CHAPITRE 11

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ELIA


La lumière du soleil m’aveugle alors que j’ouvre doucement les yeux. Il ne me faut que quelques secondes pour réaliser que je ne suis pas dans ma chambre, mais plutôt, dans celle de l’homme qui m’a emmené chez lui hier soir. Augustino. Cette nuit n'était pas un rêve.

Augustino m’a fait ressentir en une nuit, tout ce que je n’ai jamais ressenti avant. Un orgasme si puissant que je n’en reviens toujours pas. Quelque chose que je n’ai jamais ressenti avec Ben. Si un inconnu peut me faire jouir aussi facilement, comment est-il possible que Ben n’ait presque jamais réussi avant ?

Je me relève un peu dans le lit, maintenant le drap contre ma poitrine pour ne pas m’exposer encore une fois. Je le lâche en réalisant que l’autre côté du lit est vide. Je ressens un petit pincement au cœur, mais en même temps, on ne s’est rien promis, avec le peu qu’on a échangé. La pendule affiche huit heures trente et je me lève du lit pour explorer les lieux. La grande baie vitrée donne sur un grand balcon où je peux apercevoir une longue piscine qui longe le jardin, surplombant l’océan. C’est magnifique. Quelques palmiers sont plantés autour d’une terrasse où je discerne quelques personnes assises sur des fauteuils. Je plisse les yeux pour essayer de reconnaître Augustino, mais je ne vois pas assez bien d’où je me trouve. C’est une très grande priorité qui doit coûter plusieurs millions de dollars.

Ma culotte et mon soutien-gorge sont posés sur ma robe qui est pliée sur une commode vide et je mords ma lèvre en repensant à cette nuit. J’ai officiellement dit au revoir à mon ex petit ami pour me retrouver dans le lit d’un autre le même soir. Si je regrettais, je me traiterais de salope. Un mot est posé sous mon soutien-gorge :


« FAIS COMME CHEZ TOI, TU PEUX PRENDRE UNE DOUCHE ».

Je souris. Cette proposition écrite est parfaitement ce que je désire. Je prends mes affaires et ouvre la porte qui mène à sa salle de bain qui fait au moins trois fois la taille de la mienne à la maison. Je touche les deux lavabos luxueux avant de regarder la baignoire au fond de la pièce et la douche à ma gauche. Quelle vie de roi.

J’opte pour la douche, convaincu qu’un bain mettrait trop de temps et je me laisse aller dans mes pensées et souvenirs de cette nuit. L’odeur de son eau de toilette ou la sensation de son corps contre le mien. Ses lèvres douces et sa barbe de trois jours qui chatouille mes joues. Son torse bien dessiné par des muscles saillants et des yeux sombres qui me font perdre tout contrôle. Je mords ma lèvre en m’aspergeant le visage, cherchant à éliminer toute trace de maquillage. D’ailleurs, il a eu envie de moi cette nuit alors que j’étais dans un piteux état. Entre le maquillage qui avait dû couler et mon haleine absorbée d’alcool, je ne devais pas être la fille la plus apte à le combler.

Qu’est-ce qu’il me veut ? Est-ce que je suis une fille parmi tant d’autres, pour lui ? Est-ce que m’avoir emmené chez lui était prémédité ? Est-ce que j’espère vraiment le revoir après cette nuit ?

Je sors de la douche quelques minutes plus tard, prenant une serviette blanche sur le porte-serviettes. Je l’accroche autour de ma poitrine et essuie le grand miroir avec ma main pour voir mon visage. Je frotte mes dernières traces de maquillage avec un mouchoir humidifié et attache mes cheveux en un chignon lâche.

Cette douche m’a requinquée et je me demande encore comment je vais sortir d’ici sans risquer de le croiser. Est-ce que j’ai envie de le voir en partant ? Bien évidemment.

Une fois habillée, je sors de la salle de bain, dégoûtée d’avoir remis les mêmes vêtements de la veuille. Je m’arrête sur le seuil alors que je le vois assis sur le bord du lit, habillé dans un costume semblable à celui qu’il portait hier soir. Qui s’habille en costume chez soi ?

- Bonjour, il lance en scrutant mon humeur.

Est-ce qu’il pense que j’ai des regrets ?

- Bonjour.

Je dois bien avouer que le costume lui va comme un gant. Un homme riche qui sait bien s’habiller…

- Tu as bien dormi ?

Cette question, posée avec un sérieux remarquable, ne cache pas le sarcasme dans sa voix.

- J’ai connu pire, dis-je, amusé, et toi ?

Mais, alors que je pense enfin le voir rire, ou même sourire, il fronce les sourcils, attendant que je lui donne une explication plus claire et moins ironique.

- Tu crois que parce que je t’ai baisée cette nuit, tu peux te permettre de me tutoyer ?

MONSIEUR GÓMEZOù les histoires vivent. Découvrez maintenant