PARIS – 1899Papa a tort, Paris est d'une beauté sans nom et je dois avouer que je suis ravi de ne pas avoir cédé à ses souhaits qui m'auraient empêché de vivre cette expérience incroyable. Je n'ai entendu que du bien sur le quartier Montmartre, je m'y sens bien et j'ai également remarqué qu'ici, les habitants ont l'air d'avoir le même état d'esprit que le mien. Ils ne sont pas vraiment fortuné mais cela ne les empêche pas de vivre leur vie comme ils l'entendent défiant parfois cette bourgeoisie omniprésente.
J'ai pu trouver un appartement grâce aux petites annonces et sans réfléchir j'ai immédiatement accepté de m'y installer. Je suis d'ailleurs en chemin pour le découvrir et je suis impatient d'installer tout mon matériel d'écriture car c'est avant tout pour cette raison que j'ai fuis.
Une fois en possession des clés, j'entre dans la première pièce qui fait office de chambre et de salle à manger. Ce n'est pas le grand luxe mais c'est bien assez pour un jeune homme de ma condition. Il ne faut pas que je perde de temps. Je sors ma machine à écrire puis je la dépose sur le bureau qui est près de la fenêtre. Un sourire se dessine sur mon visage alors que je me perds quelques instants à cause de la belle vue que m'offre cet endroit. Je pose mon sac sur le matelas et viens m'asseoir après avoir mis mes lunettes. Je prends une grande inspiration décidant de taper ce qu'il s'est passé lors de mon voyage entre Londres et la France ainsi que mes premières impressions sur cette ville qui pour l'instant, me plaît beaucoup. Malheureusement, je suis déconcentré lorsque j'entends énormément de bruit qui provient de l'étage au dessus. Je soupire et fronce les sourcils avant de remonter mes manches et de monter afin de découvrir qui est l'auteur d'un tel raffut.
Je n'ai même pas le temps de frapper à la porte que celle-ci s'ouvre laissant apparaître plusieurs personnes qui portent des costumes ce qui me surprend légèrement. Même si ma concentration a été perturbée, je m'interroge sur le métier de ces hommes mais je n'ai même pas à poser la question puisque l'un d'eux vient se présenter à moi sous le nom de Toulouse « l'artiste », un rajout volontaire de sa part. Je lui serre alors la main en esquissant un sourire et entre dans son espace car il m'a invité à le faire. J'observe rapidement la décoration mais la première chose qui saute aux yeux est la luminosité. Je trouve que cet appartement a du charme et il est clairement plus grand que le mien. Je me tourne ensuite vers le reste de la troupe afin de me présenter et lorsque j'annonce être écrivain, Toulouse s'approche de moi, dans tous ses états et me supplie presque à genoux de l'aider à finir d'écrire leur spectacle intitulé « Spectaculaire Spectaculaire ». Ils m'annoncent tous en choeur qu'ils veulent le présenter à Harold Zidler qui n'est autre que le propriétaire du célèbre cabaret Moulin Rouge. Je fronce d'abord les sourcils car je ne vois pas de quoi ils parlent et je suis assez hésitant car je dois me concentrer sur mes écrits. Cependant, je suis partagé car ça pourrait sûrement m'inspirer d'autant plus qu'on appartient au même milieu. Après mûre réflexion, j'accepte de leur venir en aide.
Tous les jours pendant deux semaines je suis avec eux et je me sens bien. J'ai l'impression de pouvoir compter sur eux et d'avoir en quelques sortes trouvé des amis. On a beaucoup discuté et rigolé tout en travaillant. On chantait, on dansait, on mettait des costumes et il n'y avait rien de plus satisfaisant surtout quand on a tout fini à temps. Ce soir on doit se rendre au cabaret et d'après ce que m'a dit Toulouse, c'est pour présenter le projet à l'étoile montante qui n'est autre que l'acteur principal de la troupe comme je peux le voir sur les affiches collées au mur. Je n'ai même pas le temps de réaliser ce qu'il se passe qu'on entre enfin, en pleine représentation des Diamond Dog Dancers. Tout le monde danse, on se fait bousculer et j'essaye tant bien que mal de ne pas perdre mes amis de vue. On trouve enfin un coin et mes yeux se posent sur un homme aux yeux bleus qui m'hypnotisent. Il est d'une beauté époustouflante et je n'arrive pas à détourner le regard. Il commence alors à chanter et tout autour de nous s'arrête. Tout le monde regarde ce jeune homme, je crois que je ne suis pas le seul à le trouver attirant mais ce n'est pas ce qui me préoccupe. Toulouse tire sur la manche de ma veste et m'annonce qu'il s'est arrangé pour que je rencontre l'acteur principal de la troupe dans ses quartiers. C'est à ce moment que j'apprends son prénom, Louis. Dès qu'il a fini son « show », on court tous jusqu'à sa chambre privée et l'accueil me surprend car il m'attrape par la veste pour rapidement me faire entrer. Les autres sont parti je ne sais où et sans rien comprendre, je me retrouve sur le lit et j'écarquille les yeux avant qu'il prenne la parole.
« Je peux vous assurer, Monsieur le Duc, que vous ne regretterai pas de devenir un investisseur permanent et de faire affaire avec notre cher Harold. »
Je me racle la gorge pendant qu'il continue son monologue et je tente de me redresser mais il vient se mettre sur moi et nos regards se croisent. Il me déstabilise et je me perds quelques instants dans mes pensées ou plutôt dans le bleu océan avant de prendre mon courage à deux mains même si je risque de le décevoir.
- Je.. Je ne suis pas le duc, je suis écrivain.
« Un écrivain ? »
- Oui, c'est bien ça, un écrivain. On venait pour...
Il se redresse rapidement et commence à faire les 100 pas dans la pièce en mettant ses mains sur son visage comme si c'était une énorme catastrophe. Je sors à peine du lit que l'on entend plusieurs coups contre la porte et je crois entendre une voix paniquée alors il me fait signe de rapidement me cacher, ce que je fais, à temps. Deux hommes entrent et l'un d'entre eux est rouge écarlate, j'ai bien l'impression qu'il peut exploser à tout moment. L'autre, s'approche du châtain et pose ses yeux sur moi, la cachette n'est pas efficace et avant même que l'on prenne la parole, Toulouse et le reste de la troupe apparaissent et commencent alors à dire à Louis qu'il faut absolument qu'on reprenne les répétitions et que la pause est terminée.
« Oui, j'arrive ! Comme tu peux le voir Ziggy chéri, on répète le nouveau spectacle qui s'appelle... »
- Spectaculaire Spectaculaire.« Je ne comprends pas pourquoi je n'étais pas au courant car je suis en présence du Duc qui devait se retrouver seul, avec toi, pour discuter de tout cela... »
« C'est une petite surprise. Je voulais être sûr de mettre toutes les chances de notre côté. »
Il pose ses mains sur ses hanches telle une star et annonce notre plan de dernière minute au propriétaire qui a l'air assez stricte mais par chance, il nous croit. Je sors de mon coin puis je me mets à côté de Toulouse et le ton froid du futur investisseur nous surprend surtout qu'il demande à ce qu'on lui explique ce qui est prévu s'installant sur une chaise avec une coupe de champagne tout en nous regardant avec un grand sourire...
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Le Moulin Rouge
Fiksi PenggemarCette fiction est inspirée du film "Moulin Rouge". Ici, Harry est un jeune homme anglais qui cherche à devenir un écrivain important du mouvement que l'on appelle "Bohème". Il rencontre une troupe d'artistes, collabore avec eux et sans le savoir, il...