Chapitre 2

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YSIA

Je suis prête a me mettre au travail après un week-end rempli de rires, de joies. Je suis prête a faire face a l'ambiance un peu trop sérieuse de ce palais.

Je descends et prends tout ce qu'il me faut pour aller a mon étage, nettoyer les vitres et mater mon patron. Je croise Mona qui court de partout. C'est étrange. D'habitude, elle est sereine et très calme, heureuse même de préparer le petit déjeuner du patron. Je passe devant elle quand tout ce que j'avais dans les mêmes disparait.

Je regarde Mona qui ne me regarde même pas. Et soudainement, c'est comme si elle me voyait. Elle prend un grand plateau et le dépose dans mes bras.

- Contente-toi de les suivre

- Mais... Mona

- Allez suis les

N'ayant pas le choix, je rentre dans la file et suis mes collègues qui ont les visages fermés.

Tous les matins, a l'heure du déjeuner et au diner, l'ambiance est toujours un peu plus pesante.

Ce n'est pas mon travail. A part servir ma mère, je n'ai jamais fait ca. Toutes ces personnes devant moi, l'ont étudié, l'ont appris. Je ne sais même pas quoi faire. Et puis ma tenue est différente de ceux des autres, je fais tache.

On arrive devant une grande salle très lumineuse. Les rayons du soleil se reflètent sur les grandes vitres qui laissent voir le spacieux jardin très coloré.

Je suis l'homme devant moi et dépose le plat juste après le sien. Je me retourne pour partir, ni vu, ni connu. Mais le silence de la salle m'interpelle. On dirait que je fais face a des statuts. ils sont tous a 1m du mur, les mains croisées derrière le dos , le regard droit devant. On dirait même qu'ils ne respirent pas ; ils sont sans vie.

Je marche rapidement pour sortir et échapper a cette tension qui me tient prisonnière de cette salle.

Je marche toujours avec l'intention de sortir d'ici quand un bras me retient et me retourne je perds quelques peu l'équilibre mais je me mets droite. La porte principale s'ouvre laissant apparaitre de longues jambes enfermées dans du cuir avec des talons anormalement hauts. Mon regard remonte lentement. Habillée d'un legging en cuir qui fusionnerait presque avec sa peau, un soutien-gorge noir retient ses seins a peine caché par un chemisier blanc quelle attache au niveau de son nombril et laisse les boutons ouverts. Elle aurait pu prendre un torchon et le mettre. Le regard de ma patronne se pose sur moi.

- Vous ?

- Moi ?

Elle lache un petit rire moqueur

- Qui d'autre ?

Elle me toise du regard et je l'insulte de tous les noms dans ma tete. Je ne la supporte pas . c'est naturel.

- C'est quoi cette uniforme, tu t'es vu ? c'est affreux. Et puis j'avais exigé que vous ayez toutes les cheveux en un chignon haut

C'est vrai que je n'attachais pas mes cheveux souvent. Je les préfère lâchés , libre.

- Je suis désolée mais....

- Ce n'est pas vrai mais qui engagent ces sottes. Je ne parle pas japonais aussi. J''ai été claire et nette. Une tenue irréprochable et un chignon strict. Et puis votre uniforme....

Elle se rend compte qu'elle se répète. C'est la deuxième fois qu'elle de la même chose. Elle oublie tout ce qu'elle raconte en cinq minutes ou quoi ?

- Il n'y a que cette conne de Mona pour engager des gamines aussi incompétentes chez moi. Regardez-moi ces chaussures. Quel manque de gout

Je regarde les chaussures offertes par ma grand-mère. Quoi encore ?

- En plus de ça, elle est aveugle. Je ne t'ai pas demandé de les scruter tes chaussures bon marché. Et ne me dis pas qu'avec tout ce que tu gagnes tu ne peux pas te payer un coiffeur. Mon dieu

Je ferme mon poing durement contre ma hanche. je n'ai jamais été aussi humilié de toute ma vie.

- Noelia

Je me fige a l'entente de cette voix grave, rauque. Cette voix qui te cloue sur place. Cette teinte si froide, dénudé de sentiment.

L'ambiance change encore. L'air est irrespirable. Je veux juste disparaitre d'ici. Je fais face a mes deux patrons. L'une regarde son mari et ce dernier trouve son téléphone plus divertissant.

- Que ce soit la première et la dernière fois que tu manques autant de respect a Mona. Je ne le permettrai plus.

Andres Blake gavas, rien qu'a sa voix , impose le silence, le respect et l'obéissance.

Mes vitres me manquent. Etre banale me manque encore plus.

- Et s'il te plait épargne nous ton cinéma de bon matin et va te couvrir bordel de merde.

L'intonation de sa voix devient menaçante, dangereuse. Je pourrais jurer que j'ai arrêter de respirer des que l'ordre donnée a sa femme a atteint mon cerveau. Les frissons font la fête partout sur mon corps. Cette sensation est désagréable. Tête baissée, je n'entends que le bruit des talons de la patronne et une porte qui se referme lourdement.

Je recule doucement pour m'en aller

- Mademoiselle ??

Son regard quitte l'écran de son téléphone pour se porter sur ma personne.

Le silence se fait maitre.

- Servez moi.

Le Club Des Maitresses [Tome 1] (Sous Contrat )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant