Membre fantôme

Chapitre 10

Coucou à tous, 
Je suis contente de voir que même 4 ans plus tard il y a encore des gens au rendez vous, encore merci. N'hésitez surtout pas à laisser des commentaires sincèrement ça me fait toujours plaisir de les lire.

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CHAPITRE 10

« Je ne te paie pas assez Fleur ? »

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La jeune femme s'initia lentement vers l'entrée du restaurant, tête baissée, luttant pour ne montrer aucun signe de fatigue et souriant maladroitement à sa patronne qui la salua. Elle s'était engouffrée rapidement dans les vestiaires, scrutant discrètement autour d'elle à l'affut du moindre de ses collègues avant de se changer. Troquant ses éternels vêtements trop larges sur elle contre sa tenue de serveuse, une banale chemise blanche sous un corset ainsi qu'une jupe longue. Elle attachait toujours une partie de ses cheveux sous un ruban noué hâtivement en papillon, voulant à tout prix éviter que la moindre de ses mèches l'encombrent et lui obstruent la vue, encore plus dans les heures d'affluences où elle ne pouvait se permettre la moindre seconde d'inattention. Son esprit s'égara un léger moment, se remémorant les évènements de la mâtinée. Surtout des derniers instants avant son départ. Une histoire seulement conté par des regards et d'un silence criant de confusion. Elle se revit ne pas lui laisser le temps de rétorquer qu'elle s'était sentie tourner des talons, réajustant son écharpe.

Retournant vers la salle principale, elle s'apprêtait à commencer son service lorsque la doyenne l'interrompit, lui tendant un pot à la main.
« Qu'est-ce que c'est Cathrin ? » demanda t'elle crédule
Mais à peine elle aperçu le regard de la gérante qu'elle comprit qu'elle avait refusé de se laisser berner.
« Du fond de teint. » siffla t'elle en tendant l'objet contre elle « Une écharpe en plein été ? Tu crois que je suis stupide à ce point ? »
Le teint de Fleur devint écarlate. Elle la remercia timidement avant de s'emparer tête baissée du pot et de repartir aux vestiaires.
« Je ne te paie pas assez Fleur ? »
La jeune femme se figea sous l'insinuation de Cathrin. En aucun cas elle ne pouvait lui dire la vérité, refusant d'entacher l'image déjà si peut glorieuse d'un bataillon entier. Lorsqu'elle se retourna pour affronter sa patronne, elle comprit rapidement que si elle confirmait les doutes de cette dernière, le respect qu'elle lui avait accorder jusqu'à maintenant se dissiperait rapidement.
Elle avait accepté d'engager une jeune femme honteuse par son passé à la recherche d'une reconversion professionnelle. Et non une femme ne voyant aucun mal à répondre à une demande charnelle contre salaire. C'était là la seule raison inavouée du respect que la gérante de ce restaurant accordait à Fleur.
Et donc naturellement, à elle aussi elle lui avait compter ce vieux mensonge. Celui qui avait fonctionné sur tout le monde.

À peu près tout le monde...

Flash Back
Un mois auparavant

Ce fut la tête plongée dans d'innombrables journaux qu'elle avait scruté les petites annonces, désespérément à la recherche de n'importe quoi, n'importe quel source de revenu. De quoi subvenir à ses besoins et de ne jamais être dépendante de qui que soit, aussi bienveillant leur regard pouvait être. Etait-ce là la seule chose que sa mère s'était accordée de lui apprendre. De ne jamais dépendre d'un homme, en aucun cas. Encore moins lorsque ces derniers faisaient preuve de beaucoup trop de bonté. Tous attendaient quelque chose en retour....
Elle sursauta légèrement lorsque le bruit d'une tasse que l'on pose sur une table l'interrompit dans ses pensées et elle réalisa qu'elle s'était assoupi. Elle senti un léger poids sur ses épaules et comprit qu'une veste y avait été déposée. La lumière semblait s'être tamisée et l'air rafraîchi. Depuis combien se disait t'elle s'était elle endormie ?
Sa vue se précisa avant d'apercevoir une silhouette s'assoir en face d'elle une tasse de thé à la main... Il était donc surement rentré lorsqu'elle s'était endormie. Elle sourit timidement à l'attention porté sur elle.
« Merci pour le thé » avait t'elle prononcé d'une voix rauque la gorge encore endolorie par le réveil.

Il la regarda alors qu'elle se redressa. Eviter de sourire face à son allure fatiguée, ses cheveux dépeignés ainsi que son visage ayant les traces des journaux sur laquelle elle s'était assoupie relevait d'un réel défit pour le jeune homme. La vue qu'il était en train contempler étaient aussi attendrissante que paisible. Les couleurs fidèles à un soir d'été, un chaleureux crépuscule lui dépeignant un tableau aux teintes harmonieuses s'approchant d'un camaïeu. Les lueurs de la bougie aux côtés de Fleur dessinaient ses traits encore épuisées, animant son air ahuri. Elle s'était à coup sûr endormie sans même s'en rendre compte se disait-il. Elle tenait timidement sa veste d'une main et sa tasse de l'autre, voulant surement rapidement se réchauffer.
« Vos recherches ont été concluantes ? » demanda t'il

Il avait l'air véritablement concerné par la question qu'il lui posait. Elle haussa les épaules, soupirant légèrement gênée.
« Beaucoup trop d'annonces pour les hommes seulement... Donc non rien de très concluant je vous confirme »
Ce fut complètement impassible qu'il lui demanda par la suite:
« Avez vous songer à vous renseigner auprès des maisons closes aux alentours ? »
Fleur manqua de s'étouffer dans sa propre tasse. Elle avala difficilement sa gorgée et passa quelques mèches de ses cheveux derrière son oreille se donnant une allure presque affligée avant de bégayer:
« Oh mais vous savez comme je vous l'avais dit, le jour où les titans sont arrivés aux portes de notre ville était censé être mon premier jour de travail. Je n'y connais rien aux méti... »
« Fleur. » l'interrompit elle sèchement « Pas à moi. »
Il se regardèrent pendant un instant. Elle voulant à tout prix comprendre depuis quand avait il censé de la croire, lui agacé qu'elle lui mente à nouveau. Et puis l'évidence s'installa.
« Vous ne m'aviez donc jamais cru. Pourquoi me le faire remarquer seulement maintenant ? »