Face écarquilla les yeux en criant de peur et de dégout en ouvrant la photo que le numéro inconnu venait de lui envoyer. Il sentit son cœur se resserrer et battre à une vitesse folle dans sa poitrine et une inconfortable sensation s'empara de lui.
Marie était attachée contre une poutre en métal par des cordes fermement serrées autour de son ventre et ses coudes, sa tête penchée sur le côté laissait voir son visage blanc couvert de bleus et de sang encore frais et des larmes coulant de ses joues. Le jeune homme laissa son téléphone rebondir à quelques mètres de lui sur la surface molle du canapé en se recroquevillant encore plus sur lui-même, son souffle pressé et son cœur battant énergiquement. Il commença à réfléchir : Ce qu'il venait de voir était-il réel ?
- C'est bien trop réel pour être une blague..., murmura-il après quelques minutes de réflexions.
Face releva doucement la tête et repris son téléphone de sa main tremblante de peur, si tremblante qu'il eut du mal à attraper l'objet. Il se força à regarder de nouveau la photo, son visage crispé par la peur, mais il ne put pas rester là sans rien faire alors que le pire était peut-être arrivé. Le clavier de son portable s'afficha et Face écrivit difficilement dessus.
"Qui êtes-vous ? Si ceci est une blague c'est tout sauf drôle ! "
Il n'eut pas le temps de reprendre son souffle que la personne derrière ce numéro avait déjà vu son message. Mais il dut attendre plusieurs longues et interminables minutes, recroquevillé sur lui-même, avant de recevoir quelque chose de cet inconnu. Il reçut une vidéo à la place d'une réponse à sa question comme il l'aurait espéré.
Cette vidéo était tournée dans la même pièce que celle où avait été prise la photo et Marie est dans le même état. Mais contrairement à la photo Marie était réveillée.
La caméra s'approcha lentement d'elle, le souffle et les pleurs de Marie se firent plus bruyants à l'approche de la caméra.
Elle ferma les yeux, ayant trop peur de faire face à son kidnappeur. Arrivé à quelques centimètres de la jeune fille la personne portant la caméra s'accroupit en filmant le visage terrifié de sa prisonnière. Il effleura soudainement de sa main pâle la joue de Marie, provoquant un sursaut et un petit cri de sa part. Face savait que cette caresse n'avait rien d'affectueuse, au contraire, il voulait lui faire comprendre à travers cette caresse que Marie lui appartenait, à lui et à lui seul.
Il serra les poings sous les nerfs, resserra sa main sur son téléphone avant d'appeler le numéro sans hésiter une seconde de plus. Il attendit quelques instants mais la personne ne répondit pas, l'adolescent ne comptait pas abandonner. Il réessaya encore deux fois avant que la personne se décide à décrocher. L'ambiance était calme, son interlocuteur de parlait pas, seul de légers bruits non identifiés étaient audibles.
- Mon dieu qui êtes-vous et qu'est-ce que vous avez fait à Marie ? cria soudainement Face.
La personne, qui semblait être un garçon, laissa juste un petit rire sortir de sa bouche.
- Ne t'en fais pas mon cher, finit par répondre la voix grave de l'homme au téléphone. Marie est en sécurité ici avec moi, et qui je suis n'a aucune importance.
- Rendez-là moi tout de suite !
- Oh. Tu la veux ?
- Oui ! Rendez la moi ou j'appelle la police !
L'homme rit une fois de plus.
- Je l'ai enfermée à la cave, dans une grange abandonnée dans la forêt.
- Comment je peux être sûr que vous n'êtes pas en train de me mettre sur une fausse piste ?
- Je t'ai donné une information, fais-en ce que tu veux. Je te conseille de vite venir si tu veux arriver à temps pour la sauver, avant qu'elle ne souffre encore plus
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