𝐖𝐇𝐀𝐓𝐄𝐕𝐄𝐑, 𝘵. 𝘺𝘶𝘶𝘫𝘪

✎ two.

Rien n'aurait pu me préparer à cet événement.

Je me souviens juste, d'avoir regarder fixement la télévision en attendant que T-P rentre de son footing.

-dring-

Nonchalant et fatigué, je tendais le bras depuis le canapé pour attraper mon téléphone qui sonnait.

"Monsieur Terushima ?"

"Oui c'est moi ! Qui est à l'appareil ?"

"C'est l'hôpital, votre petite-amie vient de faire un accident; une voiture l'a renversé, elle est encore inconsciente"

Mes ongles ont frotté le canapé,
le déchirant presque.

"J'arrive.."

__________

Le grincement de la porte a résonné jusqu'à tes oreilles.
Tu n'a présenté aucun signe d'anxiété,
tu t'es simplement retourné pour me faire face.

Je suis entré dans la pièce et a verrouillé la porte derrière moi.

" T-P..."

Des larmes jaillissent de mes yeux, alors que j'accoure vers toi.
Tu as doucement mis ta main sur mon visage pour essuyer mes larmes.

"Désolé je ne m'en souviens plus"

__________

"Votre compagne a eu des lésions cérébrales sur cette zone"

Le médecin m'expliquait sur la radio du cerveau de T-P, en me montrant du doigt qu'elle aurait encore des séquelles au fil des années et que sa santé pourrait s'aggraver.

Mais je n'écoutais pas,
j'étais vide.

Je regardais au loin,
par les fenêtres de l'hôpital;
il était peut être 18h,
ou plus,
on pouvait juste observer le crépuscule depuis ici,
on pouvait observer la ville aussi,
éclairé et épanouie depuis cette petite montagne,
qui servait d'hôpital.

"Elle a eu de la chance, elle aurait pu mourir sur le coup,
malheureusement ce dysfonctionnement cérébral lui a causer une perte de mémoire à long terme."

__________

Je savais que ce choc faisait mal.
Très mal.

"On m'a annoncé que tu étais mon « petit-ami », c'est vrai ?"
me récitas tu, assise sur ce lit blanc d'hôpital,
un peu perdu dans tes pensés, regardant le soleil se coucher à travers la baie vitrée.

"Oui c'est ça...
T'admirais-je en remettant une mèche de tes cheveux, derrière ton oreille, assis sur une chaise, collé sur ton berceau.

Mon nom est Terushima,
Yuuji Terushima"
déclarais-je en souriant.

Cela t'a interpelé,
tu t'es retourné vers moi,
ton regard interloqué disait tout.

Aucun mot n'a été échangé,
tu m'inspectais juste du regard;
alors que je tenais ta main,
la caressant de tout l'amour que je pouvais transmettre.

"Yuuji..."
as tu répété pour t'en souvenir.

"Oui c'est ça.."
ai-je essayer de déclarer joyeusement mais le chagrin coulait dans ma voix.

"Je suis désolé,
j'arrive pas à me souvenir de quoi que ce soit..."
as-tu sangloté en doutant sur tes sentiments, sur la façon dont tu ne te rappelais aucune chose, en baissant le regard.

Je saisis doucement ton menton et leva ta tête, en caressant ta joue.

"Ne t'inquiète pas, quoi qu'il arrive, je serai toujours à tes côtés."

Je pouvais voir la tristesse dans tes yeux et un sourire forcé assez hésitant.

Je me suis rapproché de toi, en prenant tes joues de mes deux mains, collant nos fronts ensemble.

"Tu pourras... me rapprendre les choses de la vie..?"
soufflas-tu, hésitante, en essayant de ne pas repleurer, tout en fermant les yeux.

"Bien sûr, je te ferais même découvrir pleins de nouvelles choses !"
dis-je enthousiasme, en ayant pleins d'idées de nouvelles choses qu'on allait faire ensemble.

Un vrai sourire s'est orné sur ton doux visage,
cette fois il était réel !

Tu t'es juste rapproché de ma joue pour l'embrasser, me faisant rougir et voulant rester près de toi pendant des heures, juste pour te contempler.

"Monsieur Terushima !
C'est la fin des visites maintenant...
elle doit prendre du repos."

Nous sommes tout les deux sortis de notre bulle, en paniquant légèrement dû à notre rapprochement à cause de nos collages de fronts depuis tout à l'heure.

"Je reviens demain très tôt, ne t'inquiète pas, jamais je ne t'abandonnerais !"
lui promettais-je, en me relevant de la chaise, posant un délicat baiser sur son front.

Tu as simplement hoché la tête, m'accordant un dernier petit sourire,
en te remettant sous la couverture du lit d'hôpital.

" Je te promets T-P...
plus jamais je ne referais cette bêtise..."
chuchotais-je à moi même, rejetant la faute sur moi, en sortant de cette chambre qu'il t'avait attribué.

Plus jamais.

Je veux que tu sois rayonnante,
épanouie,
euphorique,
comblé.

Je m'occuperais de toi jusqu'à ton dernier souffle.