Depuis New-York [HS]

Chapitre 16 - Je ne suis pas moi sans toi

J'ai l'impression de revivre cette première soirée à New-York. Il est arrivé sans prévenir et au mauvais moment. Enfin, celui-ci est encore moins bien choisi vu que notre dernière rencontre est loin de s'être bien passé. J'ai encore le visage de cette fille qui revient sans cesse dans ma tête pour seul but de me torturer. Elle est tout ce que je ne suis pas, elle est parfaite...

Je prends une grande inspiration et pose la main sur la poignée avant de la faire tourner pour ouvrir la porte. Son expression facial change quand il voit mon visage.

- Adrianna... souffle-t-il avant de reprendre ses esprits. Est-ce que Margot est là ? Elle ne répond pas à mes messages et je me sens vraiment mal pour l'autre soir...

Je replace mes cheveux encore mouillés derrière mes oreilles et croise mes bras au niveau de ma poitrine.

- Non, elle est en cours, je souffle de façon mal à l'aise.

Il penche la tête et fronce les sourcils pour montré qu'il est confu.

- Alors, qu'est-ce que tu fais ici ? demande-t-il.

Je dirige mes yeux ailleurs que dans les siens et avale ma salive d'un coup.

- Je vais quitter l'université, je lâche. De toute façon, qu'est-ce que ça peut bien te faire ?

Je le regarde à nouveau droit dans les yeux pendant que les miens se remplissent peu à peu d'eau salé. Je crois que j'ai vécu trop d'émotion en une seule journée...

- Tu l'as dit à tes parents ? me demande-t-il en accotant son épaule sur le cadrage de la porte.

Je hoche la tête en raclant ma gorge pour garder cette boule qui monte à l'intérieur de moi. Ce qui me trouble le plus est qu'il ne semble même pas surpris de ma révélation.

Il y a cette bataille en moi, d'un côté ma seule envie est de me confier à lui et de l'autre, il y a tous ces mauvais souvenirs dont je suis la seule fautive, sans parler de cette rencontre étrange avec cette Zoey.

- Tu veux en parler ? me questionne-t-il avec son regard de chien battu.

Je déplie mes bras et les pose de chaque côté de mon corps.

- Je pensais que tu voulais que je t'efface de ma vie, je murmure.

Il se redresse et avance dans l'appartement vers moi en laissant un minuscule espace nous séparer avant de fermer la porte derrière-lui.

- Ce n'est pas ce que j'ai dit, ajoute Harry. Je t'ai demandé d'effacer ce qui s'est passé entre nous là-bas, mais...

Il prend une pause et se recule pour poser son dos sur la porte en ne lâchant aucunement mon regard.

- Depuis New-York, je n'arrête pas de penser à toi, chuchote-t-il.

J'ai l'impression que mon cœur explose telle une bombe après cette phrase dont je ne doutais pas du tout de son arrivé. En vérité, je pensais qu'il avait littéralement tout effacé, qu'il avait réussi à faire ce que moi, je n'ai jamais voulu faire.