𝟷𝟹 | 𝚎𝚡𝚎𝚛𝚌𝚒𝚌𝚎 𝚇𝙸𝙸𝙸

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"Choisir un personnage/une personne célèbre, le faire parler avec un personnage inventé, et livrer leurs pensées."

Forme libre / Temps libre

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mon texte

392 mots

Sylvie trouve que cet homme parle vraiment trop. Elle ne demande pas grand-chose, simplement un peu de calme et une bonne coupe de cheveux pour se remettre d'aplomb.

— Et c'est à ce moment que j'ai commencé à m'intéresser à la coiffure ! déclare-t-il dans son dos.

Elle peut apercevoir son sourire dans le miroir tandis qu'il sautille d'un pas léger. Il semble prendre beaucoup trop de plaisir à raconter l'histoire de sa vie à une étrangère. Sylvie peut presque l'imaginer parler seul, sur un banc, alors même que personne n'est là pour l'écouter.

— Oh, c'est vrai ? Soupire-t-elle avec ennui. C'est fantastique.

Le salon est presque vide, pourtant. Elle aurait pu avoir n'importe quel autre coiffeur : un jeune, un vieux, une femme silencieuse, ou même l'apprenti qu'elle a aperçu en entrant ! Tout sauf ce bavard irritant qui est en train de lui couper son carré trop court.

— Mais je ne me suis pas arrêté là ! continue-t-il au moment où Sylvie pense qu'il a enfin épuisé ses munitions. J'ai aussi fait serveur, barbier, et j'ai été l'assistant personnel d'un important politique qui en avait après ma femme, vous vous rendez compte ?

Elle s'en rend très bien compte, oui. C'est précisément ce qui l'énerve.

— C'est terrible. Ne vous sentez surtout pas obligé de me dire ce qui est arrivé ensuite.

— Ma chère, ne vous inquiétez pas je ne me sens pas obligé du tout ! Voyez-vous ma femme a, en fait, mis au point un plan incroyable pour...

Il parle encore, et pendant plus de vingt minutes. Même la petite dame âgée sur le siège d'à côté s'est endormie, les mèches enroulées dans de l'aluminium.

Sylvie croit mourir de joie quand il écarte enfin les bras avec fierté s'écriant joyeusement :

— J'ai terminé ! Qu'est-ce que vous en pensez ?

— C'est parfait. Rien à redire. Rien du tout.

Ce salon-là, elle ne risque pas de l'oublier de sitôt. Une rupture ? Un dîner avec sa mère ? Son chat qui fait encore exprès de se soulager sur sa couverture favorite ? Rien ne peut être pire que le débit de parole de cet homme.

— Bonne fin de journée, madame ! annonce-t-il en lui tenant poliment la porte, toujours avec ce sourire de bienheureux.

Sylvie s'éloigne dans la rue, sans regarder en arrière.

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mon avis

Héhé, mon personnage est un personnage de littérature du XVIIIe siècle ! Si vous le reconnaissez, dites moi =) J'ai bien aimé écrire ce texte, je trouve que le jeu était très amusant car il n'y en a qu'un qui a compris qui c'était, alors que je trouvais que pour des littéraires c'était assez évident aha, même la prof a pas trouvé. 

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