Chapitre Onze.

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You're over my head, I'm out of my mind


La jeune femme s'effondra sur le sol, à bout de force, elle pleurait à chaudes larmes. Le professeur de Défense Contre les Forces du Mal s'accroupit à ses côtés, effaré. Jamais il n'avait entendu un tel cri de détresse. Il en fût dévasté. Son cœur se serra à la vue de son étudiante. Il n'aimait pas voir ses élèves souffrir. Encore moins quand ceux-ci faisaient partis de son cercle de connaissances. Il se saisit de son visage, l'obligeant à croiser son regard.

"Bon sang Zéliane, ressaisis-toi !" dit-il d'une voix ferme, il tentait de ne pas s'émouvoir face à la situation, qui visiblement le rendait inquiet.

Mais la jeune Serpentard gardait désespérément les yeux fermés. Elle était incapable d'affronter cette obscurité autour d'elle. Elle le refusait. Alors Remus Lupin n'eût d'autres choix que de l'attirer contre lui. Il la serra aussi fort que possible, lui offrant une protection sans faille. Il ne sût combien de temps ils restèrent là, à même le sol, mais quand Zéliane se sépara finalement de son étreinte, ses yeux gonflés et rougis par ses larmes, elle n'eût d'autres réflexes que de fuir la salle d'entraînement.

"Zéliane !"

Et malgré ses nombreux appels, elle ne s'arrêta pas. Manquant de tomber dans sa course, ou de se heurter à d'autres élèves ; elle ne prit même pas le temps de s'excuser pour ses bousculades. Lorsqu'elle atteignit son dortoir, le souffle court, elle se rendit compte que ses sanglots avaient cessés.

Trois paires d'yeux l'observaient, attendant une quelconque réaction. Elle était entrée dans la pièce sans même se rendre compte de la présence de ses amies. Maintenant elle se sentait faible et vulnérable. Ses sanglots reprirent de plus belle et elle ne pût que s'écrouler sur son lit.

Les trois filles se hâtèrent à ses côtés, intriguées de l'attitude de leur amie. Déjà, elle ne passait presque plus de temps ensemble. Ensuite, elle semblait préoccupée, elle était toujours dans ses pensées, comme absente de la réalité. Et pour finir, elle revenait dans leur chambre complètement chamboulé ? D'un regard, elles se dirent que c'était le moment d'en parler.

Zéliane Théa avait depuis toujours été appeurée par la Mort. D'aussi loin qu'elle se souvienne, cette terreur l'empêchait de trouver le sommeil durant son enfance. L'obscurité qui encerclait sa chambre l'effrayait. Elle s'était toujours imaginé la destination finale d'une âme comme étant un trou béant, un vide infini, plongé dans l'obscurité la plus totale. Il n'était donc pas étonnant que l'épouvantard de la salle d'entraînement ait prit la forme de sa plus grande peur. Mais ce qui était des plus risibles, presque ironique, était que la Vie ne cessait de placer la Mort sur son chemin, comme une piqûre de rappel : elle n'était jamais bien loin.

Zéliane l'eût compris lorsque son petit hamster décéda dans sa cage un soir de Juillet. La petite fille qu'elle était fût dévaster par la perte de son petit animal qu'elle considérait comme son meilleur ami. Bouboule, (qu'elle avait nommé après ses deux grosses joues joufflues), avait été dans sa vie un réel soutien émotionnel. Parfois, lorsqu'elle ne voulait pas rester seule lors de la récréation, Zeliane cachait Bouboule dans son cartable et tout deux s'en allaient étudier. Bien sûr Bouboule n'y comprenait rien. Mais Zéliane s'en fichait, au moins, elle n'était pas seule.

Lorsque sa mère s'en alla à son tour, son petit monde s'effondra peu à peu. Zéliane se rendit compte que la douleur qu'elle éprouvait à ce moment n'avait rien à voir avec la douleur qui avait pu la traversée lorsqu'elle avait aperçu Bouboule dans sa petite cage, sans vie. Et elle s'en voulût. Pendant un long moment elle s'en voulût d'avoir éprouver de tels sentiments pour une boule de poil quand on venait de lui prendre ce qu'elle avait de plus cher au monde. Elle en eût presque honte. Peut-être que la vie avait voulu lui montrer à quel point elle avait été stupide.

Lupin's HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant