Le week end passe sans rien de notable. Nous sommes Lundi, ce jour fabuleusement détestable et je fume, comme à mon habitude, en compagnie de Shad.
"Alors, bien ton week-end? me questionne-t-il.
-Je l'ai passé en boîte donc plutôt génial. Je t'épargne les détails, rié-je."Il esquiva un petit rire habitué aux allusions coquines que je peux sortir. La sonnerie retentit. Et curieusement, je n'ai pas envie d'aller en cours. Shad qui part en direction de l'entrée du Lycée se retourne en ne me voyant pas à ses côtés, je lui fais un signe de la main pour lui dire qu'aujourd'hui, je ne passerais pas ma journée à compter les boutons du prof de physique.
Je m'en vais d'un pas décidé loin de ce satané Lycée, une véritable prison. Je ne sais pas encore ce que j'allais faire, ni même où j'allais. Tout ce que je souhaitais c'était être seule, avec ma propre conscience, sans personne afin de me libérer, de m'évader.
Je marche. Je me contente simplement de suivre cette route qui me mène je ne sais où, peut-être au bout de mes rêves qui sait. Après plus d'une demi-heure d'escapade, cette route touche à sa fin. Je lève mon splendide regard vers ce ciel si bleu, j'aimerais pouvoir m'y noyer, m'allonger sur ces fabuleux nuages qui sont semblables à du coton. Et en zieutant de part et d'autre de ce paysage rural, j'aperçois du coin de l'oeil un vieux hangars. J'escalade le mur pour pouvoir pénétrer à l'intérieur. Il y a des escaliers que j'empreinte. Ils me mènent au second étage. C'est une immense pièce entourée uniquement de quatre murs et vêtu d'un plafond. Je redescends prise de curiosité et fais le tour de cet entrepôt. Je repère un vieux tacot, des fils barbelés ainsi que tous pleins d'objets laissés à l'abandon. J'y découvre un lit, un banc, une petite et ancienne commode toute poussièreuse.
C'est alors qu'une idée me frappe l'esprit. Je suis seule, en fuite, en quête d'un monde qui me serait propre. Alors pourquoi ne pas me créer une sorte de repère, d'endroit rien qu'à moi. Où personne n'aurait le droit de pénéter. Un lieu secret empli de tous mes mystéres. Un lieu où j'aurais le droit de rêver librement et de laisser s'exprimer mon subconscient.
Suite à cette réflexion, je saisis le matelas qui était posé sur le lit afin de le monter en haut, je porte ensuite la commode et le banc m'aidant de la petite force de mes bras.Je me laissais ensuite tomber sur ce matelas. En pleine réflexion avec moi-même, je me fraye un chemin vers la vie dont je rêve. Et les heures passent, les minutes défilent et les secondes s'enchaînent. Je ne vois pas le temps s'écouler et rapidement, il fait nuit. Tandis que je m'engouffre dans mes pensées.
J'adore la nuit. Le cahaut d'une ville, l'omniprésence du silence, la disparition de toute vie humaine, comme si tout ce qui nous entoure, tout ce qu'on touche, tout ce qu'on sent est plongé dans un sommeil éternel, ressemblant à celui du Diable. Dans la noirceur de la nuit, tu peux te perdre, t'abandonner et malheureusement, te retrouver lorsque le soleil pointera à nouveau le bout de son nez.
Je rentre chez moi et m'enferme à double tour dans ma chambre pour éviter tout conflit avec ma mère. Pour éviter de la détruire un peu plus.
Le lendemain, c'est le même quotidien, la même routine, les mêmes gestes, les mêmes habitudes et ça me lasse.
Je jette mon mégot de cigarette qui tombe à ses pieds,je relève ma tête, il passe à mes côtés m'effleurant légèrement le bras. Simon. Shad en l'appercevant lui lance un regard qui me laisse de marbre, il m'attrape par la main et je me faufile avec lui dans la foule de lycéens.
Je m'installe, tout devant, contre le mur en snobant ouvertement Carla. Et j'attends désespérément que ce fichu cours commence et qu'il finisse le plus rapidement possible. Lorsqu'un garçon, totalement inconnu, s'assied à mes côtés. Je ne dis rien. Il n'est pas spécialement beau, ni spécialement moche. Il est juste tout à fait normal, tout à fait banal. Brun, aux yeux légèrement bridés, à la mâchoire épaisse et aux bras musclés. Vêtements démodés, cheveux mal coiffés et pourtant, un certain charme se dégage de son visage.
La prof arrive, il était temps et cette longue et pénible heure de Maths commence.
Le garçon écoute la prof, sans jamais la lâcher du regard. Il semble obsédé par ce qu'elle dit. Comme si c'était intéressant. Comme s'il buvait, se nourrissait, se droguait de chacune de ses paroles.
"Tu ne trouves pas ça ennuyant les cours? le questionné-je.
-Tout dépend si tu as envie de t'en sortir dans la vie, d'être cultivé. Pour ma part, je n'ai pas envie d'être un illettré, me répond-il séchèment.
-Moi, c'est Rose.
-Je sais.
-Tu es?
-Ca t'intéresse?
-Mauvaise foi?
-Peut-être.
-Tu es nouveau?
-Non, je suis dans ta classe depuis le début de l'année. Mais tu es tellement égoïste et superficielle que tu ne fais même pas attention aux gens qui t'entourent."Je l'observe les yeux grands ouverts. Et, la sonnerie retentit. Il se lève directement et s'hâte à grand pas vers la prochaine salle, je le suis de loin et le rattrape.
"Pourquoi dis-tu ça?
-Parce que c'est la vérité, Mademoiselle-je-suis-au-dessus-de-tout-le-monde.
-Je n'ai juste pas fait attention. Ca ne fait pas de moi une fille égocentrique!
-Si, tu es une individualiste. Tu ne penses qu'à toi, tu ne vois que toi.
-Je ne te permets pas. Tu n'es personne.
-Parce que tu es quelqu'un?
-Il y a moins d'une heure, je ne savais même que tu existais, lui rétorqué-je méchamment.
-Je m'en fiche complètement. Une idiote dans ton genre ne m'intéresse pas.
-Ca tombe bien puisqu'un gars aussi ringard que toi ne m'intéresse pas non plus."Je le bouscule légèrement et me casse de ce foutu Lycée. Je n'ai plus envie d'aller en cours. Plus du tout. Je rentre chez moi me faire des pâtes. Je m'installe sur mon lit avec mon bol de Panzani, sors ma boite à secret écrasée sous mon matelas, où j'y cache toutes les plus jolies photos de ma soeur avec moi.
***
Voici le chapitre 3, il est court mais cest voulu. Le rythme est plus accéléré dans ce chapitre que dans le précédent pour prouver à quel point, la vie de Rose est répétitive. J'espère qu'il vous plaira. Je vous embrasse.
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Dans la peau d'une salope
Любовные романыMon physique très avantageux? C'est tout ce que j'ai. Je suis magnifique, je le sais et j'en joue. Enchanté. Je m'appelle Rose. Mademoiselle Jones.