Chapitre 2 : La sentence

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Az se réveilla laborieusement. Il fut pris d'une violente douleur lorsqu'il essaya de bouger. Ses yeux semblèrent être incapable de s'ouvrir. Se rendant compte qu'il ne pouvait pas se lever, le jeune homme se mit subitement à paniquer.

Que s'est-il passé, bordel de merde ?

Les souvenirs de l'accident lui revinrent brutalement en mémoire. Et bien que ses paupières soient fermées, des larmes glissèrent le long de ses joues.

Le jeune homme eut besoin d'un peu de temps pour réprimer sa crise de panique mais il se calma finalement. Il devait trouver des réponses pour à ses questions. Mais en priorité, il devait savoir où il se trouvait. La respiration encore hachée, Az se mit alors en quête de renseignements.

Du bout des doigts, il explora ce qui l'entourait. Le seul indice fut le lit médicalisé sur lequel il était allongé.

Je hais les hôpitaux. Il n'y a rien de plus terrifiant que l'odeur de la mort.

Malgré sa vision masquée, ses autres sens semblaient être aux aguets. Az pouvait sentir les effluves de la crème sur sa peau. Les draps se froissèrent sous son toucher manquant de délicatesse.

Il sentit les bandages qui l'enveloppait. Bien que le jeune homme sache que rien ne pouvait réellement aider son corps meurtri par l'accident à guérir miraculeusement, il était rassuré de savoir que tous ses membres étaient intacts.

Peut-être les dommages ne sont pas si étendus que ça ?

Ne rêve pas trop... Tu n'as jamais été chanceux !

En poursuivant sa recherche, il palpa des excroissances douloureuses sur tout son corps. Des ecchymoses violacées parsemaient sa peau encore à vif. Le jeune homme grimaça en touchant la plaie sur son front.

Il entendit soudain la voix de ses parents. Ils étaient si proches qu'il pouvait presque discerner la sonnerie sempiternel du téléphone de sa mère. Une douce sensation de sécurité lui réchauffa le coeur.

Ils sont venus te voir. Ensemble !

Az ne pouvait même pas se souvenir de la dernière fois qu'il les avait vus réunis dans la même pièce plus de cinq minutes sans s'entretuer. Aucun doute n'était plus possible. Ses blessures étaient extrêmement graves. Et, sa famille était définitivement terrifiée !

Il essaya d'attirer leur attention mais aucun son ne put sortir de sa bouche. Le pansement sur son visage était trop serré pour qu'il puisse ouvrir la mâchoire. 

Incapable de formuler quoi que ce soit, Az se retrouva à nouveau condamner à l'immobilité.

Des éclats de voix lui parvinrent. En plein déni et bouillant de colère, sa mère vociféra au docteur : « Vous pouvez répéter ? Non, ce n'est pas possible. Non. Non. NON ! J'ai dit non. Vous avez dû vous tromper. Faites plus de tests. Il y a une erreur.

— Il n'y a pas d'erreur, Madame, rétorqua le médecin d'une voix douce.

— Il est si jeune. Peut-être qu'on peut encore l'aider ? Une opération spécifique pour ses yeux par exemple ? demanda son père, rempli d'espoir.

— Je suis désolé. Les dommages sur ses pupilles sont irréversibles. Votre fils restera aveugle toute sa vie. En effet, il n'existe pour l'instant aucun traitement qui puisse le guérir, répondit le médecin fermement. »

Les pleurs de ses parents résonnèrent dans le couloir de l'hôpital. Az ne savait pas quoi dire. Le souffle court, il tourna la tête vers la fenêtre et il se mit à sangloter.

Une main lui caressa doucement les cheveux tandis qu'il faisait le deuil de son ancienne vie. Tout allait changer maintenant. Az et ses parents le savaient. C'était une sentence qui les punissaient tout les trois.

Les fenêtres de l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant