Les rayons du soleil, doux et sereins, étendaient leur chaleureuse lumière sur la Colonie des Sang-Mêlés en ce mois de février. Les brins d'herbe s'agitaient dans la brise tiède qui parcouraient la plaine et les feuillages chantaient pour s'harmoniser au souffle du vent. Les toits des petites bâtisses, baignés de la clarté dorée, semblaient briller sur l'étendue verte parsemée de pensionnaires. À l'intérieur du bungalow d'Iris, messagère des dieux et déesse des arcs-en-ciel, une adolescente à l'épaisse chevelure blonde aidait un jeune homme, dont les cheveux arboraient l'exacte même couleur, à terminer de se préparer.
-Et voilà, tu es parfait, affirma Kathryn en ajustant une dernière fois le nœud de la cravate de son frère.
-Tu en bien certaine ? demanda Harry, pourtant rarement soucieux de son apparence.
La fille d'Iris recula d'un pas afin de l'inspecter minutieusement ; sa cravate noire tombait sur une chemise bleu clair parfaitement repassée dont les manches étaient habilement retroussées jusqu'à ses coudes. Ses cheveux, pourtant soigneusement peignés, laissaient entrevoir des épis qui refusaient de se laisser dompter. Kathryn sourit en appréciant cette note rebelle qu'elle observait dans sa propre chevelure ; seule Sophia parvenait à soumettre chaque mèche à sa volonté. Sans pouvoir s'expliquer pourquoi, elle aimait que son frère et elle partagent cette caractéristique, tout comme leur couleur blonde, si différente de celle des cheveux dorés de Peter.
Peut-être la tenaient-ils de leur père, ou d'un de ses parents ; mais ayant tous deux grandi dans un orphelinat, ils ne pouvaient qu'émettre des hypothèses. L'adolescente plongea ses iris bleu-gris dans les yeux de son frère, identiques aux siens, et hocha fermement la tête. La fierté de savoir qu'elle ne partageait pas qu'une ascendance divine avec Harry, mais aussi une ascendance mortelle expliquait probablement la sécurité qu'elle ressentait en observant les ressemblances qu'elle trouvait entre elle et le jeune homme.
-Tu es paré, assura-t-elle. John pourra encore moins te résister qu'à son habitude.
Ses joues se teintèrent d'une légère nuance rose qui s'étira jusqu'à ses oreilles. Devant l'assurance qu'il avait toujours présentée face aux choix qu'il avait effectués pour elle, Kathryn oubliait parfois que son frère se montrait généralement timide, en particulier lorsqu'il s'agissait d'amour. Heureusement que John est un peu plus confiant, sinon, Harry se serait toujours contenté de le regarder de loin, songea-t-elle, attendrie par le couple qu'ils formaient depuis plusieurs mois.
-Tu ne crois pas que ça fait... un peu trop habillé ? interrogea finalement le jeune homme.
-Non, lui assura sa petite sœur. C'est un rendez-vous galant, oui ou non ?
-C'en est bien un, confirma-t-il, mais...
-Et est-ce que quelque chose est trop bien pour lui ? le coupa-t-elle.
-Bien sûr que non, déclara formellement Harry en baissant le regard. Je n'ai pas peur de trop en faire. Au contraire, j'ai peur de ne pas en faire assez, ou qu'il me trouve ridicule, ou quelque chose comme ça.
Un sourire bienveillant se peignit sur le visage juvénile de Kathryn, qui déposa délicatement ses mains sur les épaules de son frère pour l'inciter à la regarder. Ce dernier put lire dans les yeux de la jeune fille toute l'affection et la confiance qu'elle lui portait ; elles s'y reflétaient comme les fruits d'une vérité, simple et inébranlable. Il s'agissait d'une évidence, profonde et sincère. Pure et innocente. Il savait que les mots qu'elle allait choisir importaient peu, parce qu'il serait incapable de la contredire ; la conviction qu'elle insufflerait à ses paroles suffirait à anéantir ses tentatives de déni.
-John ne te trouverait jamais ridicule, Harry, exposa finalement Kathryn. Tu pourrais te vautrer au sol parce que tu te précipitais pour lui offrir des chocolats qu'il te trouverait juste adorable.
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Petites histoires de la Colonie des Sang-Mêlés [Percy Jackson OS]
FanfictionParce que la Colonie est mon havre de paix, une de mes sources d'inspiration et un lieu dans lequel créer des personnages est pour moi aussi confortable et rassurant qu'un doux plaid en hiver... j'ouvre ce recueil de nouvelles dans l'univers de Perc...