Mort V

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J'ouvrais le robinet et fit couler de l'eau chaude.

En attendant que la baignoire se remplisse, je mis tout le reste en place.

Je pris le rasoir, le posais sur le rebord. Je fermais la salle de bain à clé.

Je regardai l'eau monter calmement, j'écoutais le flot rapide du robinet.

Lorsque la baignoire fut pleine, j'arrêtais l'eau et entrai dans l'eau sans me déshabiller : j'étais déjà en bretelles.

Je pris quelques minutes pour calmer ma respiration, stabiliser mon esprit.

Je tournais le regard en direction de la lame rasoir, sorti lentement ma main gauche de l'eau et la saisi.

Je tendai mon bras droit, et coupai. Lentement, profondément. Mon visage crispé démontrait ma douleur.

Là où l'acier passait, la peau se séparait, la plaie s'étendait, le sang coulait.

La doulour se répartissait dans tout mon corps, elle était piquante, froide, violente. Mais je l'accueillais avec espoir.

Lorsque le bras droit fut fini je pris rapidement le rasoir de ma main droite et réitérai l'action sur mon bras gauche.

Je lachai la lame, m'enfonca dans la confortable baignoire, fermai les yeux.

Je n'avais déjà plus mal et l'eau chaude, devenue bordeaux, me rassurait.

Ma respiration restai la même, lente.

Je poussai mon dernier soupir, et sourit.

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