II

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Toc. Toc. Toc.

Mon corps entier tressauta en entendant qu'on frappait à la porte. Je me redressai brusquement dans mon lit, avant de réaliser que je m'étais assoupie. J'entendis la voix de Nonno marmonner quelque chose derrière la porte, mais ne lui répondis pas. Je ne voulais pas qu'il me voie dans cet état. Ça l'aurait rendu encore plus triste.

Quelques secondes dans le silence s'écoulèrent, j'entendis quelque chose être déposé sur le sol et les pas s'éloignèrent. Je restai stoïque quelques instants, puis piquée par la curiosité, je me levai et ouvris la porte.

Une boîte rectangulaire, fermée par un cordon en cuir, était posée par terre. Je m'accroupis. Une petite carte où mon prénom s'affichait me fit vibrer. Cette écriture un peu bizarre, je l'aurais reconnue entre mille. C'était celle de Nonna.

Mon coeur se mit à taper douloureusement dans ma poitrine et ma tête fut prise de légers vertiges. Mes yeux fixaient sans relâche cette boîte un peu jaunie, comme hypnotisés. Mes doigts en retraçaient lentement ses contours.

J'essuyai mes yeux où les larmes perlaient à nouveau. Je soupirai, la pris entre mes mains et rentrai dans ma chambre. Je déposai la boîte sur mon petit bureau. Je ne me sentais pas prête à l'ouvrir, pas encore et je ne savais pas si j'aurais le courage de le faire.

La nuit - ou du moins ce qui en restait - portait conseil disait-on et après un furtif coup d'œil à mon réveil qui indiquait plus de deux heures du matin, je décidai d'aller me recoucher. Mes paupières se fermèrent et mes oreilles, bercées par le bruit de la pluie sur la toiture semblèrent bientôt endormies elles aussi. Seul mon esprit ne semblait pas de cet avis, continuant de refouler encore et encore ces paroles.

"Nonna est décédée".

J'eus bien du mal à trouver le sommeil.

J'ai envie de vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant