C'était un soir d'été, chaud et lourd, un orage se préparait. Je suis Raphaëlle Joséphine Ryancurse, fille d'un grand marchand bourgeois. C'était les vacances d'été, j'allais dans le manoir de mon oncle, un grand homme politique respecté. Il faisait nuit noire quand j'arrivai dans la propriété sombre et délabrée. De grands sapins se tenaient majestueusement tout autour du domaine comme s'ils formaient une barrière qui isolait le manoir. La propriété était immense : un grand lac noir se tenait au milieu du domaine. Une écurie avec des chevaux de course se tenait au fond du grand parc et l'immense manoir était au milieu du domaine. Son toit de briques noires et sa porte en bois de sapin lui donnait un aspect chevaleresque et moyenâgeux. Un valet m'ouvrit la porte de la diligence et monta mes valises. J'entendais mon oncle dans la grande entrée. Des motifs orientaux sombres et des tapisseries noires faisaient ressortir les ornements des murs et des miroirs accrochés donnaient l'impression d'être plusieurs et certains déformaient les visages. Enfin, il arriva, rigide comme une planche, il me salua de la tête et m'indiqua me chambre. Il m'accompagna.
" - Bonjour Raphaëlle, as-tu fais bon voyage ?
- Oui, très bon. Mon oncle, j'ai oublié quelques valises en bas...
- Pierre ira te les chercher." Me dit-il sèchement.
Pierre était le fils de mon oncle. Il était un peu plus grand que moi et c'est lui qui s'occupait de moi lorsque je venais au manoir. Il me connaissait depuis l'enfance. Mon oncle ouvrit la porte de ma chambre et une fois rentrée il l'a referma.
" - Bonne soirée Raphaëlle.
- Bonne soirée mon oncle." Dis-je tout bas.
Quelques minutes plus tard Pierre entrant en trombe dans la chambre, mes valises à la main.
"- Raphaëlle ! cria-t-il de joie.
- Pierre ! Ça faisait tellement longtemps que je ne t'avais pas vu ! »
Je le serrais alors dans mes bras. Ses cheveux frisés noirs se mêlaient à mes longs cheveux bruns. Il avait des yeux vert émeraude et moi des yeux bleu azur presque translucides, il disait que cela me rendait encore plus exceptionnelle. Pierre été fils unique et moi aussi. On s'aimait comme un frère et une sœur. Je me souviens du jour ou j'ai failli tomber dans le lac du manoir et Pierre m'avais rattrapée de justesse. Je devais avoir sept ans. Pierre me tendit un petit paquet :
« - Joyeux anniversaire cousine, on n'a pas 21 ans tous les jours ! »
Mes yeux passaient du paquet à Pierre puis de Pierre au paquet. J'étais émue, c'était l'une des seules personnes à se souvenir de mon anniversaire. Je n'avais pas beaucoup d'amis à Londres car mes parents ne me laissaient pas aller à l'école. Je n'ai jamais su pourquoi. Ils ne me laissaient pas non plus sortir donc je ne connaissais que les personnes qu'ils m'avaient présentées. C'est pourquoi Pierre était la seule personne de presque mon âge que je connaissais. C'était mon meilleur ami, mon frère et mon cousin.
Ma chambre était une grande pièce isolée du reste de la demeure. Il y avait une coiffeuse comportant des peignes, des brosses, des poudres, des accessoires, un miroir, des bijoux, des perles et des broches inestimables. Mon lit était fait et les bords étaient en bois sculpté avec des gravures d'animaux et des pierres précieuses. Plongé dans le noir, j'appréhendai le moment où je m'endormirai quand je sentis un courant de vent glacial me frôler la nuque. Je frissonnais. Ma fenêtre claqua. La chambre dégageait une odeur de moisi. Exténuée, je m'endormis. Je sentais que je m'enfonçais dans mon matelas. Le vent frappait contre les carreaux de la fenêtre. Je tombais de plus en plus. Je voulais crier mais aucun son ne sorti de ma bouche. Soudain je basculai et je tombais, tombais, tombais..
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~La guerre d'un petit monde~
De Todo-------------------------------------------------- Lors de vacances dans le manoir de son oncle, le jour de ses 21 ans, Raphaëlle va vivre des événements irréels qui vont bouleverser et changer le cours de son existence... ...