chapitre 7

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Je suis très impressionnée par cet appartement, ça en jette

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Je suis très impressionnée par cet appartement, ça en jette. Il fallait s'en douter, pour un architecte, John ne peut pas vivre dans un taudis. Le loft londonien en duplex est à l'image que je me fais du propriétaire, atypique, poignant mais sobre, rien ne dépasse. Pour une bordélique dans mon genre, les chaussures qui ne vomissent pas du placard et je considère l'endroit comme clinique. Les tons brun chaud choisis pour les murs de l'entrée sont un choix étonnant, garder l'aspect industriel aussi, en gros c'est un univers purement masculin et très virile. J'avance sur le parquet brut pour atteindre la pièce de vie et me retrouver face à la vue, Londres est à nos pieds. Les murs blancs du salon accentués grâce à la luminosité offerte par les baies vitrées qui percent les pans de mur inverse, ça vous file une claque, j'ai presque l'impression de voler. Le mobilier épuré à l'essentiel est tout de fois luxueux mais sans prétention, ce qui me plaît pour une drôle de raison que je ne m'explique pas. Je suis tentée d'aller découvrir l'étage qui profite d'un mezzanine ouverte sur le salon mais je me retiens de jouer les voyeuses, ce n'est pas un musée à découvrir mais bien un lieu de vie.

J'installe tout pour ce soir sous les yeux joyeux de celle qui s'est présentée comme la femme de ménage. Elle m'a fait découvrir l'excentricité de la cuisine, habituellement ouverte mais qui se ferme avec des murs de verres opacifiés. J'ai gloussé en découvrant l'interrupteur qui permet ce petit miracle et comparable à une gamine, je me suis fait un petit "ouvert, fermé" sans oublier de faire une vidéo pour Avery et Poppy. John n'a fait qu'une brève apparition pour nous saluer du bout des lèvres, toujours le nez dans ses chaussures, à la limite du sol de la cuisine. Il n'a pas l'air au meilleur de sa forme.

Ava m'a facilité le travail, il n'y a aucune préparation à faire, juste à servir, ce qui me va très bien. Je me voyais mal fourrer des petits pains jusqu'à ce que mort s'en suive, pareil pour les canapés tartinés, tout est parfait. Les bouteilles sont exposées en ligne sur l'immense plan de travail en granite. La femme de ménage m'a sorti tout ce dont je peux avoir besoin pour agrémenter le buffet boisson. Ça doit être lui qui s'occupera du service du vin car ça n'apparait pas sur ma fiche, ils vont le prendre pour un sommelier si on me demandait mon avis mais c'est un bon moyen de passer incognito.

Personne des invités n'est encore présent alors que je finis d'achever la présentation. Arrivée à l'heure convenue, je sors de la cuisine pour accueillir les invités avec mon plateau en main. C'est Mark qui est à mes côtés, ce que je trouve étrange. Entre deux, j'arrive à lui parler, à l'écart des oreilles indiscrètes.

—Où est le propriétaire des lieux, je lui demande inquiète.

Il me désigne la mezzanine de son index.

—Il soigne son entrée en grande pompe.

Je ne peux pas m'empêcher de rire. Parce que pour le peu que je le connais, John n'a pas l'air du genre à se faire remarquer, ça serait le contraire. Il a mis du temps à apparaître mais John a finalement salué tous ses convives. L'exercice n'a pas l'air de lui plaire, je le sens mal à l'aise; à l'inverse de son ami et associé qui se promène de groupe en groupe avec bonhomie en alimentant les conversations et fait rire tout le monde. Comme je le pensais, John se fait un plaisir par contre de remplir les verres dans un coin de la grande pièce avec un minimum de vocabulaire et très souvent il est venu se réfugier dans la cuisine. Il souffle, se tenant le dos courbé. Je fais glisser devant lui un verre de vin entre deux fournées de navettes aux saumons qui doivent être recharger. Il me remercie du bout des lèvres. C'est étrange de voir quelqu'un se cacher dans son propre appartement et cet air soucieux qu'il porte tout le temps comme s'il avait le poids du monde sur ses épaules. Puis je l'ai vu retourner dans le salon avec les pieds traînant sur le sol. Le pauvre, il me fait de la peine, je ne peux pas le laisser ainsi.

Ce qui nous sépare (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant