Garder Le Sourire

JE T'AIME...

Chapitre 3 :

''Je t'aime'', ces trois mots tournent en boucle dans ma tête. Ses derniers mots me sont adressés, sa dernière lettre. Pourquoi me l'a-t-il adressé ? Il aurait pu la donnée à Carley, Noah, Kenna ou Maman.
Que signifient ces lignes? Que peut-il dire par ''tu découvriras la vérité ''? Tant de questions sans réponses. Que peut-il que je découvre? Pourquoi dit-il Anne ? Je m'appelle pas Anne mais Alexandra, enfin Alex, je préfère le diminutif c'est plus simpliste.
Le doute s'installe en moi. Je voudrai crier et me défaire de toute cette souffrance, mais aucun son ne sort. Seules des larmes coulent le long de mes joues, de mon coup. Elles coulent sans que je ne puisse les retenir.

Je me sens différente, comme si cette simple lettre avait comblé ce vide qui me hante depuis son départ. Où qu'au contraire elle en a créé un nouveau, comme un puzzle auquel il manque une pièce pour pouvoir toutes les attachées ensemble. Avec ces simples phrase cet homme que j'appelle Papa, viens de briser la petite Alex que je dissimulais en moi. La petite flamme de cet espoir s'est éteinte. Les rêves de gamine qui m'animaient se sont envolés avec elle.

Je suis perdu, je ne sais plus si je dois faire confiance à cet instinct qui chaque jour me guidait vers la bonne voie. Ou bien, faire face à une "réalité" que je ne veux pas voir.
La Alex que tout le monde pense connaitre n'est peut-être qu'un simple voile qui cache celle que je suis réellement. Mais qui suis-je réellement ? Qui est la vrai Alex ? Est-ce celle qui est parfaite, celle qui a toujours de notes excellentes, qui réussit toujours tout du premier coup. Celle qui ne fait jamais d'erreurs. Ou bien celle qui rêve. Celle qui préfère fermer les yeux et imaginer comment la vie pourrait être. Celle qui espère ne jamais avoir à les ouvrir de peur d'être déçut par une réalité qui ne lui conviendrait pas.

Les gens ont tendance à voir leurs vies en noir, et d'autre pense qu'elle peut virer au rose en un rien de temps. Pour moi elle me paraissait translucide, blanche, ou incolore. Maintenant je réalise que sa couleur est bien différente. Elle a plus une teinte rougeâtre. Cette même teinte qui m'envahit a tous moment, celle qui se rapporte à l'amour. Ce même rouge qui me gagne par la colère, la haine et la souffrance que je retiens depuis si longtemps. Toutes ces différentes nuances jalonnaient, jalonnent et jalonneront ma vie jusqu'à mon propre sang. Ce même rouge sème des questions dans mon esprit.
Suis-je celle qui ne dit jamais rien de peur d'être blessée. Ou bien une future femme qui dira tout ce qu'elle pense et qui préfère paraître froide pour ne jamais avoir à aimer et ne plus jamais souffrir, quitte à être détester et tout cela dans le simple but de se protéger. Mais ces deux personnes ne sont-elles pas finalement les mêmes ?

Tout est flou, de nombreuses questions, pensées me traversent l'esprit, il m'est d'ailleurs compliqué que me souvenir de toutes. Mes yeux arrêtent de pleurer, ma vision redevient normale. Je sens une présence derrière moi, les pas se rapprochent de moi jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent juste à mes côtés. Une main se pose sur mon épaule. C'est la main d'une femme, ma mère peut-être ? Non, sa main est plus petite, elle n'a pas une main de pianiste. La seule personne qui joue du piano à part moi, c'est Eden.

« Alex ! »

Je connais cette voix par cœur, il n'y a plus aucun doute c'est elle !

_ Alex ! Tu as pleuré que t'arrive-t-il ? Alex réponds moi ! Dis-moi ce qui ne va pas ?

_ Eden j'ai besoin de toi !

_ Hé ! Que se passe-t-il ? Attends ! C'est quoi ça ?

_ Je ne vois pas de quoi tu parles...

_ Oh ! C'est bon, je te l'ai déjà dit cela ne sert à rien de me mentir alors donne-la-moi. Tu sais que tu peux me faire confiance.

Je ne lui réponds pas alors elle saisit la lettre de mon père. Un silence règne. Aucune de nous ne parles, elle a le regard figé sur ce bout de papier. Je ne sais quoi lui dire. Faut-il que je lui avoue que cette lettre est de mon père et qu'elle a rouvert une blessure qui ne s'est jamais vraiment refermée. Elle se tient droite. Je suis perdue. Ce même doute me saisit.