𝗎𝗌 𝗹𝗲𝘃𝗶 𝗮𝗰𝗸𝗲𝗿𝗺𝗮𝗻

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝐈𝐈. 𝑝𝑎𝑟𝑡 𝐼

- Je n'aime pas ce présentiment.. Me chuchotai-je, d'un ton las.

1683 mots.

𝗔𝗡𝗝𝗨 𝗛𝗘𝗥𝗟𝗘𝗬

Après mon altercation quelque peu mouvementée avec le Caporal-Chef, je m'étais réfugiée dans mon bureau en continuant de faire les divers papiers du Bataillon qui trônaient sur ma surface de travail boisée. Cette activité permettait de me concentrer pleinement sans penser aux lourdes responsabilités qu'exerçait le grade de Caporale sur mon mental.

De plus, plusieurs mois s'étaient déjà bien vite écoulés depuis la destruction du Mur Maria et pourtant les hauts dirigeants demandaient de nouveau un rapport sur les faits passés. C'est d'ailleurs pour cela que Rico et moi-même avions témoigné auprès du Général en Chef et du Major Erwin quelques heures auparavant.

Suite à l'appariation du Titan Colossal et du Titan Cuirassé la vie des habitants, au sein du Mur Maria, avait radicalement changé. L'obligation d'abandonner le Mur Maria se pendait à nos tripes. Nous avions perdu un cinquième de notre population en plus du tiers de notre territoire. La population et leurs activités furent rapatriée dans le Mur Rose laissant le territoire perdu à la merci des titans.

Trois bruits secs résonnèrent contre la porte en bois de mon bureau signe qu'un individu voulait entrer. D'abord interloquée, j'autorisais ensuite l'individu à pénétrer la pièce d'un « entrer » las. En entendant la porte grincer, suite à mon autorisation, je détachais mon regard de ma paperasse pour venir le poser sur une des soldates de la Garnison qui marchait dans ma direction, droite comme un I. Elle se planta face à moi en exécutant le salut militaire.

- Motif de votre venue, soldate ? Demandai-je.

- Anka Rheinberger de la Garnison au rapport ! Le Commandant Dot Pixis m'a expressément demandé de remettre cette lettre au Caporale Anju du Bataillon d'Exploration ; ce sont ses dires exacts.

J'attrapais la lettre qui m'était destinée en remerciant Anka de sa venue.

- Je vous remercie soldate Anka, vous pouvez à présent disposer. Lui adressai-je, accompagné d'un sourire qui se devait d'être chaleureux avant de reporter mon regard sur ce bout de papier.

Une fois la soldate hors de ma piaule, j'entrepris l'ouverture de la lettre où l'invitation à la réunion des trois Corps de l'Armée Humaine se trouvait à l'intérieur. Il y a quelques temps déjà, Erwin m'avait informé d'une possible réunion et en tant que nouvelle Caporale du Bataillon d'Exploration il était de mon devoir d'assister à la réunion. Au diable les réunions !

Je me levais lourdement de ma chaise, sur laquelle j'étais assise depuis maintenant une bonne heure, en prenant soin de plier le bout de papier avant de l'engouffrer dans la poche de ma veste. Quand il faut y aller, pensai-je.

Je claquai la porte de mon bureau et entamai une démarche peu assurée, déambulant entre quatre murs. J'observais les rayons lumineux du soleil, réchauffant les parcelles de mon visage, qui traversaient les vitraux en venant illuminés le ton blafard de la pierre fraîche que je caressais de mes doigts. Elle était la Lumière du silence. Celle qui, obligeant à renfermer de lointains souvenirs, nous forçait à rallumer cette lueur éteinte. Et peut-être que derrière cette pierre froide, pâle, grisâtre et triste se trouvait cette Lueur que je cherchais.