Chapitre 3

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A la base je n'avais prévu de rester qu'une petite heure pour boire un verre avec les amis, me détendre avant de regagner mes pénates

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A la base je n'avais prévu de rester qu'une petite heure pour boire un verre avec les amis, me détendre avant de regagner mes pénates. Sauf que s'en ai suivi un pari que j'ai voulu relever. J'aime les défis. Résultat des courses, il est minuit passé, j'ai de la guimauve entre les oreilles et un orchestre surfant dessus et qui finit de détruire mon cerveau. Nos soirées se finissent toutes à peu prêt de cette manière.

—Carson! Carson !

Je n'en peux plus, mes jambes ne me portent plus trop, j'en viens à me tenir à la table mais je résiste pour mon public qui attend que je place la dernière balle dans le gobelet. J'ai une réputation à garder et non des moindres. Il me reste un lancé et j'ai ma victoire sur l'autre étudiant qui est dans un état plus pitoyable que moi, maigre consolation. Je suis devenue une pro du "bière-pong" le temps d'une soirée. Je sais que je vais le regretter en attestent les relents de bière qui remplit mon estomac, ça ne sera pas beau demain mais je me suis piquée au jeu. Je dois me concentrer mais plusieurs verres dansent la samba devant moi. Ça devient difficile de viser en gardant les deux yeux ouverts.

A la guerre comme à la guerre. J'oblige mon poignet à exécuter le geste et jette la balle en fermant les yeux. Le bruit caractéristique résonne dans le plastique. Une seconde silence dans mon crâne pour réaliser que j'ai gagné! Heureusement, je n'aurais pas pu avaler un verre de plus sinon c'était le coma.

Mes copines poussent un cri de victoire et les sifflements me percent les tympans. Je suis soulevée de terre pour m'encenser mais si on ne me pose pas très vite, je vais gerber.

—Avery, pose-moi! Avery!

Il ne m'écoute pas. L'étudiant court dans tous l'appartement, moi chargé comme un sac de pomme de terre sur son épaule. Je garde ma bouche bien fermée en attendant que ça passe. Je pourrais m'égosiller autant que je le voudrais qu'il n'y entendrait rien. Avery est aussi fait que moi, bien mûre.

—C'est la meilleure, scande mon ami.

Ce garçon est fou à lier mais je l'adore et je ne m'imagine pas les cours sans lui, bien moins drôle. Quatre ans que nous traînons nos guêtres dans les couloirs des écoles. Après l'année préparatoire en arts appliqués, nous avons décidé que tout notre cursus se ferait ensemble, dans la même faculté d'art au cœur de Londres.  Notre duo est devenu très vite un trio avec Poppy et les professeurs nous nomment les trois mousquetaires. Il est très rare que l'un n'aille pas sans les autres. Nous sommes très complémentaires dans nos caractères, nos choix artistiques et chaque travail en commun, nous réunis, engendrant beaucoup de rigolade. C'est tout naturellement que nous en avons fait de même en dehors de l'école. Nous connaissons nos familles respectives autant que nos histoires.

Avery a fini par me poser au sol alors que Poppy a accouru pour savoir si je tenais le choc. Il m'a fallu prendre l'air puis nous avons accepté de continuer la soirée en ville. Je sens que demain, j'aurais mal aux cheveux mais je ne résiste pas de me rendre dans Soho.

Ce qui nous sépare (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant