Au bout du chemin

Chapitre Un

Lorsque je me réveillai, je ne savais plus où j'étais. Je soupirai en me redressant avant de froncer les sourcils. Le soleil était déjà assez haut, il devait être dix ou onze heures du matin.

- On est où ? Lui demandai-je.

- On arrive à Charlottesville. Sourit-il.

Je fis un hochement de tête en me massant la nuque. Pas très agréable de dormir en voiture.

- Tu veux qu'on s'arrête prendre un café ? Me demanda-t-il.

- Avec plaisir. Souriais-je.

Il hocha la tête et il se gara sur un parking puis on descendit. Six heures que nous roulions, j'avais conduit les trois premières heures puis il avait pris le relais. On s'étira alors en sortant de la voiture puis on marcha quelques instants avant d'arriver à un café, on entra dedans et on s'installa avant de commander. Même si on était toujours poursuivis, on avait pris pas mal davance donc on pouvait bien faire une pause.

- Tu voudras aller faire un tour au Parc National de Shenandoah ? Demanda-t-il alors qu'il enlever sa veste pour se mettre à l'aise.

Je me mis à stresser. Mais qu'est-ce que j'étais en train de faire ? J'avais fui New York avec un inconnu qui n'était plus trop un inconnu et on était poursuivi. On ne pouvait pas se permettre une pause.

- Ils sont toujours à nos trousses, on devrait se dépêcher de filer d'ici... Lui répondis-je.

Il eût un léger sourire en secouant doucement la tête et plongea son regard sombre sur moi en posant sa main sur la mienne.

- Ca va aller, ne t'en fais pas, on est à six heures de New York et ils n'ont aucun moyen de savoir où on est. Sourit-il. On devrait profiter un peu avant de continuer notre route.

Je soupirai en retirant ma main et la mise sous la table en m'affalant sur la banquette. Je finis par faire un hochement de tête et nos boissons arrivèrent. Et je me mis à sourire en repensant à notre rencontre. On avait été assis exactement comme maintenant et on avait repris deux chocolats chauds. J'avais l'impression que c'était irréel et je trouvais cela amusant. Je posai mon regard sur lui et je le sentais inquiet, tout autant que je l'étais. Il avait des cernes plus prononcés et c'est vrai qu'on n'avait pas eu vraiment le temps de faire réellement connaissance. Et pendant un instant je me détendis, car c'était une certaine sécurité le fait de ne pas savoir son nom. Je ne saurai dire pourquoi mais c'était sécurisant.

- Tout va bien ? Me demanda-t-il soudainement.

J'eus un léger sursaut et me redressai avant de hocher la tête et de boire mon chocolat.

- Et toi ? Tu as les traits du visage marqués par De la tristesse on dirait en plus de l'inquiétude. Déjà hier j'avais remarqué mais je n'avais rien dit... Alors

Il sourit de ce sourire triste, pratiquement sans vie. Comme s'il n'était que l'ombre de lui-même. Ses yeux ne reflétaient aucune émotion particulière et c'est vrai que pendant tout le temps où on avait passé à New York, je ne m'en étais pas aperçue.

- Ne t'en fais pas. Dit-il de sa voix grave. Allez, finissons nos boissons et allons prendre lair un peu.

Je fis un hochement de tête avant de détourner mon regard sur l'extérieur tout en sirotant mon chocolat. On retomba dans le silence, ça avait été comme ça depuis qu'on s'était rencontré. Et comme j'étais de nature bavarde javais du mal à garder ma langue mais je voyais bien qu'il n'avait pas envie de faire la conversation. Je lui causai assez de problèmes car je l'avais embarqué avec moi. Mais bon, ce n'était pas comme si je l'avais kidnappé non plus. Il faisait au moins un mètre quatre-vingts et je ne faisais qu'un mètre soixante. Et il était assez musclé alors que j'avais la force d'une mouche. Je ne vois pas comment j'aurai pu le kidnapper. Je secouai doucement la tête pour me sortir cette image de ma tête puis on partit une fois nos boissons finies. On rejoint la voiture avant d'aller au Parc. Le court trajet se fit en silence, seule la radio faisait son show puis on se gara sur le parking du Parc avant de sortir de la voiture. Je m'enroulais dans mon écharpe et enfouie ma tête sous mon bonnet.