glacer le sang. Il était sûr que ni Voldemort, ni Dumbledore, ni qui que ce soit au XXème siècle n'était capable d'une telle prouesse, et certainement pas lui. Si elle était capable de pénétrer ses pensées si facilement, que pouvait-elle faire de plus à l'intérieur ?

Sélène fronça les sourcils. Elle avait de nouveau cette expression de formalité royale sur le visage.

"Vous allez quelque part ? demanda-t-elle."

Hermione Granger x Lecteur (Reader) - Les Reliques de la Mort - Livre 7Où les histoires vivent. Découvrez maintenant