Maisons et interdiction [Terminé]

26.

Après qu'Ève ait repris son calme, aille mieux et que le photographe ait pris connaissance de la situation, Barbara et Jules ont pris la décision d'appeler un psychologue pour qu'il puisse aider la vulnérable Ève autant que possible malgré l'absence de rendez-vous dû à l'épidémie du virus. Les amoureux sont certains d'une chose : plus vite ils iront, meilleur sera l'état mental et psychologique des habitants de la maison.

Quelques heures plus tard, le jeune couple, accompagné de Luc, Clara et Ève, se rendent au commissariat.

- Voici son téléphone, dit Luc en le tendant à l'officier.

- Merci.

- Regardez, il y a plusieurs vidéos sur lesquelles on peut clairement me voir sur ces images à caractère sexuel et très explicite. Je ne lui ai absolument pas accordé ma permission pour me filmer. Ceci étant dit, nous étions dans un lieu privé. Cet homme me menace également de diffuser ses ... vidéos si je ne lui obéis pas, que j'en parle à quelqu'un et autre. Je souhaiterai donc porter plainte, monsieur, affirme l'ex-brune avec tout le courage et la détermination dont elle peut faire preuve, ne laissant paraître aucune faille.

- Je ... puis-je regarder un extrait, seulement afin de déterminer à quel niveau ces images sont explicites et inappropriées ? Vous pouvez refuser, insiste l'officier en la regardant droit dans les yeux avec le plus d'empathie possible.

- Non, allez-y. Je veux vraiment que vous soyez au courant de ce qu'elles contiennent, accepte Ève.

- Vous êtes sûre, mademoiselle ?

- Oui.

L'officier lance la vidéo. Dessus, on peut entendre Ève et Benjamin se déshabiller mais on devine que le jeune homme semble avoir pris soin d'être hors champ. On les entend s'embrasser, se caresser puis petit à petit leur gémissement témoignant de leur plaisir et ensuite la jeune femme qui ne peut s'empêcher de jouir. Un son qui résonne, tourne, s'intensifie, frappe, cogne, sonne et fait écho dans l'esprit d'Ève. Par transparence, ses sourcils se foncent et ses muscles se crispent. Ce que ne manquent pas de remarquer ses amis.

- Stop !, crient ensemble Clara et Barbara pendant que Jules encercle Ève comme pour la protéger des sons qui sortent du portable.

- Oh pardon, mademoiselle !, s'excuse l'officier. Je ... je vois à présent de quoi vous parliez en disant qu'elles étaient explicites, confirme-t-il, confus et presque choqué.

- Mmh, fait Luc, satisfait en croisant ses bras musclés sur sa poitrine.

- Mais, j'ai bien peur que ... vous ne soyez pas la seule à avoir vécu ceci, ajoute l'officier, gravement en fixant Ève.

Cet découverte les laisse bouche bée et les deux frères ne peuvent pas s'empêcher de serrer les poings, le visage déformé par la colère et la rage.

- Jules !, s'écrit Ève. Te voir lui casser la gueule n'aiderait en rien. Ne M'AIDERAIT en rien, s'il te plaît.

Jules baisse le regard vers celui de son ex-copine et tente tant bien que mal de se détendre, suite à sa demande. Barbara, elle, ne sait pas comment réagir ou ne sait quoi penser en réalisant l'emprise que la jeune femme aux cheveux roses détient toujours et encore sur son petit-ami. Ses yeux se perdent dans la pièce, comme si l'espoir qu'elle avait à les voir se haïr ou au moins n'avoir plus aucun lien s'était brisé.

- Votre plainte sera transmise rapidement, mademoiselle. D'après ce que je vois, c'est du lourd, dit l'officier.

Le petit groupe rentre à la maison.