Chapitre 4

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—John ? John ?

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—John ? John ?

J'entends bien mon prénom mais je ne peux pas me détacher de la silhouette qui s'en va. Elle a déposé son panier garni dans la cuisine et s'est enfuie sans demander son reste. C'est comme ça depuis la semaine dernière. Ce qui m'embête, c'est que je n'ai pas osé lui adresser la parole cette fois. La dernière s'est soldée par un échec où j'ai eu l'impression d'être un idiot en lui proposant de partager. Personne ne veut me parler car je fais fuir tout le monde. Je ne suis plus capable de m'amuser. Quand est-ce que je suis devenu ce grognon insensible? C'est ça qui aurait fait fuir Olivia ?

Je ne me suis jamais expliqué sur ce divorce. Nous formions une famille normale. Nos travails nous prenaient du temps mais comme tous les couples, je crois. Une routine s'installe forcément avec les années. Et pourtant, je ne me suis pas opposé quand elle a fait la demande de rompre ce qui nous liait, me contentant de signer les papiers suivant ses désirs. Je les plaçais au-dessus de tout, ça ne devait pas suffire manifestement.

Mon prénom est encore prononcé, ce qui m'énerve.

—Quoi, je grogne, revenant dans la réalité.

Pourtant, je ne peux pas vriller mon regard du petit feu follet qui s'enfuit à toute jambe à travers le cabinet.

—Tu bades là, rigole Mark. C'est sur elle que t'as décidé de te faire les dents ? Bon choix, mon ami.

Il est taré. Je relève la tête pour découvrir Mark l'épaule contre la cloison et cet air qu'il a en permanence sur le visage, celui du chat devant son pot de crème. Je lui ai fait part de mes dernières interrogations quant à ma vie devenue limite cléricale. Évidemment, il ne pouvait pas rester discret et s'est congratulé d'avoir raison. Depuis, il manifeste son désaccord permanent avec ma façon de me conduire et me poursuit de manière assidue en m'ordonnant d'aller m'encanailler avec Nelson et Wesley dans les clubs. Plus facile à dire qu'à faire pour remettre le pied à l'étrier.

—Je sociabilise, je rétorque. C'est pas pareil.

—Tu sociabilise ? Oh, tu m'en diras tant! Fait ça bien alors.

Il se fout de ma gueule. Et ma tentative s'est soldée par un échec, étouffé dans l'œuf. Je ne réponds plus. Carson a disparu aussi vite qu'elle est venue, ne me prêtant aucune attention donc, ça ne sert à rien d'insister. Je découvrirais bien la vérité un jour. Je repars dans mon bureau sauf que Mark n'a pas décidé de me lâcher, on dirait.

—Alors comment se passe la sociabilisation avec le derrière de ta petite livreuse ? Elle est mignonne la petite esclave. Elle pourrait devenir la tienne, après tout.

Il se marre comme un tordu alors que je ne sais plus où j'en suis. Je voudrais être différent. Plus lui ressembler, tout semble facile pour lui. Tout le monde le trouve amusant, même moi. C'est pour cela que je suis ami avec lui depuis tant d'années. Même dans le travail, il a une facilité déconcertante.

Ce qui nous sépare (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant