Ce n'était pas censé aller si loin...

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Je vous le dis tous de suite, je suis quelqu'un qui n'aime pas sortir ! Je suis juste pas doué avec les autres.

Par quelques habiles moyens, Jérémie m'avait convaincu de me joindre à la fête de l'un de nos amis. Même si je connaissais tout le monde à la fête, je n'étais pas vraiment plus rassuré. Je veux dire, peut-être qu'il ne m'apprécie pas ou n'on pas envie de me voir, je ne veux pas être le boulet de la soirée...

*Diz*
C'est Jérémie... Je regarde la notification, ha... Il vient d'arriver. J'avale ma salive avant de descendre. J'ai mis un jean délavé et un t-shirt noir avec un imprimé Yoshi un peu large et des converses noir pour compléter le look.

-Mais re-gar-dez moi ce geek, s'exclame Jérémie, je sens que tu t'ai retenu de mettre le Space Invader, compléte-t-il en rigolant.

-Tu me connais trop bien, dis-je en rigolant également pendant que je prends place dans sa voiture, bonjour Madame Étienne.

Oui, du haut de nos 17 ans, c'est encore nos parents qui nous déposent.

-Bonjour Nathan, tu vas bien ?

-Oui, très bien et v-toi ?

J'oublie chaque fois que je suis censé la tutoyer !

-Hé vais bien, merci prêt pour cette fête ?

Non, absolument pas, laissez-moi rentrer chez moi, je ne suis pas consentant à cet expérience !

-Oui, maintenant que je suis là...

Nous arrivons pour 18h chez Samuel. Je prends un grande inspiration avant que nous nous mettions à marcher vers la maison. Arrivés à l'intérieur, Samuel nous tchecke avant de nous proposer un rafraîchissement, pour nous, et pour l'instant, juste de l'eau. Samuel est assez ordinaire, c'est un chabin (ndl: un chabin est le nom donné à un métisse à la peau clair, notamment en Martinique) aux cheveux crépus.
Mais, moi, je le trouve plutôt mignon. Je ne lui avouerai pour rien au monde, je ne veut pas être le [TW insulte homophobe] pédé de service !

On s'installe dans les fauteuils et on commence à discuter jusqu'à ce que l'un de nous propose un j'ai déjà/je n'ai jamais. Malheureusement, il faut croire que l'on a pas assez vécu car on tombe rapidement à court de question. Du coup, on décide de faire un action ou vérité.

-Venez, propose l'une des filles, Johana, on utilise une bouteille comme dans les films américains !

-Si tu veux, dis Samuel avant de se tourner vers les autres, quel est celui qui à déjà pris une bière, j'aurais besoin de son déchet !

Un des gars attrapé une bouteille vide dans un coin et nous la tend.

-Parfait, commençons, s'exclame Clara.

On commence à faire tourner la bouteille, on enchaîne des gages plus débile les uns que les autres et l'un des gars, Damien, finit même en jupe.
Et puis, la bouteille s'arrête sur moi.

-Tu dois embrasser Samuel, s'exclame Clara.

-Pourquoi, je suis pas gay, dis-je en tentant de cacher mon rougissement.

-Bah alors fais-le, dis Johana.

Je regarde Samuel. M'avance vers lui. Mon cœur bat la chamade mais je ne laisse rien paraître. Approche mes lèvres et pendant une demi seconde, alors que nos lèvres se touchent, je sens que l'on ne fait le plus pour le jeux.
Mais l'un comme l'autre reprenons notre esprit et je regagne ma place en essayant de garder la mine impassible alors que c'est le chaos dans ma tête.

-Je vais me prendre une bière, quelqu'un en veut une, demande Samuel ?

Les uns et les autres répondent puis il plante son regard dans le mien et réitéère sa question. Je sais pas pourquoi, j'ai le pressentiment que je devrais accepter, ce que je fais.

Il se lève et quand il revient, me glisse la bière dans la main et pendant le quart de seconde ou il est proche de mon oreille me chuchote :

-Après le jeu, on se retrouve dans le jardin ?

Puis va distribuer le reste des boissons avant de retourner s'assoir.
Je ne suis pas si j'ai hâte ou si j'appréhende ce moment.

Mais me voilà une heure plus tard, dans le jardin.

-Nathan fallait que je te parle d'un truc.

Je retiens mon souffle c'est lui.

-Oui ?

-Je t'aime.

J'en ai le souffle court et lui jette un regard interloqué.

-Ha merde, j-tu ne m'aimes pas... C'est que... Non rien, oublie.

Je le regarde, il rougit et s'emmêle dans ces mots. Je l'embrasse avant de le regarder et de lui dire:

-T'inquiètes, je ressens la même chose.

-Bah c'est pas trop tôt, s'exclame une voix familière, je me retourne, Jérémie, depuis le temps, je désespérait de vous voir assumer votre orientation et votre amour pour l'un et l'autre.

On rougit.

-Ça se voyait tant que ça, s'exclamons-nous en cœur.

-Ouais, dit Clara, en surgissant dans notre dos, comme le nez au milieu de la figure, au fait, j'ai gagné, Jérémie.

-Parce qu'en plus vous avez fait des paris, s'exclamons-nous toujours en cœur.

-Bah, ouais, c'était fun réponds Jérémie, je pensais pas que vous vous seriez pécho à la soirée, mais à priori, Clara avait prévu son coup...

Je souris, heureux, moi qui avait si peur de ne pas être accepté, c'était tous le contraire.

Recueil de NouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant